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    Harvey Milk
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    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    75 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2014
    Un projet de très longue date pour le réalisateur de Will Hunting, initié dans la première moitié des années 90, et qui n’a cessé d’être retardé par des désaccords scénaristiques avec Oliver Stone (le réalisateur de Platoon, Wall Street, Nixon, JFK). Alors qu’un acteur, Robin Williams, avait pourtant été choisi pour le rôle principal. Une production donc qui a été laissée à l’abandon pendant plusieurs années, puis reprise pour voir enfin le film sortir plus de dix ans après son évocation. Pour dire que le cinéaste Gus Van Sant tenait énormément à s’attaquer à la figure qu’était Harvey Milk. Cela valait-il le coup d’attendre aussi longtemps ?

    Biopic donc sur Harvey Milk (Sean Penn), homosexuel fraîchement installé à San Francisco et qui s’est longtemps battu pour le droit et la place des gays aux États-Unis. Un combat qui s’est fait sans violence, par la voie politique jusqu’à être élu conseiller municipal et faire équipe avec le superviseur Dan White (Josh Brolin), malgré une très forte rivalité entre les deux hommes. Saupoudré de romance, notamment avec Scott Smith (James Franco) et Jack Lira (Diego Luna), les deux hommes qui ont eu de l’importance dans sa vie.

    Le film Harvey Milk va vous étonner, scénaristiquement parlant ! S’éloignant des biopics traditionnels, qui s’attaquent à la vie ou à une partie de celle-ci d’une personnalité pour avoir quelque chose à raconter. Si cela peut se montrer intéressant, cela n’attire que les fans de la personne en question à se ruer en salles. Sans parler d’une redondance qui commence à voir le jour depuis ces dernières années, les films biographiques ayant rarement pullulé sur nos écrans de la sorte. Ici, la vie de Harvey Milk importe peu. Bien que le script passe obligatoirement par les histoires romantiques que celui-ci a connues (et qui peuvent alourdir l’ensemble, vu le chemin pris par le scénario), il préfère se concentrer sur la lutte entreprise pour l’obtention de la reconnaissance des gays aux États-Unis. Afin de nous proposer une véritable leçon d’Histoire et d’humanité. Bref, un biopic qui a vraiment quelque chose à nous proposer qui ait réellement de l’intérêt, sans pour autant oublier de travailler le personnage principal. Même si cela doit passer par quelques longueurs dispensables, un sentiment de monotonie qui commence à s’installer et des personnages bien trop secondaires et pourtant importants pour sa cause (un surplus de protagonistes, comme dans la plupart des biopics).

    Autre qualité d’Harvey Milk : la mise en scène de Gus Van Sant. Contrairement à d’autres cinéastes qui ne font que filmer sans imagination leur personnage, quitte à sortir du lot mais seulement par la voie du montage (comme Olivier Dahan sur La Môme), le réalisateur nous livre son film tel un documentaire. Bien que de nombreuses scènes aient des airs de fiction, il en filme une bonne partie comme s’il était un journaliste assistant aux nombreuses actions de Milk. Allant jusqu’à user d’un filtre qui vieillit l’image et mélangeant avec malice images d’archives et plans filmés pour les besoins du long-métrage. À tel point que l’on a souvent du mal à distinguer la réalité de la fiction. Donnant au tout une crédibilité exemplaire, qui renforce justement l’intérêt que nous portons obligatoirement à ce film une fois commencé. Et qui nous gratifie d’une jolie reconstitution de l’époque (à savoir les années 60-70), notamment au niveau de l’ambiance musicale (Danny Elfman nous livrant de jolies partitions ainsi que quelques tubes connus tel que Queen Bitch de David Bowie).

