Ce documentaire doit être replacé dans le contexte de l’Italie berlusconienne, minée par l’affairisme et le chaos social. La tentative (qui pouvait sembler utopique au départ) de fonder un orchestre « international » rassemblant divers membres de la communauté immigrée aboutit à un projet cohérent, modèle de citoyenneté et de symbole artistique d’échange culturel. En sauvant un cinéma et en le transformant en un centre culturel des plus actifs à Rome, Agostino Ferrente (le réalisateur) et Mario Tronco (musicien) ont constitué le meilleur antidote au communautarisme et à l’individualisme ambiants. Mais le film ne verse ni dans l’angélisme, ni dans le pamphlet donneur de leçons.
Le propos du film semblait au départ très intéressant : pour éviter la fermeture du cinéma dans un quartier défavorisé de Rome, il est décidé la formation d'un orchestre international, principalement constitué des musiciens du quartier. ........... Or aucun des habitants du quartier n'est décidé à intégrer ce projet musical, de vie et de cohésion du quartier! En bref, au bout de 3/4 d'heure de documentaire (pendant lesquels à la mode italienne, nous suivons le réalisateur à scooter), il n'y avait que 6 musiciens, la plupart italiens. Pour constituer leur orchestre, ils doivent commencer à chercher dans les autres pays européens, notamment en Corse. C'est à ce moment que j'ai fui la salle et ce documentaire qui trainait en longueur.