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    The Irishman
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    482 critiques spectateurs

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    Nicothrash
    Nicothrash

    291 abonnés 2 914 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 décembre 2019
    Le maître Scorsese signe son grand retour dans son genre de prédilection, le film de gangsters, par la plateforme Netflix, chose étonnante au premier abord mais pas tant lorsque l'on sait qu'il n'a pas réussi à être produit pour le cinéma ... Pour beaucoup, The Irishman représente le film testament d'une époque révolue du cinéma, je suis assez d'accord et c'est aussi ce qui constitue le soucis principal du film, il est hors d'époque. Après attention, Scorsese réalise une nouvelle fois un travail époustouflant à tout point de vue, seulement, sa dream team a vieilli et ça se voit. Le rajeunissement numérique surprend beaucoup au début par ailleurs, puis on s'y fait, mais si le fait de garder les acteurs originaux sous leurs "masques" est louable, le résultat s'avère problématique concernant le décalage entre les corps et les visages. The Irishman est un bon film, c'est clair, mais qu'apporte-t-il de plus au genre ? Pas grand chose à mon sens qui n'est déjà été traité, l'intrigue est sans surprise et le schéma narratif est archi connu. Alors oui, c'est agréable, oui ça nous rappelle un peu Le Parrain ou Il était une fois en Amérique dans la traversée des âges mais il ne sort pas vraiment du lot mis à part concernant son casting 3 étoiles un peu ridé. Un bon moment certes mais somme toute très long, du Scorsese dans le texte quoi avec un bémol sur les dialogues et un point de vue en revanche intéressant à la toute fin. C'est à voir mais n'attendez pas du très grand cinéma pour autant.
    RedArrow
    RedArrow

    1 527 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2019
    Entre un vieillard dont les souvenirs trop longtemps restés captifs de son esprit se muent soudainement en paroles libératrices et une porte symboliquement laissée entrouverte, Martin Scorsese nous convie au point final du pan gangster de sa filmographie en invitant tous les plus grands noms à l'accompagner le temps de cette ultime virée de 3h30. Et, si l'odyssée de Frank Sheeran à l'intérieur de la mafia agissant dans l'ombre de la grande Histoire des États-Unis pendant près d'un demi-siècle méritait bien cette durée, c'est surtout le regard de l'homme arrivé au crépuscule de sa vie et laissé seul juge du poids de son passé qui va justifier le statut de cette immense fresque qu'est "The Irishman".

    Dans le fond, en tant qu'épilogue d'une partie de sa carrière passée à scruter la pègre italo-américaine, ce chant du cygne de Scorsese passe forcément par une route que l'on a déjà empruntée avec le cinéaste, bon nombre de situations et de thématiques balayées par le parcours de Frank Sheeran nous sont familières (surtout dans la première moitié du film), mais il nous prouve clairement une nouvelle fois qu'il en resté le conteur le plus accompli, celui qui est le plus à même de nous y immerger par ses points de vue, sa mise en scène et sa maîtrise du langage du microcosme criminel de cette époque.

    Pendant un temps, "The Irishman" peut donc laisser penser à un long-métrage qui ne serait qu'un pot-pourri ultime des obsessions du cinéaste en la matière mais ce serait le sous-estimer. L'ascension dans le milieu, les trahisons, les règlements de compte, une vie de famille sacrifiée incarnée par le mutisme d'une des filles de Frank à son égard... Tout cela nous renvoie à d'autres oeuvres scorsesiennes que l'on ne connaît que trop bien mais il s'y dessine déjà quelque chose de plus vaste, un regard plus mélancolique sur sa nébuleuse d'intervenants dont les noms seront inévitablement amenés à disparaître avec le temps (en ce sens, le gimmick de petits panneaux annonçant le décès de certains passent de la légèreté de leur découverte à une vraie gravité sur l'infimité que la mémoire collective retiendra d'eux).

