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    La Chanteuse de tango
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Chanteuse de tango" et de son tournage !

    Note d'intention

    Le réalisateur revient sur le propos de son film : "Un jour, on découvre que l’amour est tout, qu’il peut tout, que nous n’avons besoin de rien d’autre. (...) Mais si cet amour s’en va, provoquant une déchirure extrême dans notre âme... Comment fait-on pour continuer à vivre ? (...) Helena, le personnage du film, est chanteuse de tango. Nous savons que la voix est le seul instrument qui se trouve à l’intérieur de l’être humain. Pour moi, cela a eu une importance capitale au moment de rêver mon personnage. Je pourrais même dire que ce point de départ s’est imposé naturellement. La voix traduit l’âme du personnage d’Helena et les choix qu’elle pose. (...)" Il ajoute, sur sa conception du cinéma : "Je ne pense pas non plus que la fonction du cinéma soit de donner des réponses, - encore moins des leçons ! Je crois que la fonction du cinéma est justement de poser des questions, et de devenir, comme le disait Rossellini, un outil de révélation et de découverte."

    Tango

    Le tango tient une place importante dans la vie du réalisateur : "Je suis quelqu’un de « très tango ». J’ai quelque chose de mélancolique et d’existentialiste que j’ai décidé de ne plus combattre - c’était perdu d’avance. Le tango est bien la seule musique, la seule poésie populaire qui a su exprimer l’immense solitude de l’être humain." Par ailleurs, le tango est aussi un outil : "J’ai choisi les tangos du film pour leur beauté mais surtout pour leur poésie. Il fallait qu’ils révèlent l’âme du personnage : Helena chante ce qu’elle vit. Avec ce dispositif, je pouvais me passer de beaucoup de lignes de dialogues, que de toute façon je n’aime pas. (...) Les paroles des morceaux viennent sans cesse alimenter et rythmer le récit. Elles lui donnent corps en filigrane tout au long du film, dont le tango est, incontestablement, un personnage à part entière."

    Qui est Diego Martinez Vignatti ?

    Né en Argentine, cela fait pourtant presque quinze ans que Diego Martinez Vignatti vit en Belgique. Il a d'ailleurs suivi des cours de cinéma à l'INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle) puis a travaillé comme chef opérateur, notamment sur deux films de Carlos Reygadas, Japón et Batalla en el cielo, qui a fait scandale à Cannes lors de sa présentation en 2005. Nosotros, son premier long métrage, est un documentaire qui se penchait déjà sur le monde du tango. A suivi La Marea en 2007, dont il est à la fois le réalisateur, le scénariste et le directeur de photographie. Il occupe les mêmes postes sur son dernier film, La Chanteuse de tango, qui parcourt les festivals de cinéma du monde entier.

    Continuité

    En plus de se partager la même comédienne, Eugenia Ramírez Miori, La Chanteuse de tango et le précédent film de Diego Martinez Vignatti, La Marea, ont de nombreux points communs : "Entre Azul de La Marea et Helena de La chanteuse de tango il y a beaucoup de choses en commun : cette blessure énorme au départ, cette solitude insoutenable, un fort caractère, un physique puissant…" Une continuité qui semble logique pour le réalisateur : "Pour moi, le cinéma et la vie sont une seule et même chose. Il est normal que les thèmes qui m’interpellent en tant qu’être humain me touchent aussi en tant que cinéaste", confie-t-il.

    Travail d'écriture

    Le réalisateur et scénariste Diego Martinez Vignatti a une manière particulière d'écrire ses films, à savoir qu'il rédige son script pour mieux s'en éloigner par la suite : "Je pars d’un scenario plus ou moins standard (plutôt moins que plus). Ce qui pose pas mal de problèmes à mon producteur car il est difficile de vendre un cinéma concentré sur la sensation et non pas sur la narration littéraire. Une fois le scenario écrit, j’essaie de l’oublier le plus vite possible. Et quand j’arrive sur le plateau, je ne veux surtout pas le lire ou relire. Je ne veux que sentir : sentir que la matière devient une matière exclusivement cinématographique à mes yeux et mes oreilles. Et je tourne ce que je ressens dans la plus petite quantité possible de plans. J’aime l’essentiel, j’aime le plan séquence, j’aime le temps partagé de réflexion."