    Et enfin, comme tout biopic qui se respecte, Harvey Milk se permet d’avoir une star à sa tête. Mais jamais, au combien jamais, cette dernière ne s’était montrée aussi juste en interprétant une personnalité connue, au point de disparaître derrière celle-ci (bon, j’exagère un peu, nous avons bien eu Marion Cotillard en Edith Piaf et Will Smith en Mohamed Ali). Surtout quand l’interprète en question nous surprend de la sorte. Ici, il est question de Sean Penn. Un comédien que nous avons l’habitude de voir dans des rôles de brutes, de mauvais garçons, et qui devait sa place dans ce film que pour sa ressemblance frappante avec Harvey Milk. Mais c’était sans compter sur le talent de l’acteur, qui change totalement de registre en jouant les personnes sensibles, adorables… tout le contraire de ce qu’il nous avait auparavant habitué ! Et il le fait avec une aisance déconcertante qu’il nous fait croire d’avoir le véritable Milk à l’écran, renforçant l’effet documentaire/reportage voulu par le réalisateur. Normal alors qu’il est obtenu l’Oscar du Meilleur acteur pour cette interprétation, le comédien supplantant sans mal tout ses collègues pourtant excellents (Emile Hirsch et James Franco en tête), mais qui ne peuvent rivaliser avec lui (d’autant plus que leur place dans le scénario ne peut vraiment le leur permettre).

    Malgré quelques problèmes de rythme et des couacs propres à tout film de ce genre, Harvey Milk est l’un des meilleurs biopics que le cinéma a su nous livrer ces dernières années. En ayant le culot de sortir des sentiers battus, à savoir mettre la vie de son personnage de côté pour lui préférer son combat, ses actes militants. Rendant l’intégralité du long-métrage intéressante, et ce pour tous les spectateurs. Ne touchant pas qu’une partie à qui le film aurait pu être destiné (les gays, les inconditionnels du personnage, les aficionados d’Histoire…). Non, Gus Van Sant a fait son film pour que celui-ci soit accessible à tous et puisse toucher chacun d’entre nous. Mettant en valeur l’un des principaux attraits du cinéma : l’universalité !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 avril 2014
    Une biographie intéressante réalisé par Gus Van Sant. Oscar du Meilleur Scénario original. L'histoire vraie d'Harvey Milk qui fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles. Il s'est battu pour la tolérance et les droits civiques des homosexuels. spoiler: Un combat qui lui coûta la vie
    . Avec une belle reconstruction de l'époque. Sean Penn (Oscar du Meilleur Acteur) est incroyable dans le rôle d'Harvey Milk. Le reste de la distribution livre une bonne prestation : Emile Hirsch, Josh Brolin, Diego Luna, James Franco, Alison Pill, Victor Garber et Denis O'Hare.
    gizmo129
    gizmo129

    71 abonnés 1 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 août 2015
    Harvey Milk est un biopic sur un leader de la lutte pour le droit des homosexuels. Mais contrairement aux autres biopic que l on a déjà pu voir, celui ci est passionnant par son histoire et magistralement interprété ! Les images d archives qui se mêlent au film nous aide à nous rendre compte de la véracité du propos.
    Le film est long certes, mais on ne s en rend pas compte tellement les acteurs sont attachants et le dénouement de l histoire attendue.
    Sean Penn à remporté l oscar du meilleur acteur pour son rôle. Oui il est très bon dans ce film mais personnellement je trouve qu il en rajoute parfois un peu trop au point de plus jouer un rôle de débile qu un homosexuel...
    Stanley-le-begue
    Stanley-le-begue