    Plus encore, l'évolution de Frank va connaître un tournant avec un choix crucial, un déchirement tragique autour des deux mentors ayant influencé son existence, et son issue inévitable poursuivra l'homme jusqu'à la fin de ses jours tel un boulet de regrets attaché en permanence à son pied. C'est dans cette deuxième partie que "The Irishman" prendra toute son ampleur avec la fin de carrière d'un gangster voyant disparaître l'univers qu'il pensait le définir pour ensuite le laisser à sa simple position d'homme face à la solitude dans laquelle il s'est lui-même emmuré au fil des années. Au-delà d'une dernière incursion dans la pègre brillamment menée, "The Irishman" nous aura en réalité raconter la destinée d'un des derniers gardiens de sa mémoire et qui, du fait de ses décisions, n'aura plus la chance de la partager ou, du moins, de l'expliquer en vue d'espérer la rédemption envers la seule personne dont le regard inquisiteur a toujours su transpercer sa carapace.

    Le parallèle entre l'œuvre et son créateur est une évidence : la peur du temps qui passe, de l'oubli et d'erreurs impossibles à corriger sont logiquement devenus de vrais angles de questionnements pertinents pour un Scorsese à un âge avancé. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si des acteurs éternels à nos yeux tels que Robert De Niro, Al Pacino ou Joe Pesci viennent subir ici une cure de jouvence à l'écran pour incarner une dernière fois toute cette imagerie d'un cinéma qui a fait leur gloire et dont ils sont devenus les plus illustres visages. Le parti pris de ne pas choisir de jeunes acteurs pour les interpréter mais d'utiliser un rajeunissement via des CGI parfois plus ou moins heureux (on a un peu peur que le "jeune" De Niro se bloque le dos à chaque fois qu'il se bat) s'inscrit parfaitement dans la démarche et le propos de "The Irishman", montrer d'abord physiquement l'usure du temps sur les traits de ces personnages avant d'en dévoiler les doutes intérieurs qui vont de pair.

    En tout cas, on peut tous les rassurer : au contraire de la vérité entourant les agissements de Frank, la filmographie de Scorsese parsemée des grands numéros de ces comédiens restera et le temps qui a déjà défilé pour certaines de ses oeuvres les plus anciennes n'a jamais réussi à entâcher leur impact ou l'envie de les découvrir à nouveau, preuve si besoin en était que Scorsese et sa troupe font partie de ceux qui ont compté, comptent et comptereront dans l'Histoire du cinéma.
    Alors, bien sûr, le statut de "The Irishman" (et notre jugement sur lui) reste particulier vis-à-vis du fait qu'il vient parachever toute une ère "scorsesienne". Pris indépendamment, il n'a peut-être pas la même force de frappe que "Les Affranchis" ou "Casino" pour que l'on puisse crier au chef-d'oeuvre sans demi-mesure mais, replacé en tant que point culminant de tout ce que nous a livré son auteur en la matière, "The Irishman" prend l'éclat d'un grand film de clôture à cette trilogie que Scorsese nous laissera en héritage. Et un grand film tout court quand même.
    x-worley
    x-worley

    132 abonnés 350 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2019
    J'ai beau être un fanboy de Scorsese mais j'en suis pas aveugle pour autant. Tout est là, sauf l’essentiel, à savoir les séquences d'anthologie! Du coup et malgré le casting le film tourne très vite a vide. Dommage car au vu des critiques je m'attendais a un tourbillon frénétique quasiment digne d'un "il était une fois en amérique" et vu le calibre de ce réal c'est sûrement ce qu'on aurai dû avoir. Mais cette fois-ci y' a aucune débauche, pas de plans virtuoses non plus et la bo est presque au ras des pâquerettes! Puis y'a cette impression de déjà vu qui plane beaucoup trop souvent. C'est donc la première fois que je suis déçu d'un de ses films et ça me fend le coeur! Du coup j'espère très vite une revanche!
    legend13
    legend13

