(Cette fois, je le sais oui, je sais par où commencer, c'est une certitude, c'est bon de savoir. Une étoile, pour elles seules, une étoile pour : Vittoria Puccini et Francesca Valtorta ; respectivement Giulia et Anna dans le film. Elles sont éblouissantes, superbement belles. Un casting à l'italienne direz-vous ? Et bien, c'est réussi...) ... 10 ans après 'Juste un baiser', Gabriele Muccino revient pour offrir une seconde vie à ses personnages et quelle seconde vie ! Un long métrage bien mieux maitrisé et cadencé que le premier ( qui était déjà très bon ), une intensité étendue sur plus de deux heures et pas une seconde de lassitude, juste le moyen de finir essoufflé et stupéfié devant un tel spectacle. Ce film est un panorama, une représentation circulaire et continue de ce qu'est la vie ; l'amitié poussé dans ses retranchements, faiblissante parfois, forte également ; l'amour, lorsqu'il survit aux années et à tout le reste, lorsqu'il se tue et ne peut se prolonger ; la haine, conséquence directe de cet amour si violent si fragile, si tendre ; la trahison, les remords qu'elle entraine, la tromperie, le mensonge et la recherche d'une vérité ; la douleur de vivre, la colère, l'incompréhension, la folie et les répercussions d'un tout ; l'envie, le désir, l'évasion, imaginer un ailleurs dans l'espace et un renouveau spirituel ; la vide et la solitude, insupportable et perpétuel.. Une vie pour un baiser, un sentiment, un être, un pardon, une île, une possibilité.. Et toute cette effervescence sublimée par des acteurs parfaits, un scénario et des dialogues haut en couleur, puis surtout des personnages vivants ( liés les uns aux autres ) , comme l'on a rarement l'occasion d'en voir... Carlo, après des années à errer sentimentalement naviguant de chair en chair, vide et sans amour, retrouve sa moitié, sa parallèle avec Giulia dont la destinée semble infiniment enchaînée au seul homme qu'elle a jamais aimé.. Marco et Véronica, un duo en perdition qui se morcelle de jour en jour, cherche la solution dans la fuite et son insignifiance.. Paolo, follement amoureux d'une Livia peu sûre d'elle et sur la défensive, se heurte à ses propres démons, plongés dans le désespoir et la détresse de sa condition.. Adriano, à la quête d'un pardon insensé et d'une reconstruction réapprend la vie et se surprend à espérer.. Et puis Alberto, entravé dans un univers terne et monotone, scrute l'horizon comme une promesse de renaissance... Ah oui, n'oublions pas ! L'éloquence italienne, la verve, le verbe. Un film à voir en V.O..