    42 abonnés 293 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2009
    La biopic est à la mode à Hollywood. On pensait en avoir vu des belles, des efficaces, des moyennes. Harvey Milk les dépasse toutes. D'abord parce qu'elle s'attache à raconter la vie d'un personnage-clé de l'histoire américaine et mondiale. Quelqu'un d'aussi important que Martin Luther King, un apôtre de la tolérance. Incarné, habité, par Sean Penn, Harvey Milk se bat pour les droits des gays principalement, mais pas seulement. Il se bat pour la tolérance, contre la barbarie, l'obscurantisme des fanatiques religieux. Gus Van Sant, inspiré, rend bien compte de ce combat grâce à l'utilisation des images d'archives des opposants de Milk. Comme Ari Folman dans Valse avec Bachir, cela permet de réaliser que les faits rejoués devant nous par des acteurs tous excellents se sont réellement passés. Le film est également une belle histoire d'amour. Mais surtout un appel à la tolérance et au respect des libertés. Il est furieusement utile encore aujourd'hui. Malheureusement, le bigots et les bien pensants sont toujours aussi présents.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    46 abonnés 733 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 août 2016
    Le portrait réalisé par Van Sant est de bonne facture, mais sans grande originalité. Sean Penn porte le personnage avec une conviction et une énergie qui correspondent probablement bien à ce que fut ce personnage activiste et politique de la communauté gay californienne. L’intérêt principal réside d’ailleurs dans le rendu fidèle de son parcours, et des portes qu’il a forcées contre l’establishment conservateur. L’attribution d’un oscar de la mise en scène me semble inappropriée. La courte et dense vie de Harvey Milk, ne demandait pas d’embellissement. Il lui est simplement rendu un hommage avant tout personnel, mais dont on devine que le réalisateur cherche avec tact à faire partager son admiration au plus grand nombre. Ainsi commencent les discours de son icone : « My name is Harvey Milk and I'm here to recruit you!”. Son intention fut non pas de vous convaincre de devenir homo, mais d’accepter qu’on puisse l’être ouvertement et mener une vie normale de citoyen américain.
    DVD aout 16
    Joe75
    Joe75

    25 abonnés 311 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 décembre 2012
    Bon et bien grâce à la Vidéo à la demande d'Orange, ce matin je viens encore d'offrir à mes lentilles de contact une petite cure d'hydratation gratuite, j'espère qu'elles apprécieront ... Du petit lait ce film, et bravo Sean pour l'interprétation tout en finesse du rôle d'Harvey ! Très fort, poignant et instructif !
    Fabios Om
    Fabios Om

    35 abonnés 1 264 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 novembre 2022
    un film politique sur le premier homme politique et le premier conseiller municipal a être ouvertement gay
    donc c'est intéressant et important de lui faire un biopic mais par'contre un biopic aussi ennuyeux et chiant c'était pas obligé. Car en effet hormis les scène politique qui sont intéressante le reste est presque à jeter à la poubelle car sincèrement on s'en fous mais alors d'une force c'est violent . On s'en moque de sa vie privée on ne regarde pas ce genre de film pour voir c'est chose la ! Elle doit être aborder oui mais seulement de petite façon voir elle doit être survoler ce qui est pas le cas ici car c'est pljsnun film sur sa vie priver que sur sa carrière politique c'est donc du n'importe quoi sa vie privée doit présenter 1% du film pars 90 voir 95 % du film . Après tous ce qui est politique est plutôt réussi et bien filmer, oui la réalisation est bonne partout tous le temps car c'est la patron GUS VAN SANT au manette sinon je pense que le film aurait sombrer encore,plus .
    selenie
    selenie

    5 425 abonnés 6 014 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2009
    Hollywood est la Mecque du cinéma mais aussi le lieu où on fait les meilleurs biopic et "Harvey LMilk" ne fait exception. Evidemment première chose qui frappe c'est l'académisme de la mise en scène mais il ne faut pas oublier que le cinéaste y a recours parfois et notamment lorsque cet académisme est au service d'un scénario qui va droit au but dans un écrin efficace (superbe montage). Sean Penn y est magistral même si il a fait mieux et qu'un biopic est toujours prédestiné pour faciliter l'obtention d'un Oscar qui aurait du revenir cette année à Mickey Rourke (soit dit en passant). Les seconds rôles sont tout aussi réussis (James Franco digne et juste). Pour ce qui est du fond politique il est clair que le film est aussi un message mais qui est contre ?! Le film ne traite que de la fin de la vie de Harvey Milk mais le film ne s'aventure jamais trop loin et suit parfaitement une ligne facile à comprendre et se borne à raconter que ce qui est intéressant. Historiquement le film est précis et n'invente rien ce qui est tout à son honneur. Certains peuvent être gêné par certaines mimics qui paraisseraient trop appuyées mais il suffit de voir certains documents filmés du vrai Harvey Milk pour ne pas s'en offusquer.
    En conclusion "Harvey Milk" est un très bon film au scénario superbement écrit et un casting qui fait son boulot à la mise en scène discrète.
    ffred
    ffred