    215 abonnés 1 021 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2019
    J'ai mis beaucoup de temps avant de venir rédiger cette critique. Le temps de digérer les 3h20 de film, le temps de me le remémorer et de l'analyser dans ma tête. Car "The Irishman" est, comme on pouvait s'y attendre, un film très consistant et au passage une claque monumentale. De la part d'un des meilleurs cinéastes de sa génération et sûrement de tout les temps s'attendaient t'on vraiment qu'il en soit autrement ? Bon bien sûr il faut accrocher à ce genre de film, je conçoit tout à fait que pas mal de gens n'y adhèrent pas. Mais dans le cas inverse vous allez, je pense, vraiment apprécier le spectacle. L'itinéraire de ce "Frank Sheeran" dans le rouage mafieux et son improbable amitié avec le sanguin "Jimmy Hoffa" . L'ensemble est vraiment passionnant malgré, à mon goût, quelques petites longueurs. Mais pour une durée de 3h20 je pardonne volontiers. Le tout porté par un trio d'acteurs au sommet de leur art (j'ai une petite préférence pour l'interprétation d'Al Pacino tout de même. Mais Robert Deniro et Joe Pesci sont aussi très bon). Un film réussi qui, en plus d'être un remarquable film de gangsters, est une belle leçon sur la vie, sur les regrets, sur l'amitié, sur les choix qu'on peut faire, leurs conséquences et évidemment sur le temps qui passe... Et ces dégâts. Bref, si "Once Upon A Time in... Hollywood" de Quentin Tarantino à clairement relancé l'intérêt général sur l'affaire Sharon Tate, "The Irishman" de Martin Scorsese va certainement relancer le buzz sur la disparition de Jimmy Hoffa. Preuve que le film est réussi. Mon seul regret est de ne pas avoir vu ce monument dans une salle de cinéma.
    romano31
    romano31

    243 abonnés 1 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2019
    The Irishman fut un projet de longue haleine pour Martin Scorsese. Mainte fois annoncé mais toujours reporté, le voici enfin concrétisé grâce à Netflix. Du coup, est-ce que ce film qui réunit Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci (trois monstres sacrés du cinéma) vaut le coup ? Eh bien oui ! Ce n'est pas forcément le meilleur Scorsese mais le réalisateur nous livre ce qui se fait de mieux en terme de films de mafia. On sent que Scorsese n'a pas perdu la main en ce qui concerne ce genre de film et son style est clairement visible (travelling, musique rock, voix-off etc...). L'histoire est assez simple : on suit les souvenirs de Frank Sheeran, surnommé "The Irishman", sur son implication dans l'assassinat de Jimmy Hoffa, célèbre syndicaliste américain. Le film est passionnant à suivre d'autant plus que son trio d'acteur est absolument magistral. Retrouver Robert De Niro et Al Pacino est déjà un pur régal de cinéphile et si en plus vient se greffer Joe Pesci alors là c'est encore mieux. Personnellement, je n'ai pas vu passer les quasiment 3h30 de film mais pour apprécier ce dernier il faut aimer le genre et le style de Scorsese sinon The Irishman vous paraîtra excessivement long. On pourra cependant regretter quelques effets de rajeunissement un peu approximatifs et un rôle quasi muet et tertiaire pour Anna Paquin qui, je pense, aurait mérité un rôle plus étoffé. Bref, du très bon Scorsese donc qui nous replonge dans la belle époque des Affranchis et Casino du même cinéaste.
    2985
    2985

    227 abonnés 931 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2019
    C'est quand même incroyable qu' aujourd'hui même lorsqu'on s'appelle Martin Scorsese, qu'on réunissent un tel casting, scénaristes ect.. dans un registre qu'il connait sur les bouts des doigts, Qu'il n'y ai aucun studio assez courageux pour se mouiller et produire un tel film, d'autant plus qu'il s'apparente à un chant du cygne de son réalisateur et qu'il soit peu probable de revoir ses acteurs à nouveau ensemble dans un autre film, certe le budget est plus élevé qu'à habituel mais pas plus que nombre de blockbusters qui se ramasse lamentablement, mauvais de surcroît et la durée n'explique pas tous. Bref au moins on peut se dire que grâce à Netflix Scorsese a eu les mains libres et livré le film qu'il voulait chose que les studios lui aurait probablement refuser. Le film est bon, c'est une fresque sur le crime organisé comme on en voit peu, aucune actions ou scènes spectaculaires, tous passe par les dialogues et jeux d'acteurs qui n'ont vraiment rien perdu, le film est lent ce qui pourra sûrement en rebuté plus d'un, bien plus que les affranchis ou casinos, dont il se détache, mais prends également plus son temps pour poser la narration et la pléiade de personnages que compose le film. Netflix signe assurément un grand coup avec ce film qui est sûrement leur meilleure production et il est également dommage de ce dire qu'on ne reverra pas de sitôt de tel acteurs et metteur en scène pour ce genre de film.
    Jean-Flavien P
    Jean-Flavien P

