Avis : À l'origine - Page 6

un excelent film inspiré d'une histoire vraie avec des acteurs tenant bien leur role

C'est une histoire à peine croyable, celle d'un escroc qui, à partir de rien du tout, réussit à leurrer tout son monde et a fait bâtir 2 km d'autoroute dans le Nord de la France. Il faut être conscient que cette histoire est vraie car c'est ce qui donne son atout majeur au film. Aucun scénariste n'aurait pu oser imaginer pareil embobinage ! François Cluzet est comme d'ordinaire excellent, en loup solitaire asocial qui est le premier étonné de l'engrenage qui se met en place si facilement et si subitement. Sa réussite inattendue le transforme en meneur d'hommes, intégré à une équipe qui le considère et le grandit. Quand on lui demande "mais pourquoi avoir fait tout ça ?", sa réponse est simple et spontanée : "parce que c'était possible..." Un film vraiment étonnant, qui aurait juste mérité d'être un poil plus court.

Entre histoire vraie et fiction, ce film est tout simplement incroyable, inconcevable, passionnant. Les acteurs sont tous géniaux ! De la grosse production française. Bien jouer au réalisateur, j'ai adoré. Gros 4 étoiles, à revoir. ----Septembre 2023----

"A l'origine" adapte librement l'histoire vraie de Philippe Berre, imposteur célèbre pour avoir monté en 1997 un faux chantier d'autoroute dans une zone frappée par le chômage (l'escroc poursuivra d'ailleurs ses méfaits après la sortie du film !). Xavier Giannoli livre là un drame de qualité, à la mise en scène soignée (belles scènes de chantier, jolie musique, photographie teintée de gris), et au scénario très humain. François Cluzet incarne sobrement et justement cet escroc au départ méprisable, qui va se laisser dépasser par un engrenage de mensonges, et donner un nouveau souffle à une petite ville, donnant également un sens à sa propre vie. Face à lui, une Emmanuelle Devos touchante en maire pleine d'espoir. En somme, un fait divers incongru pour un film réussi.

Présenté à Cannes en 2009, "À l'origine" constitue un bon exemple des potentialités que peut représenter l'imposture au cinéma. Celle-ci raconte ici un fait datant de 1997 où un escroc réussit à se faire passer pour un chef de chantier, dupant toute la région. Avec ce nouveau sujet, Xavier Giannoli demeure une valeur sûre du cinéma français. Grâce à une grande justesse photographique, sa peinture de la région, de ses gens et de sa misère est excellente. Le cinéaste se permet également quelques envolées lyriques très inspirées. Le film est tout de même en deçà du très beau "Quand j'étais chanteur", notamment pour sa longueur. Deux heures et quart s'avèrent excessives. La maîtrise du temps est moindre tout comme les choix d'acteurs. François Cluzet peine à incarner avec charisme son personnage, sonnant faux à plusieurs moments. Heureusement que Devos et surtout Depardieu sont là.

"A l'Origine" commence de la manière la plus magnifique qui soit, et suscite un enthousisme rare chez le spectateur : c'est que Giannoli a eu une intuition saisissante, celle de faire parcourir à ses personnages le chemin de la crédulité (… se faire abuser par un menteur) à la croyance (… en une vision, un futur), et, très intelligemment - car "A l'Origine" est aussi un méta-film - de doubler ce trajet par celui du spectateur, lui aussi saisi par l'enchantement de sa propre croyance en un film qui conjugue bien des qualités. Une mise en scène élégante et ample, des personnages complexes et ambigus, des acteurs justes, voire parfois même en état de grâce… et un portrait assez rare de cette France "profonde", qui souffre de la crise économique, et qui qui a été abandonnée. Un chef d'œuvre ? Non, car Giannoli plante son fim au moment critique, lorsqu'il nous faut affronter le drame étouffant de la trahison, de la déception, de l'effondrement de la croyance du fait de l'accumulation des mensonges. Lorsqu'il faut montrer - et se prendre en pleine figure - l'amertume, la colère, la haine. Au moment où la tragédie doit 'accomplir, Giannoli préfère la fuite, dans un lâche enchaînement de scènes qui ne disent rien de l'essentiel, dans une sorte de dilution des personnages et des situations, abandonnées en pointillés. Pour le spectateur, piégé par ses espérances, victime du chantage le plus brutal qui soit, celui de "inspiré par des faits réels" (répété à la fin par les habituels cartons déclarant que les "vrais" gens ont eu un futur), cette lâcheté est insupportable : il retombe brutalement de la croyance à… l'incrédulité parce qu'il s'en voudrait d'être crédule, d'accepter l'abandon dont il est victime, avec le film. Du coup, il sort de "A l'Origine" terriblement de mauvaise humeur !