    1 495 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 mars 2009
    Aimant moyennement les films de Gus Van Sant, à part Elephant formidable, et pas du tout Paranoïd park, je me méfiais de ce Harvey Milk. Et ceux malgré les Oscars du scénario et de l'acteur, de l'unanimité autour du film et malgré le thème. Et encore un film qu'il faut absolument aimer. Le tapage médiatique fait autour de certaines grosses productions confine parfois à l'écœurement, à moins que l'on devienne blasé ou de plus en plus difficile, mais difficile d'y échapper, sauf à vivre sans électricité ni lire les journaux. Bref je n'ai pas été retourné. A ma plus grande déception. Les points positifs sont peu nombreux. Une belle reconstitution historique niveau décors, costumes, coiffures ou encore musique. Le scénario manque à mon sens de quelque chose. Peut être d'une mise en scène différente. Pendant les trois quarts du film je me suis plutôt ennuyé, la dernière demi-heure est seule plus intéressante et palpitante. L'effet attendu arrive alors et enfin tout se met en place. Mais c'est malheureusement trop peu et l'émotion arrive trop tard. Déception aussi au niveau de l'interprétation. Je n'ai pas totalement adhéré à la performance de Sean Penn. Sans dire que l'Oscar n'est pas mérité, Mickey Rourke aurait du l'avoir. Par contre les seconds rôles sont très bien : Josh Brolin, James Franco et Emile Hirsch excellent. Alors certes le sujet est fort, on reconnait aisément tout le bien que Milk a apporté à la communauté gay par son combat. Il y a pour ça laisser sa vie. Si cela a bien fait avancer les choses, l'actualité montre encore tous les jours qu'il reste beaucoup à faire. Que ce soit en Californie en ce moment ou tout simplement en France, il reste du chemin à parcourir, sans compter beaucoup de pays encore moins bien lotis que nous. Encore un film très attendu qui me déçoit un peu. Une mise en scène et un scénario qui ne m'ont pas totalement convaincu, même si le message passe et qu'il est nécessaire, Harvey Milk n'est pas pour moi un chef d'oeuvre
    velocio
    velocio

    1 160 abonnés 3 024 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 mai 2009
    Sur un sujet passionnant, dans un genre, le biopic, qui engendre presque naturellement l'enthousiasme du public, Gus Van Sant réussit l'exploit de ne pas vraiment passionner le spectateur de bout en bout. La faute à quoi ? une réalisation mélangeant maladroitement affèteries et scènes choc; un montage alambiquée et déroutant. Heureusement, il y a Sean Penn, grandiose, qui arrive à faire surnager le film à un niveau honorable.
    Santu2b
    Santu2b

    214 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 novembre 2014
    Les fans de Gus Van Sant (dont je ne fais pas partie) trouveront sûrement le film dissonant, et c'est sans doute pour cela que j'ai apprécié "Harvey Milk". En 2009, loin des escapades habituelles au creux d'une jeunesse mélancolique, le cinéaste se lance dans le genre nettement plus académique et conventionnel du biopic. Ici, il en reprend la plupart des codes pour dévoiler le parcours du leader de la cause gay des années 1970 et 1980. Comme souvent dans ce genre de cinéma, la part accordée au mimétisme est importante, avec un Sean Penn absolument éblouissant, doté d'une occupation incroyable de son corps. Il ne faut pas s'attendre à de la surprise ou encore à de l'inventivité ; le déroulement est en effet classique mais le cinéaste s'attache néanmoins à lui donner un coffre suffisamment riche et étoffé pour franchir le cap des conventions. Réussi.
    Jérôme H
    Jérôme H

