Mon compte
    Je veux voir
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Je veux voir" et de son tournage !

    Vu à Cannes

    Je veux voir a été présenté au Festival de Cannes, dans la section Un Certain Regard, en 2008.

    Attaché... au Liban

    La genèse de Je veux voir est peu banale, puisque l'initiateur du projet est un jeune homme connu dans le milieu du cinéma comme attaché de presse, Tony Arnoux. Parti en vacances au Liban en juillet 2006, il s'est retrouvé confronté à la guerre, bloqué dans le pays. Marqué par cette expérience, il a eu le désir, une fois rentré en France, de concevoir un film qui montrerait le Liban d'une manière originale. Il a alors proposé au couple de cinéastes libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige de partir filmer Beyrouth en ruines, à travers le regard d'une grande actrice. Le nom de Catherine Deneuve, symbole d'un cinéma glamour et exigeant, s'est rapidement imposé. Arnoux a contacté la comédienne -qu'il avait déjà côtoyée dans le cadre de son métier- qui a donné son accord au bout de quelques jours.

    Spectateurs de la guerre

    Joana Hadjithomas et Khalil Joreige étaient d'autant plus enthousiasmés par le projet qu'ils avaient été eux-mêmes particulièrement choqués par le conflit de juillet 2006 : "De passage à Paris, nous y sommes restés bloqués. Pour la première fois, nous vivions la guerre à distance, en spectateurs", se souviennent-ils. "Cette guerre a été un vrai bouleversement pour nous. Elle venait briser l'espoir d'une paix et l'élan de toute notre génération de trentenaires qui la vivions à l'âge où nos parents avaient eux-mêmes connu la guerre civile (...) Ça nous a amenés à remettre en question le scénario que nous étions en train d'écrire à ce moment-là."

    Les cinéastes

    Je veux voir est le troisième long métrage de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige après Autour de la maison rose (1999) et le très remarqué A perfect day, sorti en France en 2006. Nés à Beyrouth, ils ont aussi signé des documentaires et de des courts métrages, mais sont également connus pour leurs travaux dans le domaine des arts plastiques (installations photo et vidéo).

    Etoile et étincelles

    Les cinéastes expliquent pourquoi ils ont souhaité confronter une star de cinéma à un paysage de ruines : "Très vite, nous avons eu l'idée du dispositif du film: introduire de la fiction, du rêve à travers une "icône" de cinéma dans une situation qui semble ne plus pouvoir se prêter qu'à un régime d'images qu'on nomme hâtivement le réel ou le documentaire. Et par cette présence, poser des questions : que peut la fiction, que peut le cinéma ? Et tenter d'y répondre en proposant à Catherine Deneuve, une comédienne que nous admironsprofondément et qui, par ses choix, représente le Cinéma, d'aller jusqu'à la frontière du Sud Liban avec Rabih Mroué, un artiste et acteur avec lequel nous collaborons étroitement. Cela relève de l'alchimie. Dans ce contexte, que va provoquer cette rencontre? Que se passera-t-il ?"

    Construire... sur des ruines

    Les réalisateurs reconnaissent que la mise en oeuvre d'un tel projet n'avait rien d'évident : "La préparation du film a été très complexe, incertaine. On s'est vite rendu compte que le tournage serait très compliqué, voire dangereux. Il fallait demander des autorisations à pratiquement toutes les instances en place : l'armée libanaise, la Finul (Force intérimaire des Nations-Unies au Liban), le Hezbollah, Israël (par le biais de la Finul), l'ambassade de France... La fabrication du film est vite devenue l'un des enjeux du récit. Il devient une aventure qu'il s'agit de capter et qui modifie la conception du tournage : on choisit de travailler en HD et de tourner presque tout le temps. Et s'il y a de l'imprévu, on sera prêts à l'accueillir, voire à le provoquer. Catherine et Rabih joueront leurs propres rôles, de même que nous, les réalisateurs, l'équipe, le garde du corps, ainsi que les soldats que nous rencontrerons, le commandant de la Finul ou l'ambassadeur de France..."

