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Toutou to you
31 abonnés
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4,5
Publiée le 10 octobre 2012
Tokyo Sonata dépeint sans artifice une société en proie à une déliquescence froide. Ce père de famille brillamment campé par Teruyuki Kagawa, viré de son travail ( la scène précédente où il est dit que 3 Chinois peuvent être payés pour un Japonais donnant le ton ), abasourdi et qui s'enfonce dans la honte. Un père souhaitant tout recommencer mais contraint par une société sclérosée. Sa femme, mère aimante, néanmoins assujetti à son mari. Elle rêve d'être autre. Des enfants eux-mêmes incités à errer dans le néant. Kurosawa est un metteur en scène admirable, son sens aiguisé de la diatribe conjugué à sa direction d'acteurs non moins réussie, permet à ce film de dégager une force rare que la scène de fin ( Clair De Lune de Debussy ) achève de façon sensible et optimiste. Le réalisateur de Retribution, dans une seconde partie plus irréelle, comme fantasmée, s'écarte quelque peu du drame pur et séduit par une sorte de désinvolture. Un grand film. 4,5/5
J'avoue y être allé à contre-coeur. Pas envie de voir un film gris, asiat, et a priori déprimant. Quelle surprise ! La déchéance d'une famille japonaise, confrontée au chômage soudain et aux interdits des moeurs japonais (fierté et honte, patriarcat, échelle sociale et familiale frustrantes). Avec un léger décalage qui permet d'éviter le pathos, et toujours un rien d'espoir, lié au titre. Et puis la chute. Puis...le rebond? Bref, une étude intéressante sur cette frustration causée par une société rigide et fermé, jusqu'aux très belles notes d'espoir finales!
D'un ennui abyssal. Comment la critique peut-elle être à ce point unanime sur ce film ? Mystère... Toujours surjoué, caricatural, Tokyo Sonata n'émeut jamais. Les dialogues sont d'une platitude navrante avec, çà et là, quelques tirades moralistes ou pseudo-poétiques qui m'ont sérieusement agacé. Un navet encensé par la critique, un de plus.
Soucieux de briller en société ? Il est indispensable d’aller voir ce "Tokyo Sonata" ! Le film se veut sobre et métrique pour aborder – qui plus est – un sujet dans le vent : la crise sociale au Japon. Bref, ce film réunit toutes les qualités pour satisfaire les exigences et la morale mondaines, surtout que – comme le titre l’indique si malicieusement ! – "Tokyo Sonata" nous provient de cette contrée si raffinée qu’est le pays du soleil levant. Mais – avouons-le – si on oublie quelques instants notre conditionnement bourgeois, il faut bien reconnaître que ce film de Kiyoshi Kurosawa se contente d’une simple accumulation de pathos sans qu’il n’y ait de réelle dynamique dans l’intrigue et les personnages. Le film se conclut d’ailleurs mollement par quelques digressions qui, par bien des aspects, sont aussi artificielles qu’inutiles. Le tout en plus s’avère bien long si bien qu’on en ressort groggy avec la ferme impression d’avoir perdu son temps devant un spectacle poussif mené par un auteur qui n’a rien à exprimer. En somme, cette sonate tokyoïte a beau ne contenir aucune fausse note technique, il n’empêche qu’elle nous endort tant sa mélodie est insipide.
Une famille japonaise ordinaire se détruit à petit feu sous nos yeux et sous les yeux d'une mère impuissante. Le père licencié du jour au lendemain cache son licenciement à sa famille; le fils ainé est absent et fait un choix de vie désapprouvé par ses parents; le cadet prend des cours de piano en douce avec le désaccord de ses parents. Les non dits, la perte d'emploi liée à la perte d'identité pour les japonais, le refus de l'autorité parentale sont très bien restitués. Tous ces catalyseurs d'une explosion annoncée de cette structure familiale donne une première heure crédible et agréable. Par contre dans la seconde moitié du film, le nombre trop important de situations cocasses rendent le film illisible. On sort progressivement du film sans pouvoir le réintégrer. Souvent déçu par les films japonais, le décalage culturel, peut être; les choix scénaristiques dramatiques prêtent souvent à sourire (ici, le père qui court en tenu d'agent de nettoyage jusqu'à se faire renversé par une voiture: risible!!!). Mais l'esthétisme est toujours très propre. Dommage...