    137 abonnés 2 295 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mars 2009
    Magnifique film. sean Penn est formidableet mérite largement tous les éloges et gus V.S. réussit comme toujours à mettre en avant une magnifique épopée humaine.
    pour une fois, le réalisateur n'a pas pris de largeste avec l'histoire et a su réaliser un choix de casting impressionant et parfait.
    Bravo aussi au responsable des images et des décors.
    A voir absolument.
    Cinephilegirl
    Cinephilegirl

    104 abonnés 495 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2009
    Je commencerai par un petit bémol (le seul, à mon sens, de tout le film): "Harvey Milk" est lent, très (voire trop) lent. Les deux heures et quelques minutes que durent le film ne passent pas vite. Ceci étant dit, le premier film de Van Sant qu'il m'ait donné de voir m'a vraiment interéssé. Retraçant le parcours d'un gay dans l'Amerique des 70's, homme qui va très vite entrer dans la légende, "Harvey Milk" se veut une formidable reconstitution de l'époque des hippies et du "flower power" qui florissaient à cette époque. Les comédiens sont tous irréprochables (j'ai vu le film en VOST donc je sais de quoi je parle). Sean Penn en tête, bien évidemment, nous livre une composition crédible (quoique, par moments,il en faisait un peu trop), toute en justesse, drôle et touchante à la fois. A ce titre, la séquence finale m'a presque tiré des larmes. Concernant les seconds rôles, Emile Hirsch et James Franco m'ont bien étonné (positivement parlant), moi qui avais pris l'habitude de les voir dans des films plus "légers". Quant aux autres, il serait trop long de tous les citer mais je n'aurais qu'un mot à dire à leur sujet: excellents!
    J'ignorais tout d'Harvey Milk avant de découvrir ce métrage mais le biopic qu'en a fait Van Sant m'a vraiment donné envie d'en savoir plus sur lui. Les scènes d'amour entre hommes ne m'ont pas du tout gênées, et m'ont même conforté dans l'idée que les gays sont des personnes très sympathiques.
    Bref, véritable plaidoyer en faveur de la "différence", "Harvey Milk" nous fait passer par tous les stades en matière d'émotions. Tour à tour amusant, sérieux ou émouvant, il constitue un métrage formidable.
    Cluny
    Cluny

    65 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2012
    Ne serait-ce le choix du sujet et quelques fulgurences, les admirateurs d'"Elephant", "Gerry" ou "Paranoïd Park" (dont je suis) auront du mal à reconnaître la patte de Gus Van Sant dans ce biopic somme toute assez classique, que ce soit au niveau de la narration (un flash-back sur la voix off d'Harvey Milk enregistrant ses mémoires dans la crainte d'une mort violente) ou en ce qui concerne la réalisation, elle aussi très conforme à la norme du genre (montage rythmé, caméra portée, musique insistante - certes celle de Dany Elfman- et alternance d'images d'archives et de scènes fictionnelles).

    Dans la grande palette de ses possibilités de réalisateur, Gus Van Sant a clairement choisi les recettes qui lui ont valu les succès de "Will Hunting" et de "A la Rencontre de Forrester" : sujet fort, performance d'acteurs bankable et recours aux ficelles futées de l'émotion. Il suffit de voir le palmarés des Oscars, et la statuette méritée atribuée à Sean Penn pour constater combien ce choix s'est avéré bien fondé.

    Choix justifié par le sujet abordé par Gus Van Sant, celui de l'homosexualité, toujours présent dans son oeuvre, explicitement ou implicitement. En ayant recours à une réalisation aussi classique, il suit la même démarche que celle d'Ang Lee dans "Le Secret de Brokeback Moutain" : rendre plus digérable une histoire de ce type pour une Amérique straight (hétéro) en lui évitant d'ajouter en plus une complexité formelle.