    22 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 novembre 2019
    Forcément, aux dires des critiques dithyrambiques à son propos, je m’attendais à un chef d’œuvre. Pour ma part, il est terriblement loin de l’être.
    D’aucuns voudraient prétendre que Scorsese est au sommet de son art... Mais rien que par respect pour ses autres films de gangsters, c’est le plus mineur d’entre eux.
    Comment oser le comparer à Casino ou aux Affranchis?
    Je m’attendais à ce que cela soit son « Il était une fois en Amérique », chef d’œuvre du film en épitaphe traitant à la fois de la mémoire, du leg, de la vieillesse et de la mort. Même si ces thèmes sont (entre autres) abordés dans ce film, ils n’ont absolument pas la puissance universelle qu’avait réussi à transmettre Sergio Leone dans son ultime chef d’œuvre.
    Cela méritera cependant une seconde vision tant j’ai du mal à croire à cette déception
    Antoine Michel
    Antoine Michel

    477 abonnés 7 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 décembre 2019
    La technique de rajeunissement utilisée dans ce film ruine le film. De Niro ressemble à un personnage de jeu vidéo c'est pas possible, ça m'a empêché de rentrer dans le film, je me suis forcé à le regarder mais rie à faire. Quelle déception pour moi qui suis si fan de Scorsese.
    Hubert Guillaud
    Hubert Guillaud

    117 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 décembre 2019
    Scorsese reste un grand conteur. Malgré les longueurs, les digressions, la fadeur de l'ensemble, il nous embarque à grand coup de nostalgie dans cet univers de mafia disparue, qu'il a tant raconté. On serait d'ailleurs presque heureux de les retrouver tous : Pesci, Keitel, Pacino, de Niro... de replonger dans l'univers des Affranchis ou de Casino... Mais le temps a vraiment passé. Les voilà tous désespérément trop vieux. Et quand Scorsese sort son procédé technique de rajeunissement numérique, c'est nous spectateurs qui nous sentons mal. Ce de Niro rajeunit ressemble à un petit vieux. Il a le masque impassible de celui qui perd ses dents. Il est vouté comme un petit vieux. Il bouge avec difficulté. Tout s'effondre. Rien ne peut alors devenir crédible. Nous les avons vraiment vu jeunes tous, dans des centaines de films. Ici, ils peinent à bouger. Tout les efforts de scénario sont ruinés par la technique, tout est empesé par l'âge que rien ne vient à masquer. Irishman tourne au cauchemar. On n'y voit plus que des petits vieux qui cherchent à rester immortels alors que leur talent est loin derrière eux. Rien ne justifiait le procédé. Il est ignoble de mépris, pour soi, tout comme pour les spectateur. Comme si le cinéma pouvait désormais vivre sans plus jamais recevoir le moindre sang neuf ! Des histoires qui tournent en rond et des acteurs qui meurent sur scène. Irishman devient une ode naphtaline à un cinéma qui n'est plus et qui continue, malgré tout, sans fin. Un cinéma mort-vivant, zombie. Quelle horreur ! Faut que ces gens arrêtent !
    John Henry
    John Henry

