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    Do ma daan
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    Benjamin A
    Benjamin A

    647 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 août 2017
    Alors que Peking Opera Blues a été ma porte d'entrée dans l'univers de Tsui Hark, et par extension dans celui de Hong-Kong, le revoir après avoir eu l'occasion d'approfondir bon nombre d'auteurs reliés à ce courant, ne me laisse guère indifférent.

    Ayant de suite totalement adhéré à cet explosif, romantique et passionnant cocktail, Peking Opera Blues m'a surtout ouvert à tout un monde que je ne connaissais pas, et qui me passionne, surtout depuis quelques temps. Tsui Hark nous envoie en 1913, peu de temps après la fin de la révolution chinoise de 1911 , et il va nous faire vivre les péripéties d'un mouvement de libération pour démocratiser le pays, notamment par le biais de la fille d'un général.

    Il y a quelques choses de passionnants dans le cinéma de Tsui Hark, et par conséquent dans toute la nouvelle vague d'Hong Kong des années 1980 et 1990, c'est cette façon d'innover mais par le biais d'histoires folkloriques, de films anciens ou d'importants éléments de l'Histoire chinoise. Ici, Tsui Hark s'attaque à ce point-là, comme il adaptera des films de la Shaw Brothers, travaillera avec des auteurs classiques des années 1960 comme King Hu, et comme tous ceux de cette nouvelle vague ont tous travaillé ensemble à un moment ou à un autre. On y trouve dans ce cinéma, une passionnante cohabitation, mais aussi un héritage assumé et partagé entre les générations, et chaque film à un lien plus ou moins fort avec un autre.

    Alors qu'il venait de déjà s'intéresser à une partie de culture chinoise par le biais du jolie et drôle Shanghaï Blues en 1984, il continue donc deux ans plus tard, en proposant un cocktail mêlant aventure, romantisme, humour ou encore action. Il démontre déjà un vrai savoir-faire dans sa mise en scène pour jongler entre ces différents genres, tout en incluant un peu de féminisme, de la danse ou même du suspense, le tout sur un rythme effrénée.

    Sans être totalement chaotique, on retrouve ce qui fait le talent du futur metteur en scène de The Blade, un patchwork à la limite de l'excès mais totalement maîtrisé et ficelé, ce qui en fait une oeuvre bourrée d'idées, passionnante et sachant nous faire passer par tout un panel d'émotion. L'intrigue est excitante, il démontre une vraie maîtrise du burlesque, avec des quiproquos inoubliables, avec de la romance, de l'opéra, de l'action évidemment ou encore un aspect dramatique où il sera se montrer touchant, voire même déchirant, ce qui passera par le côté historique du récit.

    Comme souvent dans son cinéma, le contexte de l'oeuvre est important, et ici passionnant. Nous emmenant dans une Chine en plein mouvement, il met en relief la conspiration politique, notamment par le biais d'association avec des groupes étrangers pour rétablir une monarchie, mais aussi un contexte social qui s'actualise à l'époque de la sortie du film et même maintenant. On y trouve effectivement une réflexion sur la place des femmes dans la société, les libertés d'expressions, ainsi que celles policières, mais aussi sur l'occidentalisation, ce que l'on retrouvera plus tard dans sa saga des Il Était une fois en Chine. Il montre une nuance où, sans jamais aucune lourdeur mais en étant toujours bien inséré au récit, il en montre les méfaits, à l'image de l'aide pour rétablir une monarchie, mais aussi en quoi c'est bénéfique, notamment sur l'éducation et quelques techniques où les occidentaux étaient en avance.

    Il plane aussi sur son oeuvre une atmosphère montrant une certaine peur de l'avenir de la part d'un peuple, et on peut faire le parallèle avec l'envie d'immigration que connaître Hong Kong quelques années plus tard. Par bien des aspects comme le travestissement ou la place des femmes, le cinéma de Hong Kong montre une vraie avance sur ces concurrents occidentaux. Il démontre une vraie habilité pour mettre en scène toutes ces questions, sans jamais qu'elles prennent trop de place et avec tout de même une certaine finesse, et on retrouve cette qualité d'écriture dans le déroulement de l'histoire mais surtout les personnages.

    Il se base ici sur un passionnant trio féminin, où chacune apportera une touche bien personnelle à l'histoire, à commencer par la fille du général, qui devient assez vite attachante et qu'on prend plaisir à suivre, et dont les dilemmes participent à l'émotion véhiculée par l'oeuvre, elle qui est perdue entre sa mission pour la démocratie et l'amour pour son père. Autour d'elle gravite une étonnante et géniale galerie de personnages, que ce soit cette femme mal-à-l'aise cherchant à tout prix à monter sur scène et vivant mal sa condition de femme au milieu de tous les hommes, véhiculant un aspect comédie qui est le bienvenu, l'autre femme, plus maladroite mais généreuse ou le père tyrannique qui ne fait pas dans la nuance mais dont l’ambiguë relation qu'il entretient avec sa fille est cruciale et émouvante. Des personnages dont les évolutions sont passionnantes et qui sont écrit en adéquation avec le style de Tsui Hark, parfois avec un certain excès mais étrangement avec une vraie justesse.