C'est assez fou que cette histoire soit basée sur des faits réels. Un escroc qui se laisse dévoré par l'univers de mensonges qu'il s'est créé. Sans pouvoir juger de la véracité, on se laisse quand-même prendre par le déroulement du récit...bien que la durée soit inutilement longue.

C’est un film réussi globalement. L’histoire est intéressante et la mise en scène est efficace. Le casting dans sa globalité mais surtout en priorité l’acteur principal est une réussite. Ce film a réussi dans son ensemble à allier suspense, drame et des petits moments plus calme et relâché. Il est intéressant de constater la supercherie du héros du film et surtout à quel point toutes ces actions ne font qu’entraîner sa chute.

Le rapport et la lutte des hommes et de leurs machines avec les éléments naturels (pluie, froid) ou autres (goudron, asphalte) m'a semblé ce qu'il y a le plus maîtrisé dans ce film qui renvoie sur ce plan, toute proportion gardée, à Duvivier ou John Ford. Malgré l'interprétation habitée de François Cluzet, comme souvent excellent, les rapports entre les personnages (Emmanuellle Devos pas à l'aise) m'ont semblé superficiels et le film prévisible (le retour de Depardieu à la fin) et trop long. Peu crédible, A l'origine ne va jusqu'au bout de ses idées et s'égare beaucoup (la relation avec le jeune homme qui flirte avec la délinquance, déjà vue mille fois) quand il aurait pu se diriger vers un suspens plus marqué et absurde. Belle idée cependant du scarabée et de la vie éternelle. Xavier Giannoli surfe sur la vague actuelle des héros style Robin des bois et donc me semble un peu trop s’insérer dans l’air du temps.

Il y a de l'idée mais je ne me suis pas fait transporté. Cluzet est juste dans son jeu comme ses camarades.

Inspiré d'un fait divers, Xavier Giannoli nous le restitue avec une crédibilité épatante. On y découvre un escroc solitaire , parcourant les routes de France à la recherche de sa prochaine arnaque. Jusqu'au jour où il tombe sur un chantier d'autoroute laissé à l'abandon depuis plusieurs mois. Se faisant passer pour le responsable du chantier, il redonne espoir à toute la région. Bien évidemment, il ne mesure pas encore toutes les conséquences, lui, petit escroc sans prétention ni ambition se retrouve du jour au lendemain "l'homme de la situation", celui qui relèvera l'économie de toute une population. L'arnaque prend alors des proportions insoupçonnées, il ne mesure pas l'étendue de son escroquerie, il veut aller plus loin, toujours plus loin et se retrouve vite dépassé par les évènements...
François Cluzet dans le rôle titre est comme toujours impressionnant, il porte la misère du monde sur ses épaules et fait de son personnage un héros à contre emploi. Niveau esthétique du film, la qualité photo est superbe, surtout lors des plans de nuit avec cette autoroute qui du soir au matin change de visage, alternant entre chaos (par temps de pluie) et un calme paisible le soir venu. Niveau distribution, même les seconds rôles sont parfaits (Emmanuelle Devos, Stéphanie Sokolinski, Vincent Rottiers & Gérard Depardieu). Une agréable réussite !