    Pour cela, Gus Van Sant s'appuie sur un procédé redoutablement efficace : forcer la sympathie pour le personnage, en montrant à la fois ses grandes qualités : énergie, courage, compassion et malice, mais aussi ses petits défauts, ceux de tout politicard : la roublardise (diriger une manifestation d'homos en colère contre la mairie pour lui permettre d'être le médiateur qui empêchera l'émeute), la démagogie à la Chirac (sa campagne contre les crottes de chiens) et même la duplicité (la parole donnée et non respectée à celui qui se vengera en l'assassinant).

    Car il n'y a aucun suspense : comme dans "Elephant", on connaît très vite l'issue tragique. L'enjeu n'est pas de savoir si Harvey Milk réussira à sauver sa peau, mais bien de comprendre pourquoi sa mort lui donne l'aura du martyr de sa cause. Celui qui constate à 40 ans qu'il n'a encore rien fait de sa vie dont il puisse être fier devient en quelques années ce qu'il caractérise lui même comme "une cible potentielle pour un type mal dans sa peau", et l'âme d'un mouvement pour les droits civiques des homosexuels dans une Amérique d'avant le Sida en butte à la violence de la répression policière et aux assauts de la droite chrétienne conservatrice chère au Californien Reagan et au Texan Bush.

    "Harvey Milk" nous apprend ou nous rappelle qu'il y a 30 ans une starlette du jus d'orange nommée Anita Bryant a mené une croisade au nom du Christ contre les homosexuels, et que le sénateur Briggs a tenté d'expulser des écoles les enseignants gays et lesbiennes. Face à ce déchaînement haineux, Harvey Milk opposa sa gouaille et son courage, allant débattre avec le sénateur au coeur du bastion conservateur du Comté d'Orange (décidément, que ce soit dans le Vaucluse, en Irlande ou en Californie, ce nom n'incite pas au progressisme...).

    Comme Philip Seymour Hoffman l'avait fait avec "Truman Capote" (lui aussi couronné de l'Oscar), Sean Penn réalise une performance impressionnante de mimétisme avec son modèle, gardant toute sa liberté d'acteur dans la dégaine d'un autre, suivant les errances capillaires et vestimentaires de l'époque. Il réussit à incarner à la fois l'énergie et le charisme de son personnage ("Bonjour, je m'appelle Harvey Milk et je veux vous mobiliser"), tout en adoptant une voix haut perchée et des accents de grande folle.

    Et puis, il y a ces fulgurences, qu'on trouve plus souvent dans la vie intime que dans le combat politique de Milk : le reflet du visage anxieux de Scott dans la glace alors que son compagnon négocie avec la police le parcours d'une marche de protestation, les papiers désespérés de Jack qui constellent l'appartement d'Harvey, les reflets encore, ceux du meurtre d'un homo dans le chrome du sifflet sensé le protéger, ou celui de l'assassinat du maire dans le miroir arrondi de son bureau.

    Grand amateur d'opéra, Harvey Milk a pour dernière vision celle de la "Tosca" qui se jouait en face de la mairie. Symbole évident d'une nouvelle tragédie américaine filmée par Gus Van Sant, récit intime et chronique politique, moment d'émergence d'une communauté à laquelle il appartient et apologie de tous les combats contre l'injustice, comme le souligne Harvey Milk quand il cite la Déclaration d'Indépendance, ce film passionnant est tout cela à la fois, et en plus l'œuvre de celui qui prend place depuis quelques films aux côtés des Scorcese, Coppola et Eastwood.
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    NewBoorn
    NewBoorn

    54 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 septembre 2016
    On adore "Harvey Milk" parce qu'il fait partie des rares bons biopic, complet et documenté à souhait, engagé mais réaliste, et ne tombant pas dans l'éloge excessive d'un seul homme. Sean Penn est incroyable, sidérant de vérité. Un véritable hymne à la liberté de la part de Gus Van Sant.
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