Avis sur Clarissa

Très beau téléfilm vu il y a quelques années, belle histoire d'amour et mise en scène élégante pour cette adaptation d'un récit inachevé de Stefan Sweig.

Je n'ai pas lu le roman de Stefan Zweig et ne ferai donc pas de comparaison. Pour ce qui est d'un point de vue purement télévisuel (car c'est un téléfilm), je trouve que Jacques Deray s'en sort honorablement. Certes très classique, mais avec un certain sens du romanesque, « Clarissa » montre rapidement une certaine sensibilité à travers ce portrait de femme touchant, interprété avec élégance et douceur par Maruschka Detmers. Si le rendu visuel (notamment dans la photographie) n'est pas toujours probant, ce récit se déroulant de 1914 aux années 30 n'est pas sans charme, les enjeux, historiques comme plus intimes, étant suffisamment nombreux pour que nous les suivions avec un certain intérêt. La période est riche, complexe, douloureuse (oui, les comédies sur 14-18 sont assez rares), et même si cela manque sans doute un peu d'ampleur, de lyrisme, la matière originelle est suffisamment importante pour que l'on s'y retrouve au moins en partie, d'autant que certains seconds rôles, sans être forcément essentiels à l'intrigue, apportent une personnalité, une sensibilité différente, à l'image de Claude Rich, Wolfgang Gasser ou de la très belle Elena Sofia Ricci. Reste cette fin : sachant que Zweig a laissé inachevée cette œuvre, on est en droit de douter qu'il avait vraiment imaginé spoiler: cette conclusion fort optimiste, mais bon, pourquoi pas, d'autant qu'elle est plutôt jolie
. Bref, malgré sa dimension très classique, voilà une émouvante histoire racontée avec un certain savoir-faire : ça se tente.

Une femme qui vit une histoire d'amour fugitive se voit contrainte d'épouser un autre homme "par compassion et par solitude". L'histoire est certes belle mais force est de constater que la réalisation est plate et franchement ennuyeuse. Peut-être que la seule jolie scène est celle de l'adieu au père.
Le jeu des acteurs n'est pas vraiment inspiré. Dommage pour Zweig qui sait si bien décrire les sentiments.