Représentant la France cette année à Cannes (reparti bredouille), le nouveau film de Xavier Giannoli sort seulement sur les écrans. Faisant suite à un déjà très beau film, Quand j'étais chanteur, lui aussi à Cannes, A l'origine est encore meilleur. Tout le monde aurait crié à l'invraisemblance si l'histoire avait été écrit pour l'occasion. Mais le scénario s'inspire bien d'un fait réel qui s'est déroulé dans la Sarthe il y a quelques années. Parfaitement écrit, parfaitement construit, on ne peut finalement que croire à cette fable sociale. On s'attache aux personnages, on vit avec eux de la première à la dernière minute. On espère avec eux, on marche dans la gadoue avec eux. C'est haletant voir passionnant. Il fallait pour cela que la mise en scène soit à la hauteur. Et elle l'est. La marque des grandes mises en scène est aussi celles qui ne se voient pas. Ici elle est totalement maîtrisée et virtuose qu'elle en devient discrète voir invisible. Entièrement dédiée à l'histoire et à ses protagonistes. Un grand tour de force. De plus visuellement le film est magnifique, les images sont superbes. Cerise sur la gâteau, l'interprétation est sans faille. François Cluzet est encore une fois, après Le dernier pour la route, très bien, voir mieux. Emmanuelle Devos est comme à son accoutumée elle aussi parfaite. Une belle composition. Les jeunes ne sont pas en reste. Vincent Rottiers est sur la bonne voie, après le très beau Je suis heureux que ma mère soit vivante, un bel avenir en perspective. Tout comme Stéphanie Sokolinski, elle aussi très bien. Tous les autres petits rôles sont parfaitement tenus, inclus un Gérard Depardieu très sobre. Il est rare de ne pas trouver de défauts à un film. C'est le cas, à mon avis, pour A l'origine. Un beau et grand film.

Curieusement, ce film est passé inaperçu à Cannes 2009 alors qu'il s'agissait, pour moi, d'un des trois meilleurs films présentés en compétition. Avant le palmarès, aucun journaliste ne le présentait parmi ses favoris; après, aucun journaliste ne s'est exprimé pour trouver injuste son absence au palmarès. Et pourtant ! Autant je n'avais pas particulièrement apprécié "Quand j'étais chanteur", le film précédent de Xavier Giannoli, autant je n'ai pas vu passer le temps pendant les 2 heures et demi que durait "A l'origine" à Cannes (il semble être plus court pour sa sortie, Allociné le créditant de 2 h 10 mn). Le scénario est tiré d'une histoire vraie : un escroc "professionnel" se prend au jeu d'une de ses arnaques et devient le héros d'une région plongée dans la crise et le chômage en reprenant réellement le chantier d'une autoroute alors, qu'au départ, c'était pour lui "prends l'oseille (des pots de vin) et tire toi" ! La mise en scène est une réussite totale, François Cluzet est absolument prodigieux et le reste de la distribution pas loin derrière. On notera aussi la musique de Cliff Martinez, ancien batteur de Captain Beefheart et des Red Hot Chili Peppers. Avec "Le prophète", le cinéma français avait vraiment, cette année, deux films de très haut niveau en compète à Cannes !

Il m'est difficile d'avoir un avis très tranché sur ce film. Si son scénario se perd surtout dans des digressions pas très heureuses (l'histoire d'amour, des histoires secondaires pas très accrocheuses) et qu'il étire le temps inutilement (comme si le faible point de départ, presque anecdotique, était un handicap trop lourd), on ne peut renier ses qualités plastiques évidentes, un casting réussi (dont un F. Cluzet hallucinant) et une ambiance hypnotique assez envoûtante. Bon, des fois, il se passe rien mais parfois, l'écran est habité de manière sidérante, le propos est assez fort et l'histoire de cet homme qui court après un but au départ fort peu recommandable va vite devenir dépassé par ses mensonges. Bon par contre, quand le film vire au cinéma de genre, il devient ridicule mais ça, il n'est pas le seul dans le genre. D'autres critiques sur

Malgré un sujet intéressant qui retrace un fait divers avec précision, de manière romanesque et spontané, qui met en avant les complexités d'un être humain, ses sentiments, ses décisions, A L'origine traîne le pied et finir par ennuyer.

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