Map of the Sounds of Tokyo est présenté en compétition officielle du Festival de Cannes 2009, présidé par Isabelle Huppert.
La réalisatrice, Isabel Coixet, raconte que l'idée du film a germé alors qu'elle se promenait dans Tokyo alors que la nuit était déjà bien avancée, le hasard réunissant des choses hétéroclites dans la Halle à Marée lui a inspiré le scénario. Elle raconte: "L’histoire m’est apparue (...) à la Halle à Marée de Tsukiji à Tokyo. Je pense que l’odeur du thon frais, des algues et des huîtres, les cris des vendeurs, le fracas du va-et-vient des milliers de caisses et la lumière particulière des lampes fluorescentes à quatre heures du matin ont beaucoup joué. Ou peut-être le petit déjeuner: une soupe miso et des makis à l’anguille. Ou le visage pierreux d’une jeune fille qui manipulait adroitement un tuyau d’arrosage et qui refusa énergiquement, avec une détermination peu habituelle au Japon, que je la prenne en photo."
La réalisatrice avoue être fascinée par la culture japonaise, elle signe avec Carte des sons de Tokyo, son premier film se déroulant au Japon: "l’atmosphère des romans de Haruki Murakami et Banana Yoshimoto, ma dépendance reconnue au wasabi et la vibration presque matérielle que la ville de Tokyo produit pendant la nuit créent un mélange d’impatience, mystère, ombre et tendresse qui laisse une trace indélébile."
Si les images du film se rapprochent de l'univers poétique du chinois Wong Kar-Wai, la musique contribue à l'atmosphère à la fois aérienne et dure du film: des chansons de Misora Hibari rythment les vies entrecroisées des personnages, les mélodies classiques et éléctros de Max Richter (la fameuse BO de Valse avec Bachir ) apportent leur touche mélancolique et le duo hollandais "Kraak & Smaak" y ajoute sa couleur moderne: "La musique de mes films est pour moi un personnage de plus, comme la lumière, le paysage, les mouvements de la caméra ou le travail des acteurs." rapporte la réalisatrice.
Sergi López raconte son expérience du tournage en ces termes: "Avant d’y aller, j’avais une image du Japon assez simple, un peu stupide et folklorique ; en fait, je ne connaissais pas. J’ai beaucoup de mal à séparer du film ce que j'ai gardé de cette ville. Cette nouvelle expérience, c’est à la fois Tokyo, Isabel et Rinko Kikuchi. C’est très profond et très mystérieux avec ma partenaire. Elle ne parle pas le catalan, je ne comprend pas le japonais, on s’exprimait dans un anglais approximatif. Cela nous a poussés juste à jouer. Je suis encore sidéré de voir à quel point ce fut naturel de jouer ensemble. Rinko est toujours présente, elle te regarde, elle respire avec toi ; c’est juste incroyable. Cela te réconcilie avec l’idée que jouer la comédie n’est forcément pas facile mais naturel."