Iron Man premier du nom avait séduit. Un scénario solide, un acteur au top de sa forme, et un réalisateur avec suffisamment peu de personnalité pour s’éclipser derrière son sujet. Sans se mettre au niveau des grandes réussites issues de l’univers des Comics, le film avait rempli son contrat et amassé un très gros paquet de dollars. Une suite était inévitable, avec le renfort de quelques très beaux guests en seconds rôles. Mais reconduire exactement la même équipe peut être très risqué, surtout au virage d’un numéro 2 qui se doit de renouveler le héros, son histoire et de trouver des nouveaux enjeux. Et cet Iron Man 2 risque de faire date comme l’archétype de la suite complètement ratée.
Ce qui frappe le plus, c’est à quel point l’action est absente du film, surtout pour un blockbuster estival supposé en mettre plein la vue. C’est assez effarant d’assister à cette première heure et demie bavarde, longuette, triste et sans enjeu véritable. A peine une petite baston monégasque de 2 minutes à se mettre sous la dent et rideau. Pour résumer, Iron Man d’un côté, et ses ennemis de l’autre, passent les trois quarts du film à à résoudre leurs problèmes personnels (pour les gentils) et à mettre au point des armes hypersophistiqués (pour les méchants), avant de tout faire péter (les armes et les problèmes) avec allégresse dans le dernier quart dans un grand show pyrotechnique. Cette dernière partie n’est pas irréprochable, mais elle a du rythme, de l’action et de l’humour, tout ce qui avait manqué au film jusqu’ici. Car pour le reste, on ne sait pas trop comment expliquer le ratage d’un scénario qui part dans tout les sens, entre l’apparition des Avengers, les dysfonctionnements du cœur artificiel, la concurrence du vilain fabricant d’armes, la présence envahissante du gouvernement américain, les problèmes d’alcool de Stark et les progrès du super-méchant scientifique. Quant aux multiples scènes de ménages entre Stark et sa secrétaire devenue DG de son entreprise, on se rapproche plus du mauvais soap que du film pop corn.
Et le pauvre Robert Downey Jr ne suffit plus à tenir la baraque à lui tout seul, pas aidé par des dialogues vraiment ras des pâquerettes. En roue libre et avec pas grand-chose à jouer, il se débat comme il le peut dans ce grand vide, pas rythmé, pas intéressant, pas drôle. On cherche en vain quelques raisons de se consoler dans ce triste ensemble : les numéros plutôt sympas de Mickey Rourke et Scarlett Johanson en sont. Ce vieux Mickey se sort plutôt bien d’un rôle de scientifique russe aigri qui lui va comme un gant, et chaque apparition de Scarlett Johanson est un plaisir pour les yeux. On en viendrait à souhaiter un films avec seulement ces deux là. Loin, très loin de l’univers insipide, formaté et vraiment mal foutu de cet Iron Man en carton.