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    Les Onze mille verges
    Note moyenne
    3,2
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    2 critiques spectateurs

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    Estonius
    Estonius

    2 513 abonnés 5 238 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 avril 2017
    Eric Lipman n'a réalisé qu'un seul film et c'est bien dommage car celui-ci constitue tout simplement un chef d'œuvre du cinéma érotique. A partir de l'œuvre de Guillaume Apollinaire, il fallait trouver le bon ton, éviter le morgue (comme Histoire dO), le n'importe quoi (les derniers Pecas) ou le glacial (Jean Rollin). Ici c'est léger, c'est frais, ça virevolte, et ça nous charme. Le casting ne s'encombre pas de grosses pointures (Brialy ne fait que passer) mais quel plaisir de retrouver ces belles actrices comme Marion Game, Martine Azencot, Nathalie Ziegler, Florence Cayrol et plein d'autres, le casting est d'ailleurs parfait et cette cohorte de jeunes filles toutes plus gracieuses les unes que les autres et qui jouent dans ce film avec un plaisir évident ne cesse de nous émerveiller. Certaines séquences sont fabuleuses, les passages érotiques naturellement, particulièrement bien filmées mais aussi d'autres comme ce surprenant repas en champ contre champ, et puis il y a la musique particulièrement bien choisie. L'œuvre d'Apollinaire était sans doute impossible à retranscrire au cinéma mais l'esprit du poète et bel et bien là pour notre plus grand plaisir. Un chef d'œuvre qui nous fait passer un moment délicieux !
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 093 abonnés 4 220 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 avril 2014
    Tiens, un film étonnamment pas connu. Honnêtement je partais très dubitatif, mais le résultat est un excellent film érotique, qui, sans être franchement fidèle à Apollinaire contourne les difficultés avec une certaine aisance.
    Coté casting, déjà vous pouvez oublier Brialy, le rôle principal étant tenu par Yves-Marie Maurin. Ce n’est pas le plus convaincant du lot, il est souvent dans le surjeu, et même si l’atmosphère du film, très particulière, fait que ce n’est pas trop gênant, tout de même il y a des fois où il aurait pu être un brin moins excessif et caricatural. Reste qu’il sied plutôt bien au personnage, sorte de jeune premier au physique de gendre parfait mais au caractère plus vicieux et pervers que le premier abord ne le laisse supposer. Il est essentiellement entouré d’un casting féminin pléthorique et éclectique, avec notamment Marion Game ou Jenny Arasse. Elles sont toutes plus jolies les unes que les autres, et même toutes n’ont pas des rôles consistants, il faut avouer que leurs présences sont pleines de charmes et d’une fraicheur vivifiante. Quelques seconds rôles solides de plus, Sylvain Levignac, ou encore Van De Duong, tellement convaincu dans la scène qui lui est confié, que je l’aurais bien vu davantage utilisé.
    Le scénario est évidemment une version édulcoré du texte d’Apollinaire. Néanmoins c’était le bon choix, puisqu’à vrai dire le livre est inadaptable, même d’un point de vue narratif. Le réalisateur fait le choix d’un métrage type comédie grivoise, très seventies, mais avec un coté délirant et opulent qui le distingue clairement du tout venant. Il y a quelque chose de franchement fascinant dans ce film, et cela vient peut-être du type de narration utilisé, qui fini par nous perdre, et c’est tant mieux. On avance dans le film en glissant entre réalité, fiction, on a l’impression de naviguer d’une période à l’autre, mais au final ca sert très bien le film. L’humour est présent, et en même temps le réalisateur sous-tend un certain nombre de choses très sérieuses, voir très rarement vu au cinéma, avec un coté peut-être d’autant plus dérangeant, que c’est prit dans une ambiance vaudevillesque. Un peu comme un enterrement sur une comptine pour enfant ! En tout cas le film est très surprenant de ce point de vue, et même s’il ne plaira pas à tous, moi j’ai beaucoup apprécié, d’autant que les dialogues sont ciselés empruntant bien sur à l’écrivain.
    Visuellement c’est là aussi une franche réussite. Lipmann offre une mise en scène tout à fait au point. Il fait un choix théâtralisant d’un bel effet, vraiment adapté ici, et il nous gratifie de quelques séquences anthologiques. Martine Azencot prenant son repas dans le train est un bijou d’érotisme implicite. Quel charme émoustillant quand même en la voyant mangé sa tomate ! et ce n’est pas ironique. C’est le seul film de Lipmann, et pourtant c’est du très lourd, avec des scènes érotiques par ailleurs brillantes. Tout en restant finalement très soft, les Onze mille verges possèdent un érotisme soigné et raffiné (c’est l’anti-thèse Tinto Brass) qui dans son registre est d’une rare maitrise. Les décors sont eux aussi très théâtraux, mais ils sont magnifiques. Le film de ce point de vue est d’excellente qualité, avec des costumes aussi particulièrement soignés (jusqu’aux ensembles de lingeries !), et la photographie, riche en couleurs, lumineuses, apporte beaucoup de charme à ce film qui ne fait pas vraiment son âge. Là-dessus je relève une bande son hallucinante. C’est tellement inattendu d’entendre une si belle musique dans un film si peu connu ! C’est un énorme bonus pour ce film, et je peux vous dire qu’il y a quelques scènes (dont le strip-tease sur la fin) qui gagnent vraiment en puissance sur une musique brillantissime.
    En clair, je ne crains pas de le dire, cette adaptation des Onze mille verges est surement un des meilleurs films érotiques que j’ai vu, et est, tout genre confondu, un excellent film. Pas sans défaut (le jeu inégal de Maurin, un découpage un peu saccadé dans la narration), c’est un métrage de haut vol. Certes il ne faut pas chercher trop grande fidélité au texte original, mais ce film a une étonnante personnalité, et il présente des qualités techniques vraiment rares dans l’érotisme, d’autant plus quarantenaire ! Par contre pour ceux qui viennent pour Brialy, passer votre chemin, il a un rôle aussi important ici qu’Eastwood dans Tarentula !
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