Quoi ma Gueule, qu'est-ce que tu as ma Gueule ? Quelquechose ne me revient pas chez toi, Mais tu ne me quittera pas, j'ai besoin de toi.
Cette périphrase d'une chanson de J. Halliday résume parfaitement le point de vue adopté par Johan Sfarr pour construire son "conte émerveillé". L'idée de départ est excellente, les acteurs et actrices sont parfaits, mention spéciale à Philippe Katerine dans le rôle de Boris Vian. Sfarr explore le processus de création de chansons phares, comment se construit une légende (à postériori...) et limite ainsi le coté hagiographique, ce que d'aucuns lui reprocheront. Un film chanté à recommander !
Enfin un biopic qui ose aborder son sujet d'une façon tout à fait originale. Si la première partie est souvent géniale, la deuxième est bien plus conventionnelle et quelque peu répétitive. Peut-être aurait-il été préférable de ne pas passer en revue toute la vie de Gainsbourg.
Elsmosnino est fantastique et le reste du casting se débrouille pas trop mal (mais Philippe Katerine en Boris Vian ça passe pas...). Le film, qui dessine vaguement la carrière de Gainsbourg ne nous apprend pas grand chose sur la vie du monsieur mais préfère plutôt se focaliser sur ses rencontres, s'éloignant du biopic classique. C'est un peu bancal et la deuxième partie m'a paru plutôt longue. Dommage, ce "Gainsbourg par Sfar" est plaisant mais pas génial.
Ce n'est pas vraiment un biopic, puisque Sfar préfère en faire un véritable conte. Finalement peu ordonné dans le récit de la vie du grand Serge, le métrage omet volontairement des évènements essentiels à la compréhension pour ne narrer que des bribes de vie. En effet, et c'est bien dommage, certaines rencontres sont survolées (BB par exemple ou bien le passage à Gainsbarre) pour s'attarder sur des évènements moins importants. Elmosnino est absolument magique, certes, et ceux et celles qui interprètent ses conquêtes ou ses proches sont flamboyants, mais l'ensemble ne nous apprend finalement rien pour préférer faire intervenir cette marionnette de BD, conscience ou petit diable du héros. Certes l'idée est belle et louable, mais rien dans le métrage ne nous permet d'affirmer ou infirmer la réalité de cette image née du cerveau de Gainsbourg. Impossible de savoir si Gainsbourg avait effectivement ces visions qui auraient pu le guider ou s'il s'agit simplement de l'imagination du réalisateur. On aime totuefois quelques moments historiques d'une force prenant aux tripes, qu'il s'agisse de cette Marseillaise, dela Javanaise ou de son étoile juive. Un film sur Gainsbourg, beau, qui nous rappelle plus qu'il nous apprend.
Fidèle à sa note d'intention brièvement explicitée en fin de film, Joann Sfar livre une interprétation davantage rêvée que documentée sur Gainsbourg et son oeuvre. Divisant son personnage en deux (entre Eric Elmosnino évidemment grandiose et Doug Jones évidemment magique) et ne reculant devant aucune fantaisie tout au long de son film maîtrisé, Sfar en tire un portrait beaucoup plus riche et essentiel que 90% des biopics d'artistes.
Les fans de Gainsbourg seront ravis par ce biopic. Les autres découvriront un film s inspirant de Gainsbourg mais qui lorgne plus du côté fantastique. Ç est plutôt bien interprété notamment le rôle titre ou encore gainsbourg jeune. Toutefois le film est long, mais résumer une vie en un film est également compliqué, il faut l admettre. Cependant, Gainsbourg est tout de même un personnage antipathique ce qui nuit à nous faire aimer le film.
La bonne idée de ce Biopic est de parcourir la vie de gainsbourg avec poésie et fantaisie et d'éviter ainsi la Biopic académique. Le souci c'est qu'on vacille sans cesse avec la fantaisie et la volonté de coller au parcours du célèbre chanteur. Du coup le film valse sur deux danses qui se contredisent. Éric Elmosimo est impressionnant en Gainsbourg jeune, le parler, les mimiques tout est là. Mais perd sa crédibilité lorsque gainsbourg devient gainsbarre. Bref un film charmant, de belles scènes de belles idées même si le film est loin d'être parfait.
Le biopic d'un des artistes les plus controversés du 20eme siècle ne pouvait définitivement pas mettre tous les spectateurs d'accord. La vie de Gainsbourg, depuis son enfance jusqu'à ses années "trash", est dépeinte avec réalisme, humour et poésie, mais le rythme y est trop poussif. A noter tout de même l'interprétation exceptionnelle d'Eric Elmosnino, qui a su habiter le personnage du début à la fin, ainsi qu'une BO qui met bien en valeur les plus grands titres du chanteur.
Une bonne interprétation du personnage sans que je sois fan du film. La seconde partie, à mon goût, rend le Gainsbarg des années 90' fortement antipathique. Une carrière toutefois bien résumée, alcool, alcool, cigarettes, cigarettes... Sans plus. ----Décembre 2015----
Revu à l'occasion des 30 ans de la mort de Gainsbourg et franchement impression plus que mitigée. Sfar a voulu faire un conte plutôt qu'un biopic, soit, mais on a le sentiment qu'il grille toutes ses cartouches lors de la première demi heure, consacré à l'enfance de notre héros. Tout l'arsenal graphique est déployé avec des drôles de personnages qui s'esquissent comme doubles ou monstres (durant l'occupation), c'est assez prenant et original...Et après ? Hé bien après, une fois que Gainsbourg enchaîne toutes ses rencontres (Vian, Gréco, Gall, Bardot, Birkin, Bambou...), il ne se passe plus grand chose; les délires graphiques disparaissent, la monotonie s'installe, à peine rehaussé par la musique. Donc des saynètes biographiques avec un gros travail de transition mais qui donne trop l'impression de survoler le sujet. Quant à Eric Elmosnino, il a beau essayer de faire exister Gainsbourg, Sfar ne lui donne pas le temps d'approfondir le personnage, sa psychologie. C'est clairement un des gros problèmes du film : cette personnalité de Gainsbourg qui parait ici toujours un peu en retrait, jamais réellement exploité autrement que par le lien avec l'enfance... Quant aux guests, ils sont inégaux. Sara Forestier en France Gall, par exemple c'est clairement une catastrophe, déjà qu'elle n'a pas l'âge du rôle... L'erreur de la prod, à mon sens, c'est d'avoir pris des gens connus pour jouer ces personnages-là... A part peut-être la regrettée Lucy Gordon en Jane Birkin, les autres donnent une impression d'un "sur" casting évènementiel, pas raccord avec la crédibilité. Bref, "Gainsbourg vie héroïque", malgré un beau travail artistique et de belles intentions est clairement une déception.
Joann Sfar a voulu évoquer la vie de Gainsbourg et non faire un biopic conventionnel, et par de judicieuses trouvailles, il est arrivé à construire une oeuvre qui mérite d’être vue portée par la très bonne interprétation de Eric Elmosnino. Malheureusement à force de ne faire qu'évoquer on ne retient pas forcement le talent de Serge G pour la musique ou la vrai profondeur du personnage mais plutôt le grand défilée de ses femmes nues... remarquablement interprétées cependant. Le travail de maquillage est également à souligner...