    98 abonnés 704 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 novembre 2019
    The Irishman ressemble à l'oeuvre ultime d'un réalisateur au sommet de son art, son oeuvre testamentaire.
    Au sommet de son art est souvent une expression éculée mais ici Scorsese ne cherche à rien démontrer de son talent, il ne cherche à faire étalage de rien, surtout pas de ses qualités, mais il les utilise toutes au profit de son cinéma. Et ce n'est pas pour autant qu'il s'engonce dans ses vieilles recettes, toujours ouvert aux nouvelles possibilités, comme ce rajeunissement ou vieillissement numérique utilisé sur ses personnages (on pouvait être sceptique mais c'est, en général, assez réussi).
    Mais l'important n'est pas là. Scorsese donne l'impression de boucler une oeuvre complète. Son oeuvre. The Irishman semble être la pièce ultime, manquante, d'un grand puzzle débuté il y a plus de 30 ans avec des oeuvres aussi géniales et marquantes que The Goodfellas ou Casino. Dans la première partie (les 2 premières heures) d'un film tentaculaire mais incroyablement cohérent, rythmé et drôle, Scorsese reprend les codes de ses films d'antan, sur la pègre italienne de New-York et d'ailleurs, avec le parcours initiatique d'un jeune irlandais et la voix off omniprésente, il reprend le fil de ses anciens films, quelque peu admiratifs de ces gansters charismatiques, de ces familles recomposées, dans cette Amérique aujourd'hui disparue. Et puis, là où la plupart des réalisateurs auraitent lancé le générique de fin, tout bascule. Scorsese bouscule et livre une seconde partie d'une virtuosité sans esbrouffe, contenue, haletante et puissante, le portrait glaçant d'un milieu, d'hommes qu'il avait peut-être, alors qu'il était gosse dans Little Italy, admirés. Ici, la monstruosité et l'animalité des hommes se révèle mais Scorsese ne s'en contente pas et il livre une oeuvre puissante et mélancolique sur le temps qui passe, la mort, l'amitié, la famille. Cela ressemble à s'y méprendre à l'oeuvre testamentaire d'un homme plein de regrets, plein de remords, effrayé par la longue nuit qui s'annonce.
    Pendant 3h30 d'une oeuvre complexe et cohérente (on pouvait avoir des doutes vu la durée), puissante et riche, drôle, joviale et mélancolique, rythmée et dépouillée, Scorsese livre peut-être son film le plus complet, le plus beau, le plus effrayé et le plus fort. Un testament. Reverra-t-on jamais un film de Martin Scorsese de cette trempe ? Je ne sais pas. Il a déjà tant donné. Je l'espère. Le monde en a besoin. Mais je ne sais pas. Et au fond, ce n'est pas grave, car il a déjà livré son testament.
    Et offert à Pesci, De Niro et Al Pacino la scène pour démontrer que le talent ne veillit jamais.
    Cedric P
    Cedric P

    5 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2019
    Malgré une sortie directement sur Netflix, l'auteur de ces lignes a pu découvrir ce nouveau Scorsese sur grand écran et il faut bien admettre que ce fut une énorme claque.
    Scorsese signe ici une oeuvre aussi profonde et ample que testamentaire sur un genre (le film de gangster) qu'il a grandement aidé à magnifier. On retrace donc le parcours de Frank Sheeran et sa rencontre avec Russell Bufalino puis Jimmy Hoffa dans l’Amérique des années 50 jusqu’à sa fin de parcours. L’histoire nous est directement racontée par Frank, permettant à Scorsese de renouer avec cette tradition de la narration par le protagoniste et la voix off qu’il utilisait notamment dans « Les Affranchis » et « Casino » à cette différence près qu’ici, le narrateur montre sa fatigue et sa distance dans le ton de sa voix, dans son rythme.
    Car Scorsese prend son temps pour raconter cette histoire, non pas pour s’appesantir (d’ailleurs les 3h30 du métrage filent à une cadence incroyable) mais bien pour nous raconter, dans le détail, comment cet irlandais rejoint une famille mafieuse italienne puist de devenir le meilleur ami, presque un frère, pour Jimmy Hoffa avant que celui-ci ne devienne une menace pour la mafia. C’est une tragédie qui se joue pour Frank, et elle ne sera pas la seule.
    Le film donne le sentiment que cette incursion dans le milieu de la mafia sera la dernière pour Scorsese, comme s’il avait fait le tour du sujet et venait ici le clôturer de la manière la plus douce-amère qui soit. On en ressort bouleversé, tant par le destin de cet Irishman que d’avoir assisté à cette oraison funèbre du genre par un réalisateur de la trempe de Scorsese.
    carbone144
    carbone144

