Avis sur Memory of Love

Un joli film ... rien de plus.

Amant, n. m. : personne qui aime d'amour et est aimé en retour, homme qui a des relations sexuelles avec une femme à laquelle il n'est pas marié.

Ou l'homme qui organise la confrontation entre son amnésique de femme et son amant,
pour qu'elle retrouve goût à la vie et/ou des bribes de souvenirs.

le cinéma chinois très en verve habituellement sur les sujets de société semble avec ce film tourner un peu en rond....Pas vraiment inspiré, assez répétitif le film frole la monotonie dans le scénario, la photographie, les dialogues, c'est lent et trop mesuré, cela tourne autour de trois personnages et l'histoire (rétablir une jeune femme d'une amnésie accidentelle) est ennuyeuse et manque d'anecdotes...je ne conseille pas.

Une idée de base originale, une femme adultère devient amnésique suite à un accident de voiture avec son amant. Son mari va l'aider à retrouver la mémoire malgré le risque qu'elle retourne vers son amant. Le scénario est bien écrit même si la mémoire est très vite retrouvée. Les paysages sont magnifiques.... Mais le film manque d'une chose indispensable, l'émotion ! Les acteurs, surtout le mari d'ailleurs, sont comme figés, pas une once d'émotion, de sentiments apparait sur leurs visages impassibles. Déception donc.

De Wang Chao, on avait adoré "l'orphelin d'Anyang", avec cette peinture sombre d'une ville de province; on avait aimé "Voiture de luxe", avec la venue d'un institeur de campagne dans une grande ville. Dans "Memory of love", on est complètement dans une grande ville et dans les milieux aisés de cette ville. Autant dire que ce film d'amour aurait pu être tout aussi bien être tourné en Europe, en Amérique ou en Australie. Dans tout pays où il est plausible que la femme d'un grand chirurgien ait un accident de voiture avec son amant et se retrouve dans le service de son mari en ayant perdu la mémoire des 3 dernières années, celles qui se sont déroulées depuis la naissance de son couple et jusqu'à son accident. Que va faire le mari dorénavant au courant de son infortune conjugale ? Franchement, on est moins passionné par cette histoire que par les deux films précédents de Wang Chao. Ira-t-on jusqu'à dire qu'il est dommage que Wang Chao ait perdu sa fraicheur du début pour acquérir un métier davantage à l'occidental ?

On pourrait presque être indulgent avec ce "Memory of Love" qui, c'est vrai, nous offre quelques vrais moments de grâce et une réflexion de temps à autre intéressante sur le couple. Cela dit, est-ce bien suffisant pour compenser un ennui recouvrant la très grande majorité du film? Incontestablement non. Surtout que lorsque je dis ennui, je dis vraiment ennui. Pourtant l'idée aurait pu être intéressante dans l'absolu, surtout que de nombreuses réflexions eûssent pu en découler... Mais non. Il ne se passe strictement rien, et Wang Chao semble préférer de beaucoup filmer le héros en train de verser puis de vider du thé pendant cinq minutes que de nous raconter une histoire. Reste donc ces quelques très beaux instants, surtout que la musique est dans l'ensemble plutôt réussie, mais cela est somme toute bien peu comparé au véritable somnifère que peut être ce "Memory of Love" dans son ensemble. Un coup pour rien.

L’histoire de ce "Memory Of Love" aurait pu susciter l’intérêt si le réalisateur avait pris le temps d’en creuser la situation plutôt que de se cacher derrière une sobriété somme toute bien plate. Car oui, le film ne semble rien entreprendre : il se contente de dérouler, de regarder de loin, et jamais vraiment il ne fait quoi que ce soit pour sortir ses personnages et son intrigue de cette inexpressivité un peu facile qui lui donne des allures bon chic bon genre de film japonais ou coréen. Au fond, voilà une histoire banale, assez creuse, qui se déroule péniblement cachée derrière des conventions cache-misère. Une belle imposture finalement que ce "Memory of Love"…

Un beau film, une belle histoire d'amour à 3 ou 4 mais rien de sordide. Les acteurs sont formidables.Une histoire simple, émouvante,enveloppée du charme d'une bande son pleine de musiques occidentales parfaitement adaptées. A déplorer (?) le rythme assez lent et la complexité du montage.

Débuté comme un drame bourgeois aux accents antonioniens, inhabituels dans le cinéma chinois, le récit (très beau sur le papier) dévie ensuite vers un beau mélodrame envoûtant, sur lequel plane l'ombre de "Vertigo". En dépit de quelques maladresses, le film se laisse voir.

Memory of Love ce drame avec cette histoire originale manque un peu d'émotion et de mouvement sinon bien filmé.

Le film souffre de certaines longueurs, mais elles permettent de ressentir les émotions intériorisées par les personnages, notamment celles du mari cocu qui reste de marbre.
Dans la culture chinoise, est-ce une réaction socialement "conventionnelle" de rester maitre de soi en toute situation ? Sans doute.
(Si on imagine un film occidental sur le même sujet, un personnage qui voit sa vie s'écrouler en quelques instants aurait sans doute été davantage expressif)

Même si je ne suis pas fan des scénarios dramatico-romantiques, je suis obligé d'admettre que l'histoire est assez belle.
Durant le film, on se demande ce qui va se passer pour cette jeune amnésique. Du coup, le spectateur est attentif malgré les longues scènes silencieuses.
Un joli film. A voir de préférence au cinéma, pour l'ambiance intimiste.

