Shine, 1997, de Scott Hicks, avec Geoffrey Rush (le pianiste adulte) et Armin Mueller-Stahl. L’histoire racontée est d’autant plus bouleversante qu’elle est vraie, et je me souviens de ce pianiste australien dont la presse a évoqué la vie, en 1984, quand le virtuose, David Helfgott, est sorti de son hôpital psychiatrique et que sa carrière fut relancée. Sur le plan cinématographique, l’œuvre est propre et convaincante, mais sans génie : tout tient dans l’extraordinaire qualité d’interprétation de Geoffrey Rush, mais aussi de Noah Taylor (David adolescent) et du père (joué par le trouble et dangereux grand-père de Music Box – 1989 de Costa-Gavras - et de Les Promesses de l’ombre – 2007 de Cronenberg - . L’enfant prodige du piano, le petit David, grandit tant bien que mal, sous la redoutable férule d’un père tyrannique et névrosé, qui entend vivre, à travers son fils, sa propre carrière ratée de musicien. En conséquence, le père n’accepte pas les succès personnels du fils et dès l’instant où ce dernier est invité à venir étudier aux USA, il va le « casser », par jalousie maladive. David finira pourtant par partir à Londres, au Royal College of Music, où Cecil Parkes parfera sa formation. Le drame des rapports « père-fils » risquait à tout moment de faire tomber le film dans un pathos convenu, mais l’auteur a su placer au centre du film les vrais héros, c’est à dire la musique d’abord, l’amour, ensuite, conférant ainsi à l’histoire bouleversante une dimension universelle. Quand David interprète, de façon magistrale le très difficile concerto N° 3 de Rachmaninov, son mental, à rude épreuve depuis l’enfance, s’effondre. Une longue dépression suivra, enfermant le jeune homme en lui-même et en hôpital psychiatrique. Sa « résurrection » est poignante, car le chemin qui va le mener de la folie à l’amour, passe par son génie et sa générosité (partager la magie de la musique).