    Exil

    Le réalisateur a souhaité évoquer à travers son film le thème de l'exil. Non pas l'exil politique ou économique mais l'exil amoureux : "On parle très rarement de l’exil amoureux, de ce moment dans lequel on quitte tout pour s’éloigner d’une personne - ou de son absence - qui est en train de nous tuer. Et j’avais envie de parler de cela aussi", confie-t-il.

    Un film de femmes

    Si le personnage principal de de La Chanteuse de tango est une femme, tout comme dans La Marea, ce n'est pas un hasard."C’est vrai que le féminin, la complexité féminine, m’intéresse plus que le masculin. Du moins jusqu’à aujourd’hui…" explique le réalisateur.

    Briser la linéarité

    Le cinéaste veille à utiliser le langage cinématographique pour éclater au mieux son récit : "Les ellipses, les allers-retours, les flash-back, ne sont que des outils de la grammaire cinématographique qui me permettent de m’échapper d’un récit linéaire. Je crois toujours au spectateur. Je veux qu’il vienne compléter le film, qu’il soit actif. Éclater vraiment le récit sert à le réveiller, c’est un outil de liberté."

    Mari et femme

    Le réalisateur Diego Martinez Vignatti et son actrice principale Eugenia Ramírez Miori forment un couple à la ville. Une relation qui facilite leur collaboration professionnelle, comme en témoigne la comédienne : "Travailler avec Diego est un plaisir incommensurable, chaque jour de tournage est une fête et un défi. (...) Travailler avec lui est facile. On peut vite se reposer sur son talent. Il est vrai et charismatique et il sait mener son équipe comme un entraîneur de rugby. De plus, il est mon mari. Je l’aime et j’aime ses projets comme si c’étaient nos enfants. Cela garantit une communion artistique et ne laisse pas de place à l’égoïsme." Une relation qui fonctionne puisque le cinéaste avait déjà fait tourner sa compagne dans son précédent film La Marea.

    Live

    Diego Martinez Vignatti a insisté pour que sa comédienne principale chante elle-même dans le film sans faire appel à une doublure pour plus d'authenticité : "Je voulais qu’elle joue la poésie de chaque tango. Je me foutais de la perfection, je voulais de l’émotion. Je voulais la vérité. " Un véritable défi pour l'actrice qui se confie : "Je me suis préparée pendant un an et demi avec un professeur de technique en Belgique et un professeur de Répertoire Tango en Argentine. J’ai aussi eu recours à une logopède. J’ai fait mes exercices chaque jour sans exception. J´ai eu beaucoup de volonté et de discipline, même quand je me sentais découragée. Cela n’a pas été facile."

    Zoom sur Carlos Gardel

    Le nom de Carlos Gardel est indissociable du tango et il est aujourd'hui considéré comme le plus grand chanteur de ce genre musical. Sa voix et sa mort prématurée en 1935 à l'âge de 48 ans ont participé à la construction de son mythe. Diego Martinez Vignatti revient sur la place de Gardel dans son film : "Comme des millions d’Argentins, Gardel est pour moi, aujourd’hui encore, le plus grand de tous. Je voulais qu’il soit présent, à différents titres. Il devait d’abord figurer dans le film en trame de fond comme modèle absolu et inatteignable pour Helena. Puis, je voulais le voir surgir à différentes reprises de manière ponctuelle avec le tango Alma en pena, car c’est bien Gardel qui en a fait un classique."

    Modèles

    Parmi les comédiennes qu'admire l'actrice Eugenia Ramírez Miori, se trouvent Gena Rowlands pour "son travail et les personnages qu’elle parvient à composer" et Audrey Hepburn pour "sa beauté". Du côté des françaises, elle avoue aimer "le travail fort et courageux de Sandrine Bonnaire" et admirer "la retenue d’Isabelle Huppert, sa technique et sa précision."

    Décors

    Le réalisateur a décidé d'ancrer son histoire dans sa ville natale, Bahía Blanca, qu'il décrit pourtant comme une ville "sans aucun charme". "Il me suffisait de quelques coins à révéler à l’intérieur de cette « laideur » pour réussir plastiquement le film. Le cinéma, ce n’est pas montrer mais découvrir…" Il s'est ensuite installé dans le Nord de la France pour "sa côte assez sauvage, avec le froid et le vent, avec ses petites villes balnéaires vides" qui donnait "cette sensation étrange, presque onirique". Enfin, l'équipe du film est également allée tourner à Bruxelles et Amsterdam.

    Festival

    La Chanteuse de Tango a été sélectionné au Festival de Locarno 2009.

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