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    Infiltration
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Infiltration" et de son tournage !

    Le plus israélien des cinéastes géorgiens

    Dover Kosashvili est né en Géorgie mais a fait ses études en Israël, à l'université de Tel Aviv. Son premier court-métrage, il le tourne en 1999 sous le nom de Im hukim et reçoit le Prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes. Cela lui permet de se lancer dans la réalisation d'un film de long-métrage. Mariage tardif sort 2 ans plus tard et est présenté à Cannes, cette fois en sélection Un Certain Regard. Suivent Cadeau du ciel en 2005, où des Géorgiens organisent une opération pour dérober des diamants bruts, et Anton Chekhov's The Duel en 2009, adapté de la nouvelle d'Anton Tchekhov. Kosashvili vit maintenant en Israël, sa deuxième patrie.

    Exfiltration cinématographique

    Infiltration est l'adaptation d'un roman éponyme écrit par Yehoshua Kenaz. Ce livre est devenu un classique de la littérature israélienne. Dover Kosashvili a écrit le scénario avec Reuven Hecker, lui-même réalisateur et directeur du département de cinéma à l'Université de Tel-Aviv. S'ils ont tenu à conserver l'aspect clinique de l'univers militaire, il leur a fallu renoncer à bon nombre d'éléments secondaires du texte initial qui fait plus de 500 pages dans son édition française. Plusieurs intrigues parallèles et personnages secondaires ont été écartés. Le personnage du narrateur, qui a toute son importance dans le roman, est évacué de l'adaptation. Le personnage d'Avner prend au contraire plus d'envergure et est investi comme l'un des principaux protagonistes du film.

    Parti-pris de la reconstitution historique

    Dover Kosashvili justifie le choix de situer son film, à l'instar du roman, dans les années 50, du fait que "la société israélienne était fortement marquée par l’engagement collectif, l’adhésion de chaque individu à la mission de défense nationale. Sur ce plan, la pression sociale était telle qu’aucun individu n’avait le moyen d’y échapper." Le film lie donc la psychologie des personnages avec la situation historique de l'époque, sachant que ces deux éléments sont indissociables l'un de l'autre.

    Film intemporel

    Bien qu'il se déroule en 1956, Infiltration se veut une œuvre actuelle et même intemporelle. La situation militaire n'a guère changé et les soldats doivent faire face aux mêmes désillusions et aux mêmes échecs. Dover Kosashvili affirme d'ailleurs qu'"à l’époque du déroulement du film, mais dans une certaine mesure encore aujourd’hui, les valeurs collectives occupent une place si centrale que la pression sociale est capable d’écraser n’importe quel individu…"

    Des anti-héros dévalorisés

    Infiltration propose non pas de suivre les unités militaires de l'armée de terre, mais la formation de soldats destinés à des postes bureaucratiques. Beaucoup d'entre eux souffrent d'un handicap physique (myopie, épilepsie) ou psychologique et ne peuvent donc pas servir en section de combat. Ce qui, selon Dover Kosashvili, est une forme d'humiliation, du fait que la société israélienne de l'époque valorisait l'image de l'Israélien belligérant et valeureux.

    Infiltration dans une mosaïque socio-ethnique

    La section militaire que l'on découvre dans Infiltration s'avère ethniquement et socialement très composite : elle est constituée de Sabra (Israéliens nés en Israël), de nouveaux immigrés, d'Ashkénazes (juifs provenant de l'Europe Centrale et Orientale), de Séfarades (juifs issus de la région ibérique). Elle met aussi en opposition les membres des kibboutz (considérés comme l'élite du pays) et les citadins. Il s'agit d'un véritable microcosme de la société israélienne. Mais Dover Kosashvili insiste sur le fait que "se créent aussi des divisions et des hiérarchies plus complexes, au-delà de la composition ethnique (...) et en fonction de la structure psychologique de chacun des soldats, comme à partir de la dynamique du groupe."

    Influence du Bourekas

    Infiltration fonctionne comme une combinaison entre un certain cinéma d'auteur israélien et le film populaire. A noter à ce propos que le film est influencé spécifiquement par le Bourekas, genre comique et/ou mélodramatique très répandu en Israël dans les années 60 et 70. Dover Kosashvili a néanmoins souhaité faire l'économie des stéréotypes ethniques et l'aspect caricatural véhiculés dans le Bourekas.

    Equilibre entre humour et drame

    Jouant tout autant sur des séquences comiques que sur des situations tragiques, Dover Kosashvili souhaite maintenir ses spectateurs dans une position en retrait vis-à-vis des personnages. Ainsi, la dimension dramatique d'Infiltration prend tout son sens à la fin du film, qui "résulte, entre autres, de ce que les motifs perçus jusqu'alors comme comiques prennent tout à coup une envergure véritablement tragique".

    Une dimension homo-érotique

    Présent dans le roman de Yehoshua Kenaz, le sujet de l'homosexualité est réutilisé dans Infiltration, au point d'occuper une place prépondérante dans la vie des soldats. Dover Kosashvili précise qu'il s'agit d'un "élément inhérent à la vie militaire", conséquence de cette "proximité physique entre jeunes hommes qui cohabitent dans un espace géographique délimité." Cependant, le cinéaste refuse toute justification causale des orientations sexuelles des personnages par leur appartenance communautaire ou ethnique.

    Fidélité des décors

    Infiltration a été tourné dans un kibboutz (village collectif rural). Pour les besoins du film, une base militaire entière a été érigée sur le modèle de celles construites dans les années 50.

    Un pays dépendant de son armée

    En Israël, l'Armée occupe une place centrale et fait partie du quotidien des habitants. De nombreux films ont été réalisés autour de l'armée israélienne. On se souvient notamment de Tsahal (1994) de Claude Lanzmann, qui s'interrogeait sur les spécificités de son organisation militaire, et de Valse avec Bachir (2008), documentaire d'animation portant sur des soldats israéliens envoyés au Liban au début des années 80. Le réalisateur d'Infiltration, lui, s'intéresse au quotidien des troupes.

    Universalité du message

    Même s'il dénonce en premier lieu les travers de la société israélienne, le cinéaste Dover Kosashvili insiste sur la portée universelle de son film. Le message qu'il cherche à transmettre ne se limite pas à une réflexion sur l'organisation militaire ou sur le système israélienne. Il espère que son film trouvera écho dans "n’importe quelle société humaine où des individus se trouvent en situation de conflit et de compétition."

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