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    Dernier maquis
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Dernier maquis" et de son tournage !

    Vu à Cannes

    Dernier Maquis a été présenté en 2008 au Festival de Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.

    Travail, religion : qu'est-ce qui se passe ?

    Dans Dernier maquis, Rabah Ameur-Zaimeche aborde un sujet délicat : les liens entre la pratique de l'Islam et le monde du travail. Le cinéaste, "pas spécialement marqué par le cinéma ouvrier ou militant", mais attaché à "l'impact documentaire, a souhaité traiter cette question avec "une complexité dont on ne tient pas assez compte dans les relations aux travailleurs musulmans, alors que la religion est souvent pour eux un dernier rempart. La scène où les ouvriers s'opposent sur le choix de l'imam est importante parce que cette question-là, celle de la désignation de l'imam, est historiquement capitale : après la disparition du Prophète, c'est devenu un problème central, un motif de déchirement. Ce qui m'intéresse, c'est de montrer cette controverse aujourd'hui en France, dans une zone industrielle de la région parisienne, avec des ouvriers et un patron au caractère prosélyte ; et ce que cela déchaîne dans leurs rapports et leurs aspirations. Il y a un mur entre eux, mais celui-ci est percé de trous et la lumière le traverse de partout. Ca pourrait être ça le dernier maquis..."

    Vers le maquis

    Le cinéaste revient sur la genèse du projet : "La première version du scénario a été écrite après Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe ?. A l'époque je n'avais pas réussi à obtenir des financements, aussi je l'ai mis entre parenthèses et avec Louise Thermes, la coscénariste, nous sommes partis sur l'écriture de ce qui allait devenir Bled number one. Puis je suis revenu au Dernier maquis par facilité, puisque le scénario était écrit et qu'il ne demandait qu'à être retravaillé... J'ai gardé la base : une tragédie prolétarienne qui interroge la place de l'Islam et son rapport avec le monde du travail. Nous avons choisi de décrire l'univers et le sort réservé à ceux qui, après avoir franchi les mers et les déserts, s'abîment pour un salaire de misère."

    Rabah number three

    Rabah Ameur-Zaimeche situe Dernier maquis par rapport à ses deux premiers longs métrages, Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe ? (2002) et Bled number one (2006) : "Avec Dernier maquis, j'ai l'impression d'être revenu près de Wesh Wesh : dans mon premier film, on descendait le long des fenêtres, des étages avec des panoramiques verticaux. Ici, on monte le long des empilements de palettes. Du coup, j'ai le sentiment d'avoir terminé quelque chose autour des structures. Le rapprochement se fait aussi par la lumière, la texture de l'image. Bled Number one est un détour par la nature, avec une lumière dorée, éthérée. C'est un film flottant, suspendu entre deux brises. La lumière de Wesh Wesh et de Dernier maquis est plus froide, plus bleutée, métallique. Cela dit, j'ai beaucoup pensé au tournage de Bled Number one."

    Le lieu du film

    Le décor constitue un véritable personnage de Dernier maquis : "C'est un garage en région parisienne, dans une zone industrielle semblant abandonnée, avec des cuves de carburant, un canal, des avions qui passent", explique le réalisateur. "On a commencé par filmer ce décor comme celui d'un théâtre antique. On a eu de la chance, juste à côté du garage il y avait une colline depuis laquelle on pouvait faire des plans qui ressemblent à des plans de grue. Puis, on a plongé au milieu de l'arène, on a placé la caméra au centre des rapports de production avec une vision à 360 degrés, et on filmait comme ça de tous les côtés, en tournant la caméra sur elle-même pour attraper des morceaux du décor et des personnages. Le meilleur, c'est que ce plateau composé de milliers de palettes rouges était toujours mouvant, sans cesse déplacé par l'activité humaine."

    Palettes... graphiques

    Les palettes constituent un des motifs essentiels du film, aussi bien sur le plan esthétique que symolique : "A l'époque, il n'y avait que quelques palettes autour de ce garage rempli de camions en réparation, et elles nous ont tout de suite subjugués. On y a vu leur puissance symbolique inouïe. On n'a pas hésité, on en a réclamé mille milliards (...) Elles sont le coeur du film. Ce rouge, ça sautait aux yeux... La palette est la preuve éclatante du côté archaïque de tout système de production. C'est un objet central dans le transport des marchandises, et en même temps un objet élémentaire, un assemblage ingénieux de morceaux de bois qui n'a de valeur que fonctionnelle. Ce sont les Américains qui l'ont inventée après la seconde guerre mondiale. Et puis il y avait quelque chose de magique avec ces palettes : tandis que je préparais le film, j'avais peint une toile abstraite avec des formes rouges qui rappellent énormément une colonne de palettes. En fait, j'avais imaginé sans le savoir le dernier plan du film."

    Main d'oeuvre cinématographique

    Le cinéaste revient sur le mélange entre acteurs professonnels et non-professionnels : "Il n'y a que des acteurs dans le film, mais seuls les mécanos et moi avions déjà joué auparavant. Les autres, les manoeuvres qui triaient, réparaient et peignaient les palettes, le sont devenus pendant le tournage. Il a fallu peu de temps pour se comprendre, même si au départ ils nous prenaient pour des fous. Mais ils se sont imposés d'eux-mêmes. Le muezzin vient du Sénégal. Il me rappelle Bilâl, un esclave affranchi, compagnon du prophète, qui est devenu le premier muezzin de l'histoire de l'Islam. L'imam, formé en Algérie, a toujours rêvé de faire du cinéma. C'est comme ça qu'on a trouvé nos personnages, en découvrant nos acteurs."

    Son frère

    Initialement, le film devait être centré sur l'histoire de deux frères, l'un étant contremaître (joué par Rabah Ameur-Zaimeche lui-même), l'autre étant patron. Mais Fellag, acteur choisi pour interpréter ce dernier s'étant désisté, le cinéaste a décidé de fusionner les deux personnages. Ainsi est né Mao, le patron musulman incarné par Ameur-Zaïmeche. Fellag est crédité dans les remerciements.

    La femme, à côté

    Dans cet univers très masculin, il y avait au départ une femme (une prostituée, interprétée par Nathalie Richard) mais ce personnage a été éliminé du montage final.

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