La Clé des champs : les secrets du tournage

C’est bien à Claude Nuridsany et Marie Pérennou que l’on doit Microcosmos, le peuple de l'herbe, et également Genesis. Toujours à la rencontre de l'infiniment petit, le couple met cette fois-ci en scène une dimension non moins poétique, à savoir celle de l'enfance. Dans l'optique de conserver le plus de spontanéité possible, les deux réalisateurs ont fait appel à deux jeunes acteurs amateurs, Simon Delagnes et Lindsey Henocque.

Dans La Clé des champs, Denis Podalydès est la voix adulte du jeune garçon interprété par Simon Delagnes à l’écran. A noter que les deux enfants du film sont en quelque sorte la transposition des enfants qu’ont jadis été Claude Nuridsany et Marie Pérennou. Une façon pour eux de retrouver à leur tour la clé des champs leur permettant d’accéder à leur âme d’enfant.

Denis Podalydès a été immédiatement conquis par l'approche de Claude Nuridsany et Marie Pérennou. L'acteur qualifie l’univers des deux cinéastes comme "un monde secret et pourtant évident, là, sous nos yeux, le monde tel qu’il est."

Un tournage avec Claude Nuridsany et Marie Pérennou, c’est un peu comme un pique-nique en famille. L’équipe étant plutôt réduite, tout le monde se connaît. Une sorte de petite communauté où l’on travaille dans un cadre affectif.

C’est dans l’Aveyron que les deux réalisateurs ont planté leurs caméras pour tourner La Clé des champs. Issu de l’Aveyron, le duo réitère un tournage dans leur contrée pour la troisième fois, après avoir foulé les lieux avec Microcosmos, le peuple de l'herbe et Genesis. Tourné en grande partie à l'extérieur, le film sillonne l'Aubrac, Espalion, Onet l'Eglise ou encore Salles la Source, d’où sont originaires les deux cinéastes. Quant à la mare, objet de fascination pour le petit garçon, elle est en revanche située à La Vacquerie, dans l’Hérault.

Le compositeur travaille pour la troisième fois sur un long métrage de Claude Nuridsany et Marie Pérennou. De Microcosmos, le peuple de l'herbe à La Clé des champs en passant par Genesis, Bruno Coulais s’est attaché à illustrer le plus fidèlement possible les images du duo aveyronnais.

En 2011, Claude Nuridsany et Marie Pérennou ont présenté La Clé des champs au cours de la 68ème Mostra de Venise. Le long métrage faisait partie de la sélection hors compétition. Postulant pour le festival de Cannes en 2011, le film n’a malheureusement pas été sélectionné.

A l’image de Microcosmos, le peuple de l'herbe et de Genesis, le tournage de La Clé des champs n’a pu être réalisé sans un long travail de recherche, entre autres sur l’écosystème d’une mare. Par ailleurs, tout comme ceux de ses aînés, le tournage du film s’est étalé sur pas moins de trois ans.

En comparant les affiches de Microcosmos, le peuple de l'herbe et de La Clé des champs, on remarque des similitudes étonnantes, comme la pleine lune, la nuit d’été, les silhouettes ou les ombres.

Le titre du film La Clé des champs s’inspire de l’expression "Prendre la clé des champs". Passée dans les mœurs depuis deux siècles, elle évoque l’envie de s’enfuir, de s’échapper des lieux clos qui nous emprisonnent pour rejoindre les champs infinis de la liberté. Claude Nuridsany et Marie Pérennou tentent ainsi de nous faire retrouver nos chemins intérieurs pour regagner les champs de la liberté.

Marie Pérennou et Claude Nuridsany se sont rencontrés à la cinémathèque française. Âgés d’une vingtaine d’années, ils partagent alors la passion pour le cinéma. Mais pas seulement. Ils ont également en commun une inclination pour la nature, la peinture, la musique, la photo et la littérature. Avant de se lancer dans le cinéma, ils ont d'ailleurs travaillé ensemble pendant trente ans autour de la photo et du livre.