    Du court au long

    Au départ, Je veux voir, qui a été tourné en une semaine, devait être un court métrage d'une vingtaine de minutes. Face à la richesse du matériau accumulé, les cinéastes ont décidé d'en faire un long métrage.

    Notre star et nous

    "Elle était une évidence", disent Joana Hadjithomas et Khalil Joreige à propos de Catherine Deneuve. "Nous avions un fort désir de la filmer.Catherine Deneuve est l'incarnation d'une certaine idée du cinéma, d'un cinéma qui a une histoire. Et une intelligence. On a l'impression qu'elle sait toujours être à la bonne distance. Ses choix de cinéma dessinent un esprit, une façon de penser. Elle est bien plus qu'une icône : elle est libre. Cette liberté-là, cette disponibilité, cette ouverture, nous les avons de plus en plus découvertes en travaillant avec elle. Elle aurait pu avoir peur de la mise en danger de son image, sans compter le danger physique. Mais elle a dit oui tout de suite. La présence de Catherine crée un onirisme, une présence improbable au milieu des destructions et des paysages du Sud. De fait, elle dégage de la fiction, une aura qui nous fait penser à la définition qu'en donnait Walter Benjamin, celle de "l'apparition d'un lointain si proche".

    Frictions du réel

    Je veux voir brouille les frontières entre documentaire et fiction. "Il est très difficile de faire la part des choses dans ce film", conviennent les cinéastes. "Nous connaissions très bien les lieux, les aventures vécues par Catherine et Rabih dans le film, nous les avions nous-mêmes vécues pour la plupart, et écrites dans le scénario. Le scénario du film ressemble beaucoup au film fini. Pourtant, tout ce qui advient est de l'ordre de l'aventure documentaire. Les acteurs ne savent pas vraiment ce qui leur arrive, où ils vont. On les a mis dans des situations que l'on avait déjà vécues mais il y a eu des accidents, des choses que l'on n'attendait pas et que l'on a intégrées au film. Dans notre travail de plasticiens et de cinéastes, on explore souvent ce genre de dispositif. Attendre que quelque chose advienne, qu'une réalité surgisse dans le plan, accepter d'être dépassé par elle..."

    L'oeil de Hirsch

    Chef-opérateur en vue, Julien Hirsch, lauréat du César de la Meilleur photo en 2007 pour Lady Chatterley, a accepté de participer à ce projet très particulier sans être payé. Depuis, il a retrouvé Catherine Deneuve sur le tournage de La Fille du RER d'André Téchiné.

    Je me souviens

    Par son titre (Je veux voir), et son sujet (la représentation d'une ville en ruines), le film peut faire penser à un classique du cinéma français... Les cinéastes le reconnaissent : "Je veux voir évoque le "Tu n'as rien vu à Hiroshima" du film d' Alain Resnais, Hiroshima mon amour, comme un hommage respectueux, un écho d'un temps à un autre, unemême interrogation quant à la représentation..."

    Les secrets de tournage des films les plus populaires lors des 30 derniers jours
    • Il reste encore demain (2023)
    • Pas de vagues (2023)
    • Dune : Deuxième Partie (2024)
    • La Promesse verte (2024)
    • Nous, les Leroy (2024)
    • Une vie (2023)
    • Civil War (2024)
    • Le Jeu de la reine (2023)
    • Kung Fu Panda 4 (2024)
    • Hors-saison (2024)
    • Et plus si affinités (2024)
    • Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire (2024)
    • Heureux gagnants (2024)
    • Une famille (2023)
    • S.O.S. Fantômes : La Menace de glace (2024)
    • Immaculée (2024)
    • Black Flies (2023)
    • Bis Repetita (2023)
    • Quelques jours pas plus (2024)
    • La Malédiction : l'origine (2024)
    Back to Top