    70 abonnés 745 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 décembre 2019
    Une désillusion au regard des louanges constatées sur ce film. C'est un film bavard, bavard et encore bavard. Des gars essentiellement en costume qui parlent, parlent, et parlent encore, partout, à table, à la piscine, au bureau, au téléphone, en voiture... A l'instar du Parrain de Coppola où tout est dialogue ponctué de temps à autre d'un meurtre ou d'un coup de feu afin de nous faire une piqûre d'éveil. La différence avec Coppola, c'est la dynamique à la Scorsese, la voix off, une bande originale un peu à contre courant de la noirceur environnante. Ce n'est pourtant pas aussi déjanté et cru que ses précédents films mafieux. Le problème ici, c'est que tout est plat, linéaire. C'est comme ça pendant 3h20. Les personnages ne changent pas entre le début du film et la fin, hormis leur âge. Il n'y a pas de montée en puissance, pas de situation initiale basse et d'apothéose (positive ou dramatique). Un tas de personnages dont on ne se lie pas, dont on se moque, et qui se ressemblent tous. Il en résulte un manque cruel d'intérêt et un ennui exaspérant. Il est évident que si vous regardez ce film sans vraiment avoir un minimum la culture ou la connaissance du contexte et des personnalités présentes dans ce film, vous risquerez avec plus de probabilité de tomber dans le même sentiment que le mien. Quant au physique du film, la présence des acteurs plaisants à voir (ou décevants, c'est selon...), ne relève pas grand chose. Vraiment dommage.
    Pasthen
    Pasthen

    46 abonnés 1 028 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 décembre 2019
    Une première heure décevante, un De Niro rajeuni mais à la démarche trahie par son âge.. Quelle erreur ! Des décors dignes d'une Sitcom (la station service et le boucher) et des acteurs manquants cruellement de punch. Heureusement, la suite est bien meilleure grâce à un très bon Al Pacino. Sa dégaine, son énergie et sa gestuelle éclaboussent le film.
    gregoire s.
    gregoire s.

    25 abonnés 1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 août 2022
    The Irishman s'intéresse à la politique et sa liaison véreuse avec le monde de la mafia, et signe le retour du quatuor culte Pacino-De Niro-Pesci-Scorsese.
    Film assez différent de ses prédécesseurs de par un ton beaucoup plus lent et un univers mafieux moins présent en surface.
    Les acteurs, qui ne sont plus à présenter, sont tous brillants dans leur rôle, et le plaisir de les revoir jouer ensemble notamment avec Joe Pesci qui se faisait de plus en plus rare, renforce la base du film. Sans cela, il est possible que son impact eût été moindre.
    Scorsese livre une fois de plus une réalisation minutieuse, à laquelle vient cette fois s'ajouter une prouesse technique et bluffante au niveau du vieillissement des personnages.
    Le scénario est très prenant, et l'évolution des personnages nous tient en haleine.
    Ce long(long)-métrage tire tout de même en longueur à certains moments.
    Pour le plaisir d'un tel retour, l'excellence des acteurs et de la réalisation, ce film est excellent : 4,5/5.
    scrat28
    scrat28

    69 abonnés 292 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 décembre 2019
    Venant de Scorsese, on aurait pu croire que la distribution via Netflix ne changerait rien, et qu'on pourrait visionner du grand cinéma épique sur petit écran. Malheureusement ce n'est pas vraiment le cas, et ce film a selon moi toute sa place sur une plateforme. On dirait que Martin a réalisé ce film les yeux fermés tant c'est balisé, tant ça manque de punch, tant c'est simple visuellement. Et c'est ce dernier élément qui est le plus décevant: The Irishman a un vrai look de téléfilm. Visuellement, presque rien à l'écran ne rappelle le talent du grand Scorsese. L'histoire, sans vraiment surprendre, se laisse suivre, mais ne justifie en rien une telle longueur, qui semble plutôt provenir du fait que personne n'a interféré dans cette production et que Scorsese, sans contrainte aucune, a simplement sorti son premier cut. A l'image des visuels peu inspirés, le rythme est également assez poussif, pas aidé par une bande "originale" (compilation de morceaux pré-existants) passe-partout et sous-mixée. Quant au fameux procédé de "rajeunissement" qui a coûté affreusement cher, autant ça donne plutôt bien sur les visages, autant ça cloche sévèrement car les corps, eux, n'ont pas été rajeunis, et se meuvent lentement, avec difficulté - ça se voit en permanence, et ça ne fait que renforcer l'impression poussive générale. Cette critique peut sembler dure, mais je n'ai pas détesté pour autant. Un film appréciable une fois, que je ne reverrai sans doute jamais, et qui sera oublié face aux nombreux autres films cultes de Martin Scorsese. La seule chose que j'espère, c'est qu'il ne réalise plus jamais de téléfilm et se remettra à réaliser du grand cinéma très bientôt.
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