    Le cinéaste démontre aussi une science du détail, que ce soit dans les arrières-plans ou les personnages secondaires, à l'image de ceux se battant pour la liberté et se révélant tout aussi intéressant. Il arrive à instaurer une ambiance prenante, sublimée par la jolie bande-originale de James Wong, mêlant plusieurs tonalités où l'on passe de conspiration à romantisme en passant par comédie, et qui ne manque pas d'intensité, sans jamais que ce patchwork ne semble brouillon ou maladroit, bien au contraire, et Peking Opera Blues pourrait même représenter la quintessence du cinéma de Hong-Kong.

    Ce qui marque aussi dans l'oeuvre de Tsui Hark, ce sont la reconstitution et les décors, permettant de mieux nous y immerger et se révélant tout simplement sublimes. Il joue magnifiquement avec les couleurs, tandis que l'oeuvre bénéficie d'une jolie photographie. Il démontre déjà un vrai savoir-faire dans l'action, avec l'aide de Ching Siu-tung pour les chorégraphies, avec des séquences explosives remarquables, à l'image du gunfight entres les tables, d'une rare maîtrise et puissance, alors qu'il sublime aussi l'aspect nocturne de l'oeuvre, avec de magnifiques et mémorables scènes sur les toits.

    Que serait Peking Opera Blues sans l'inoubliable Brigitte Lin dans le rôle principal, parfaite et émouvante, que ce soit en androgyne ou non, et qui reste éternellement gravée dans les esprits. Autour d'elle, la chanteuse Sally Yeh, que l'on a déjà pu admirer dans Shanghai blues, apporter par son rôle modernité et humour, tandis que Cherie Lung est aussi touchante dans sa maladresse que le génial Kenneth Tsang arrive à émouvoir dans un rôle de militaire sanguinaire.

    Tsui Hark continue sur sa lancée et propose avec Peking Opera Blues une oeuvre profondément remarquable, sachant allier histoire et modernisme, humour et dramaturgie ou encore action et chanson, mettant en avant certaine réflexion sur notre monde, tout en sortant de l'action d'anthologie et en bouleversant par le prisme de personnages complexes.
    Plume231
    Plume231

    3 472 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 août 2014
    De ce que j'ai vu jusqu'ici du cinéma Tsui Hark, c'est de l'humour, c'est une (très !!!) petite pointe de plaisir on va pas s'en cacher mais c'est surtout un scénario, malgré quelques bons éléments mais mal employés, qui se résume à baston, baston, baston et baston et encore baston... De ce que j'avais vu jusqu'ici du moins, car "Peking Opera Blues" est de l'excellent cinéma où les défauts du réalisateur sont aux abonnés absents ou du moins trop peu présents pour être gênants un seul instant.
    Les décors font parfois un chouia trop studios, il y a quelques facilités scénaristiques mais on prend sérieusement son pied à regarder ce film. Le film mêle en toile de fond des événements parfois tragiques et en premier plan une farce irrésistible donnant à des séquences aussi inspirées qu'hilarantes (la représentation théâtre où deux des héroïnes jouent ensemble à la surprise générale, dont celle du spectateur, est magnifique esthétiquement tout en se faisant se plier en deux de rire !!!). Les séquences de baston et d'action sont bien évidemment là (la course poursuite sur les toits est un grand moment de cinéma !!!), mais contrairement à bien d'autres films du cinéaste ils servent le film d'abord en ne l'étouffant pas et surtout en lui insufflant un rythme particulièrement haletant. Le tout est très bien équilibré.
    Mais surtout ce qui fait la belle réussite du film ce sont les personnages, et surtout les trois personnages féminins...
    La fille du général, garçonne et androgyne, partagée entre ses convictions qui la poussent à se rebeller contre la politique de son père et l'amour qu'elle porte à ce dernier est un personnage doté d'une très grande profondeur (le plus beau des personnages du film même !!!), subtil mélange entre force et fragilité.
    La fille du directeur de troupe qui elle aussi se rebelle contre son père qui l'empêche de jouer à une époque où la plupart des femmes n'avaient pas le droit de devenir actrice insuffle un agréable vent de féminisme.
    Quand à notre troisième et dernière héroïne, chanteuse légèrement (voir même considérablement !!!) portée sur la vénalité qui la pousse à commettre un grand nombre de gaffes et qui se retrouve bien malgré elle à participer aux événements, c'est principalement elle qui apporte de l'humour à l'ensemble. Elle sert aussi de fil d'Ariane entre les deux autres protagonistes féminines.
    La séquence où ces dernières (jouées par trois actrices formidables !!!) sont réunies enivrées au coin du feu est aussi sensuelle que pétillante, j'adore...
    Non mais franchement pourquoi Tsui Hark n'a pas continué à faire d'aussi grands films. Des séquences d'anthologie, des héroïnes fortes,... comment ne pas prendre son pied ???
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 804 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 janvier 2011
    Venant de voir Il était une fois en Chine II, que j'ai beaucoup aimé et ayant entendu du bien de ce film depuis quelques temps, je franchis le cap et décide de le voir. Alors grosso modo j'ai tenu une petite heure avant de m'emmerder sec. On m'avait parlé d'humour, d'action, de romance, mais j'ai rien vu de tout ça. J'ai vu des tentatives d'humour où des acteurs surjouent à en faire pâlir Michael Youn (bon je suis méchant, mais autant dans les films que j'aime, je trouve que ça apporte quelque chose, autant là, je regardai le film avec un petit air dépité, me disant, ah ouais, ça c'est une blague). Le film n'est pas mauvais, il est relativement bien foutu niveau mise en scène. Par contre niveau combat, j'ai l'impression que j'en ai pas vu. Du coup je me pose la question, est ce que j'ai vu une version courte édulcorée ? Et j'ai pas trouvé l'histoire intéressante. Ok les persos féminins c'est trois filles, ça change, ouais mais ce film c'est un peu le bordel j'ai trouvé, je n'y ai tiré aucun plaisir. Je comprend qu'on puisse aimer, mais ça n'est pas mon cas.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 février 2013
    Très difficile de parler de ce film dans les moindres détails , je pense que d'autres critiques me completeront , surtout que je ne fais jamais de critique , alors pour un film comme celui-ci , je m'escuse d'avance si le tout peut sembler foireux

