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    L'Enfant-cheval
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Enfant-cheval" et de son tournage !

    Genèse du film

    La parole à Samira Makhmalbaf : "Le film est né grâce à mon père. Un matin, alors que je venais de me réveiller, il m'a tendu le scenario de L'enfant-cheval et m'a dit : "Je l'ai écrit pendant la nuit. Si ça te plaît, tourne-le." Je l'ai lu et j'ai été sonnée. J'ai demandé à mon père pourquoi il avait écrit une histoire aussi désespérée, amère et violente. Il m'a répondu : "Qu'est-ce que je pourrais bien écrire d'autre quand je vis moi-même dans des conditions sociopolitiques aussi difficiles en Iran ? Comment est-ce que je pourrais parler des relations secrètes entre les gens dans une société qui se donne des airs de modernité, mais qui est foncièrement primitive ? Et y a-t-il une autre manière d'aborder les relations sociales quand on vit sous la coupe d'un régime totalitaire comme le nôtre ?"

    Toute la nuit, je me suis répété que ce n'était pas un scénario pour moi. "Non, je ne le tournerai pas", disais-je. Cela me semblait trop onirique et à chaque fois que je le relisais, j'avais le sentiment que je n'arrivais pas à m'en dépêtrer. Je ne cessais de crier à mes proches que "Non, je ne le tournerai pas, je ne le tournerai pas !" Au final, mon père est venu me voir, il m'a repris le scénario et m'a demandé de ne plus y penser et de me calmer. Mais je ne parvenais pas à me calmer. Je n'arrivais pas à penser à autre chose qu'à L'enfant-cheval. C'était une histoire à la fois amère et désespérée, mais plus vraie que la réalité. Cela rejoignait parfaitement ce que je pouvais dire de ma propre époque. L'enfant-cheval est un cauchemar. Mais quand on se réveille le matin, la tragédie du quotidien prolonge le cauchemar.

    En famille

    Chez les Makhmalbaf, le cinéma est plus que jamais une affaire de famille. Ainsi pour le L'enfant-cheval, le père de Samira, Mohsen Makhmalbaf, a écrit le scénario. Il s'agit du quatrième, après avoir signé respectivement celui de La Pomme en 1998, Le Tableau noir en 2000, A cinq heures de l'après-midi (2003).

    Les malheurs de la guerre

    Pour le jeune garçon censé porter sur son dos un enfant de 25 Kg en courant, la tâche a été très difficile. "il était incapable de porter quiconque ou de courir parce qu'il avait été mutilé lors d'une explosion. Il s'est entraîné pendant 40 jours. Au bout de deux semaines, c'était un bon coureur. Ensuite, on lui a donné un sac à dos rempli d'un kilo de sel et il s'est mis à courir avec. Chaque jour, on rajoutait un kilo de sel dans le sac et, au quarantième jour, il était capable de courir quelques kilomètres avec un sac de 25 kg sur le dos. C'était une sorte de thérapie pour lui. Cela a même un peu corrigé son infirmité."

    Les gosses de rues

    Samira Makhmalbaf a eu beaucoup de mal à choisir ses comédiens. "J'ai sillonné les rues des dizaines de villes afghanes" précise la cinéaste. Et d'ajouter : "Il me fallait deux comédiens dont le physique et la personnalité tranchaient vraiment. Pour le petit garçon sans jambes, je voulais quelqu'un de faible et de vulnérable, incapable de se déplacer sans l'aide d'autrui, tout en étant à même de grimper aux arbres quand il est aux commandes. Trouver quelqu'un qui soit à la fois faible et fort s'est avéré presque impossible." Elle a finalement trouvé l'interprète principal Haron Ahad) dans une rue au nord du pays, alors que l'enfant était en train de faire la manche...Pour l'acteur qui était censé incarner le cheval, Samira Makhmalbaf a trouvé un garçon qui lavait les voitures dans le centre du pays.

    Un film primé

    L'enfant-cheval, cinquième film (quatre si l'on excepte le segment qu'elle a réalisé sur 11'09''01 - September 11) de Samira Makhmalbaf, a obtenu deux prix importants parmi les divers festivals internationaux où il a été présenté : le Prix Spécial du Jury au festival international du film de San Sebastian; et le Prix Georges Delerue, qui récompense la musique composée par Tolibhon Shakhidi.

    Un attentat sur le tournage

    Le tournage du film a dû être interrompu lorsqu'une grenade a explosé sur le plateau, blessant six personnes. Elle raconte : "Cette grenade a été lancée par des gens qui n'aiment pas les films de ma famille. Ils ont invoqué l'insécurité qui règne en Afghanistan. Mais à midi, au plus fort du tournage, alors que nous tournions la scène de la mendiante avec quelques 200 figurants, une grenade a soudain été lancée sur notre caméra, blessant mon assistant et cinq figurants. Malheureusement, un des blessés est décédé après deux mois d'hospitalisation, et si le cheval qui était sur le plateau, et qui a été tué, ne m'avait pas protégée, je ne serais sans doute pas là non plus pour répondre à vos questions..."

    Le refus des autorités iraniennes

    Le gouvernement iranien a refusé d'accorder une autorisation de tournage à Samira Makhmalbaf, forcant l'équipe du film à tourner en Afghanistan. Une situation avec laquelle la réalisatrice semble finalement s'être accomodée : "les paysages sauvages de l'Afghanistan correspondaient bien à l'esprit du scénario. D'autre part, [...] 50% des Afghans parlent ma langue et [...] nous avons les mêmes racines, et [...] je pouvais donc communiquer avec mes acteurs dans ma langue maternelle. Enfin, L'enfant-cheval parle d'êtres humains et il s'agit donc d'une histoire qui pourrait se dérouler n'importe où – et notamment en Afghanistan."

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