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Tendax_montpel
25 abonnés
631 critiques
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4,0
Publiée le 3 avril 2011
Un film plaisant et techniquement irréprochable. Les dialogues sont un petit bijou et contribuent à faire vivre cette ambiance de cour. L'on est partagé entre le goût pour ce "ridicule", sorte de détachement cynique, et l'empathie éprouvée pour le héros.
Cette peinture pitoresque et réaliste d'une joute oratoire de la Cour du Roi au XVIIIème siècle a été admirablement maîtrisée par Patrice Leconte, qui nous prouve qu'il est apte à s'intéresser à d'autres genres que la comédie populaire. Le scénario a été toutefois réservée à des personnes ayant une certaine culture, donc n'est pas pour tout public. Il faut revoir le film plusieurs fois pour capturer à fond toute la psychologie et l'âme de ce combat où le seul véritable ennemi, à part notre interlocuteur, est le ridicule, car lui seul peut nous empêcher de trouver une bonne place dans la haute-société, et certains gens essaieront de saboter la formation des nouveaux à la Cour, dont Bernard Gireaudeau, formidable et sournois homme d'Eglise, indigne de la morale qu'il est censé prêcher. La fresque est décorée de talentueux acteurs comme Jean Rochefort, le mentor, Charles Berling, petit nouveau dans le cinéma en 1996, Albert Delpy, Fanny Armand, plongés dans un tableau respectant les ambiances du XVIIIème siècle, y compris les directions artistiques. On pourrait comparer facilement Ridicule comme une pièce de théâtre, où le vrai travail et le vrai art est l'écriture, la réplique et la rhétorique. Ridicule demeure excellent, approuvé par le grand effort apporté au scénario, à la photographie, aux décors et aux interprétations, dirigé par Leconte, donnant le combat des intellectuels tel qu'il l'était autrefois.
Lorsque Patrice Leconte trouve un projet vraiment intéressant, il passe soudainement du statut de réalisateur de mauvaises comédies françaises à celui de metteur en scène inspiré et talentueux. "Ridicule" est probablement l'un de ses meilleurs films (dans un autre genre, j'ai toujours une préférence pour "La veuve de Saint-Pierre"). Le point de départ est assez simple (un homme monte à la cour pour défendre les intérêts de sa région) et le scénario sans grande surprise, mais "Ridicule" est remarquable par ses décors, ses costumes, ses dialogues et ses acteurs (Berling, Rochefort, Giraudeau, Ardant... on croirait qu'ils débarquent tous de l'Ancien Régime). Et, comme je le disais, la mise en scène de Leconte est loin d'être passive et inexistante et certains mouvements de caméra sont réellement bien pensés. Si seulement il choisissait mieux ses projets, sa réputation serait certainement plus élevée que ce qu'elle est.
Un très grand cru de Patrice Leconte ! la mise en scène en scope et élégance est absolument parfaite pour le sujet . C est aussi très bien écrit les comédiens sont bons juste un petit bémol pour Judith Godreche qui joue faux comme toujours . Bernard Giraudeau est sublime . Un bon film .
Surprise étrangement bonne. Je ne m'attendais pas à ça. L'observation des relations tendues entre les différents sujets du roi, dont l'existence sociale ne tient qu'a une vanne, est très fine, et la cruauté morale de ce monde est clairement exposée, nous renvoyant à notre propre monde, dans lequel il est aussi très aisé de tomber dans le ridicule.
Quel plaisir de revoir ce film que j'avais vu en salle lors de sa sortie. Le plaisir est intact., Le film est doté d'un humour subtile, ou les personnages se font des joutes, de jeux de mots et autres saillies . Un ridicule peut tuer l'adversaire au sens figuré mais parfois au sens propre. On peut monter très vite à la cour de LOUIS XVI par ses jeux de mots et redescendre aussi vite. Leconte nous livre un superbe film servi par des acteurs à leur meilleurs niveaux ( Rochefort , Berling Ardant, Gireaudeau)
excellent film qu'on voit voit et revoit avec grand plaisir. Tout est finesse, les costumes, les décors et surtout les dialogues sont peaufinés pour montrer le décalage entre le monde réel où on meurt dans les marais et la cour versaillaise qui ne pense que privilèges, faveurs, intrigues et bons mots à quelques années de sa fin qu'elle ne voit pas venir bien qu'elle ait tout fait pour qu'elle arrive. Bravos à Patrice Lecomte pour ce film atypique et coup de chapeau à la brochette de supers acteurs qui lui fournissent le sel de leur jeu
Très beau film ; même si le vocabulaire employé n'est toujours pas facile à comprendre pour un collégien (j'ai 14 ans). Sinon, de très bons acteurs : Fanny Ardant est spectaculaire dans ce rôle de comtesse.