Je n'aime pas le cinéma asiatique donc je n'ai pas aimé Tokyo Sonata. Trop theatralisé et certains choix des personnages sont nul moi j'aurais gardé l'argent et je l'aurais planqué et pris à la fin de mon service! Je ne serais pas revenu dans la voiture! ect...
Film poignant et très enrichissant. C'est une illustration de la descente au enfer, ou plutôt dans l'enfer de la précarité jusque'à l'exclusion, remarquablement illustré.
Il était impératif pour moi de voir au moins un film de Kiyoshi Kurosawa, mon défi à été de trouver lequel puisqu'il pratiquement principalement un genre que je n'affectionne pas. Tokyo Sonata s'est imposé, je dirais naturellement au vu de son synopsis me faisant particulièrement écho dans les films que j'affectionne. Et j'ai découvert ce film et par la même occasion son réalisateur avec bonheur. Même si les scènes entourant le final sont assez particulière et l'on se demande d'un coup dans quoi nous sommes plongé, il n'en reste pas moins un très beau drame. Le film même s'il a une forte présence de la culture japonaise ne peut que faire écho à ce qui ce passe en ce moment en France. L'histoire est prenante, passionnante et bouleverse pas mal nos représentations d'européens. On se laisse guider par la réalisation, l'histoire dans cette déchéance familiale. Rien de gaie à l'horizon et beaucoup de questionnement demeure à la fin. Il n'en est pas moins intéressant et c'est un très beau drame. Moi qui ne suis pas fan des films asiatiques, ce dernier m'a vraiment bluffé et prouver qu'il y avait aussi du bon. Une belle découverte.
Un drame social sobre et touchant qui dresse le portrait de la désintégration d’une famille causée par un licenciement dans le Japon d’aujourd’hui, en crise. 3,25
Ce film de Kiyoshi Kurosawa est une radiographie de la famille et de la société japonaise actuelle... Une mise en scène toute en subtilité et en maestria, un scénario très maîtrisé et une dernière séquence magnifique... Magistral...
Tokyo sonata est un beau film, habité, plein de mystère qui bénéficie de très beaux plans séquences (et quelle belle photographie !). Contemplatif mais jamais ennuyeux, Tokyo sonata est porté par les belles interprétations d'un couple en lambeaux, fuyant, parfois pas très courageux et très humain. Kurosawa laisse de côté l'aspect fantastique de ses motivations (quoique la deuxième partie reste très mystérieuse) pour nous donner une fine analyse de la société japonaise contemporaine et sa déstructuration sociale : chômage, famille fragile, jeunesse happée par le vide, conflits familiaux, absence de courage. Le père dont l'emploi de cadre représentait tout pour lui se retrouve confronté au vide et à l'impossibilité d'affronter la réalité et la vérité en cachant son chômage à sa femme (tel un Romand aux yeux bridés), les deux fils en perdition se jetant avec courage dans la guerre pour l'un et l'apprentissage du piano pour l'autre, une femme éprise de liberté se rendant presque complice du voleur d'appartement qui lui aussi est un loser qui s'autoflagelle, tels sont les thèmes joliment traités du film. La première partie est la plus aboutie du film, il est dommage que par la suite, à compter du léger traumatisme crânien de l'enfant, Tokyo sonata devienne un peu nébuleux et hésitant. On se demande si cette deuxième partie n'est pas un rêve de la femme qui commence à s'endormir et voit son fils revenir de la guerre. C'est paradoxalement dans son propre domaine que Kurosawa ternit (un peu) son film qui reste une indéniable réussite.
Un drame assez beau. Une vision moderne et réaliste de la vie japonaise, à différents niveaux : professionnel, social, etc, culturel. Les destins et souhaits des personnages nous touchent car nous avons tous les mêmes à des degrés moindres. Toutefois, ça manque par moments de rythme, d'engagement ou encore de dynamisme !!