C'est un film beau, simple, qui comporte de très belles séquences (dans le fond et dans la forme). Cette mise en scène qui prend son temps rend le film apaisant, parfois même fascinant. On assiste là à une réflexion intéressante sur l'amour.

Ce beau film traitant avec beaucoup de délicatesse et de lyrisme le rapport entre les souvenirs et l’amour (avec, certes, beaucoup moins de poésie que l’inégalable Eternal sunshine of the Spotless mind) s’est montré au final particulièrement poignant. Le schéma éculé du triangle amoureux formé par la femme, le mari et l’amant profite d’une bonne écriture dans leur rapports qui eux-mêmes se retrouvent plombés par le peu d'expressions des acteurs. La façon dont Wang Chao filme le rapport de ces personnages au temps qui passe se fait par le prisme une mise en scène minimaliste propre aux mélodrames chinois, alors que paradoxalement la société chinoise est finalement peu mise en image dans cette histoire passionnelle alors que justement le thème de la mémoire aurait pu servir de métaphore évidente pour en faire un constat sur la situation délicate de ce pays en plein bouleversement social.

Romance aux saveurs de printemps triste, "Memory of love" est une variation sur la mémoire, brodée autour d'une histoire funeste. Wang Chao en restitue toute la simple poésie, avec modestie, et sans jamais utiliser son principe comme une métaphore d'un pays en reconstruction. "Memory of love" n'est qu'un film d'amour, en apesanteur, quelquepart avec le goût du thé brûlant et le mouchoir de tissu en guise de souvenir. La jalousie et l'obsession de la vérité sont au coeur du récit dont certaines scènes et idées ne sont pas sans rappeler "Etreintes brisées", le dernier film d'Almodovar. Mais là, plutôt que d'exacerber les passions impossibles comme le cinéaste espagnol le fait si bien, le minimalisme chinois se ressent au travers de dialogues fantômes et directifs qui prennent leur importance, et dans l'impassible attitude du mari qui, pourtant, est rongé par l'amour qu'il a la chance de voir renaître, puis se détruire. La beauté et la complexité du scénario tient au fait qu'il y a une remise en scène du passé sans même qu'il s'agisse de flash-back, que l'on comprenne ainsi toute la fatalité qui rentre en jeu : temps perdu, temps retrouvé, égaré... Le mari gagne la renaissance du désir en rejouant les scènes amoureuses entre lui et sa femme, mais il se consume de peur quand il s'agit de penser à la fin du récit, que nous connaissons tous, à savoir l'arrivée de l'amant. A rejouer le passé, à rejouer la vie, il faut aussi en rejouer les erreurs et les fissures. Wang Chao saisit admirablement bien la terrible équation amoureuse qui s'en suit, et fait d'une simple histoire de coeurs une relecture perdue dans les fils de la mémoire, construction, déconstruction, reconstruction. La forme part à l'envers et créé un couloir temporel étrange qui casse toute notion de présent. Le choix de la musique vient justifier le hors-temps que le cinéaste capte par la seule force de son récit immatériel ; "Oblivion" d'Astor Piazzola, musique latine à l'expressivité unique, mais surtout, mé

Wang Chao est un homme intéressant. Débutant sa vie comme ouvrier, remarqué par Chen Kaige qui le prend comme assistant, il se fait connaître par de formidables films sociaux, donnant à voir la réalité pas toujours belle de la Chine d'aujourd'hui: "Voiture de luxe", "Jour et Nuit" qui se passait dans l'univers cruel, sans pitié, des petites mines. Ici, Wang Chao change d'univers. On est dans la bourgeoisie urbaine; les femmes sont belles, et couchent, les hommes (chirurgiens) conduisent de grosses berlines. Sizhu a été la maîtresse de l'un, a épousé finalement Li -lorsqu'on l'extrait d'une voiture en miettes, à côté d'un autre homme, c'est le choc. Elle s'en sort - ayant perdu la mémoire récente. Son cerveau a effacé tout ce qui a suivi ce pique nique au bord d'un lac où elle a choisi Li. Celui ci décide alors de faire comme si, de revivre avec Sizhu ces années abolies, jusqu'à remettre en scène un faux mariage, avec la même robe, les mêmes alliances. Vous vous dites: mais c’est un soap américain ! Ajoutez que la musique passe de Ravel à Astor Piazzola (car l'amant, Chen Mo, est professeur de tango) et vous vous dites: où est la Chine? Rassurez vous: elle est bien là. Dans la beauté des lacs et des parcs, dans la lenteur de la narration, dans la délicatesse avec laquelle sont noués tous ces fils de soie. Pour que l'expérience soit concluante, Sizhu doit aussi revoir Chen Mo, "tu sais ce que tu risques? Et si elle retombe amoureuse de lui?" demande l'ami. "Eh bien, c'est que cela sera le destin", réponds Li. La prégnance de la pensée bouddhique est évidente. Les acteurs sont magnifiques. Yan Bingyan (Sizhu) est sublime. Naiwen Li (Li), magistral. Sa sobriété est exemplaire. On ne vous dira pas si le destin gagne. Ce qu'on vous dit, c'est qu'au cours du film, les fils de soie se referment doucement, et que vous êtes envoûté. On est ailleurs. Il faut aller voir tous les films de Wang Chao, si vous voulez comprendre quelque chose à la Chine