L'univers de Terry Pratchett est pour le moins à part, et il n'était donc pas chose aisé de le retranscrire à la télévision. Pas sûr d'ailleurs que Vadim Jean aie totalement réussi : trois heures pour adapter un tel pavé, c'est peu ! La maîtrise n'est d'ailleurs pas totale, ce qui ne serait forcément une mauvaise chose au vue du délire où l'on nous emmène, mais ce défaut se répercute un peu sur le rythme, d'autant que l'humour n'est pas aussi irrésistible que l'on pouvait espérer. Certains gags tombent à plat, et la dimension absurde du récit n'est exploitée qu'à moitié. Malgré tout, si vous êtes comme moi de grands amateurs d'Heroic fantasy et de créatures étranges, « Discworld » devrait aisément vous divertir. On est en effet agréablement surpris par les moyens déployés par Sky One pour offrir un spectacle à la hauteur, suffisamment inventif et fou pour que l'on y prenne du plaisir. Car si tout ne fonctionne donc pas, cela ne veut pas dire que l'inverse est vrai ! On sourit même beaucoup à l'opposition entre Rincewind et Twoflower, jouant subtilement des conventions pour trouver un créneau satisfaisant, sans oublier un scénario pas toujours limpide, mais avec suffisamment de suspense et de surprises pour le rendre acceptable. Ce sont enfin les personnages secondaires qui font la différence, se fondant idéalement dans ce monde décalé et loufoque qu'est celui de Pratchett. Bref, servi par un casting inattendu et convaincant (David Jason, Sean Astin, Tim Curry, Jeremy Irons, Christopher Lee et Brian Cox (tendez l'oreille pour les deux derniers!)), « Discworld » a beau être très imparfait, il n'en reste pas moins une œuvre de qualité, atypique et visuellement séduisante : une drôle d'expérience, plutôt recommandable.