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    Nos lieux interdits
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 juin 2009
    Au Maroc (de 2000 à 2004) les effets des travaux de l’instance Équité et Réconciliation sur les survivants et les familles de disparus des bagnes du roi Hassan II. Mise en place par son fils Mohamed VI, cette commission avait une quadruple mission : établir la vérité sur les violences commises par l’État, jusque là passées sous silence ; offrir réparation aux victimes et aux familles et assurer, le cas échéant, leur réintégration ; prévenir le retour d’événements analogues ; réconcilier la société marocaine. Les responsables de la répression n’ont pas été nommés ni jugés individuellement, telle fut la règle de cette commission extra-judiciaire. Le film est dédié à la mémoire de Driss Benzekri, président de la commission.

    Il ne nous présente pas le récit historique de la répression mais mène, de son côté, son enquête auprès de la famille d’un syndicaliste inexplicablement disparu, d’un fils qui n’a pas eu le temps de connaître son jeune père, ou d’un vieux militant révolutionnaire rescapé. La plupart sont d’abord muets, comme pétrifiés. La parole et la mémoire reviennent lentement. Les vieilles femmes évoquent leur analphabétisme et leur ignorance, le silence absolu de leurs maris sur leurs activités, l’inutilité de remuer les cendres du passé, l’impossibilité de ressusciter les morts. Reviennent la peur qui régnait alors et assurait le silence, avec la honte très forte d’appartenir à une famille de réprouvés et l’incompréhension totale de ce qui se passait. Celui qui a été torturé dit que la torture ne se raconte pas...

    Entre scepticisme, espoirs, déceptions et travail de deuil, ces portraits sans manichéisme donnent vie à un épisode essentiel de l’histoire récente du Maroc.

    Les images nous mènent d’un univers à l’autre : intérieurs modestes, immeubles faiblement éclairés dans la nuit angoissante, et univers clair et lumineux de la modernité où travaille la commission. Entre l’épaisseur de la mémoire et la nécessité de l’histoire,a justice avance à tâtons.
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