    Peking Opera Blues représente le summum de ce qu'a pu faire Tsui Hark tout au long de sa carrière , paradoxalement c'est le ( ou l'un des ) seul film du réalisateur à n'a pas avoir été édité en france ( on est dans l'obligation de l?acheter en import , tout de même sous titré anglais , ou bien se le procurer par des moyens moins légaux en blu-ray et sous titré français ), incompréhensible .

    Film historique (1913 après la 1ere révolution démocratique ) , avec pour intrigue de base une conspiration politique ( association avec des banques étrangères afin de dominer le sud du pays et prôner un retour à la monarchie ) , avec toute une partie d?espionnage sous fond de critique sociale : les méthodes peu scrupuleuses de la polices , les limites de la liberté d'expression , les côtés néfastes de l'occidentalisation ( comme dit plus haut les conspirations avec les pays étrangers ) mais aussi ce qu'elle peut apporter de positif ( l'enseignement à l'étrangé , techniques médicales occidentales ) , la peur d'un futur incertain et l'envie d'émigrer ... ( encore une fois un très bon parallèle avec la rétrocession de 1997 qui approche à grand pas )

    Le tout dans une intrigue exaltante , passionnante , animée , le rythme va à 100 à l'heure , comme dans sa précédente oeuvre ( le réalisateur laisse très peu de répit aux spectateurs ) ou se mêlent habilement scènes comiques purement burlesques ( avec des quiproquos en tout genre) , dramatiques , déchirantes ( limite insoutenable ) , de l'action ( dont une séquence de gunfight dessus et sous les tables qui force le respect ) , de l'infiltration , des enjeux politiques , historique , un peu de romance et d'Opera ( dance , musique... ) .
    Ouais ce film est un peu la quintessence du cinéma de hong kong , tous les genres y passent , mais sans que le récit ne paraisse brouillon et incompréhensible , le tout reste d'une fluidité exemplaire et je pense que seul un réalisateur comme Tsui Hark aurait pu réaliser un tel film.

    Film 100% féministe , le réalisateur dresse 3 portraits de femmes , chacune dans un registre différent : Brigitte Lin (Swordsman ) perdu entre sa mission anti-conspiration et l'amour pour son père , la démocratisation du pays sera le vecteur dramatique du film , Sally Yeh (Shanghai blues ) est le vecteur comique et féministe du film , en jeune fille en avance sur son temps qui aimerait se produire sur scène dans un monde réservé aux hommes et non pas être cantonné à son rôle de jeune femme modèle et obéisante , et Cherie Lung en jeune femme vénale et maladroite ( à qui on doit la majorité des scènes comique du film ) , mais au grand coeur , qui n'hésiterait pas à risquer sa vie pour sauver son amie .
    Les rôles secondaires ne sont pas en restes , la palme d'or revient sans aucun doute au général Tsao , interprété par Kenneth Tsang ( The Killer , Le syndicat du Crime ) qui livre une prestation des plus touchantes : seigneur de guerre tyrannique , n'hésitant pas à tuer quiconque lui manquant de respect , caractère controversé par la relation qu'il entretient avec sa fille , où il laissera exploser son côté paternel lors d'une scène plus déchirante tu meurs ...

    Pour finir sur les décors , uniquement en studio , incroyable de réalismes et de beautés , avec une photographie à tomber , d'ailleur le film change complètement en dvd , la photo parait beaucoup plus translucide , les couleurs beaucoup plus éclatantes , c'est un tout autre film .

    Non vraiment , c'est le film parfait pour moi , les genres y sont distillés tout au long du film , il n'y en a ni trop , ni pas assez , les changement de tons sont
    perpétuels , je peux comprendre que le film laisse dubitatif lors d'une 1ère vision , comme chez tous les Tsui Hark à vrai dire , mais ne pas aimer ce film , c'est quelque chose d'impossible pour moi .
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