A sa sortie, ce film m'avait marqué par la scène d'introduction. Vous comprendrez pourquoi. Ensuite le réalisateur des Bronzés ne nous fait plus montre de telles scènes. Mais on n'en est jamais bien loin. La bienséance règne. Et au milieu de tout ça, il y a l'esprit ou l'humour comme nous dirions aujourd'hui et tout un tas de règles. Les gens de la cour s'ennuient tellement que les conservations sont leurs seules distractions ou presque. Et si l'esprit peut faire de grande chose, il peut aussi nous faire tomber dans le ridicule lorsqu'un mauvais mot s'échappe. Normalement le ridicule ne tue pas mais parfois si, comme l'est montré au travers de la mort de l'assesseur. Cette réflexion sur la cour au 18e siècle est intéressante, le personnage interprété par Giraudeau, l'abbé, en est presque l'incarnation parfaite, cette hypocrisie qui guette à chaque couloir. On ne s'ennuie pas. Bref, à voir ou à revoir.
Ridicule est une satire de la pédanterie des esprits supérieures issus d'un milieu aisé, qui ne s'intérèssent cyniquement qu'à leur ambition futile et à s'amuser pour l'accomplissement d'un orgeuil tout aussi futile. Ici, sur fond de la cour de Versaille, je ne peut m'empêcher de faire de lien à des situations parfois vu aujourd'hui. Bien joué avec de bon dialogues, bien réalisé, c'est un très bon film. Tout autant sérieux et dramatique qu'amusant.
Ridicule est de ces rares films français échappant à cette manie trop répandue d'un certain cinéma hexagonal égocentrique, névrosé et pour tout dire petit bourgeois. De facture pour le moins classique dans sa forme, le film est beau certes, mais c'est dans ses dialogues (bravo à Rémy Waterhouse!) superbement interprétés et écrits qu'il se démarque pleinement. C'est donc excité et fasciné, que le spectateur qui en saisit le sel pénètre cette hyper-civilisation de la mesquinerie et du bon mot assassin. Car c'est un univers sans pitié aucune qui nous est brossé ici, un univers où le moindre faux pas peut-être mortel où le ridicule tue. Alors même que l'esprit et le verbe atteignent des sommets de petitesse, l'on sent cependant au fil de l'histoire que c'est la décadence d'un monde qui nous est montrée; car dehors , à peine perceptible, c'est la Révolution qui approche... Quant aux acteurs ils sont tous formidables avec tout de même quelques mentions spéciales à Bernard Giraudeau en abbé vénal (et malheureusement pour lui athée) et à Jean Rochefort en esthète du bon mot obsédé par la saillie drolatique. Bref, Ridicule est un film brillant où la langue de Molière brille de mille feux. Elle y est vive, drôle et cruelle!
Une très bonne comédie que ce Ridicule. Le film dépeint à merveille la corruption morale et les habitudes de la cour, tout le cérémonial de l'étiquette à Versailles. Bien évidemment, cette vie de cour s'articule autour d'un élément fondamental : l'esprit, qui ouvre bien des portes à la cour et permet à un petit notable de province, Grégoire Ponceludon de Malavoy, de grimper les échelons. Arrivé naïf à Versailles avec l'ambition de faire valoir son projet d'assèchement des marais de la Dombes afin de remédier aux maux qui ravagent la population. Mais n'étant pas un intriguant de la cour, il se rend vite compte que rien ne s'obtient sans soutien et que s'il veut se faire entendre, il doit devenir un ingénieur du roi. Il va découvrir les complots de la cour et que pour réussir, il y a des gens qu'il vaut mieux avoir avec soi que contre soi. Le film est particulièrement savoureux grâce à son art consommé des dialogues qui retranscrit à merveille les joutes verbales si représentatives de la notion que l'on se fait de l'esprit d'un honnête homme à la cour du roi de France. Particulièrement recherché en matière d'histoire, le film décrit de manière très réaliste les moeurs de la cour et ses côtés sombres (et ce dès la scène d'ouverture), montrant que dès que l'on est pris dans le cérémonial de la cour, on est amené à devenir comme les autres courtisans. Pour soutenir de tels dialogues il faut forcément de bons acteurs, aussi il faut reconnaître le mérite de ceux-ci, particulièrement le trio Berling/Rochefort/Ardent. Un très bon moment de comédie, qui n'oublie pas de donner des leçons d'histoire.