Bait 3d s’enfile sur le chemin casse-figure des films de requins (blancs surtout !), mais au final, la catastrophe annoncée n’a pas lieu. Rendall livre en effet un métrage pas déplaisant, même si, il faut le reconnaitre, il disposait d’un budget assez faramineux pour un film de ce genre.
Pour les points bofs, je dirai le casting. Honnête, il ne casse pas des briques mais n’est pas déshonorant non plus. Par contre les personnages sont très moyens, avec peu de relief. On ne se sent pas vraiment concerné par leurs morts, et ils sont traités de telle façon que l’on se doute de qui va s’en tirer ou pas. Esthétiquement le film est aussi légèrement à la peine, avec une photographie grisâtre, trop peu contrastée pour se débarrasser d’un style téléfilm mal venu pour une production de son calibre. Les décors certes sont limités de part le huis clos, mais un dessus de rayon, des toits de voitures, c’est quand même ultra-restreint ! La mise en scène n’est pas mal par contre, et les séquences sous-marines lisibles. Il y a quelques bonnes attaques, même si les effets spéciaux numériques (parfois inutiles en plus) m’ont paru comme trop souvent assez aléatoires. Les requins sont par contre bien meilleurs que dans Peur bleue, c’est un fait, et le tsunami au début est bien foutu.
Niveau histoire il faut saluer la volonté de changer enfin, un peu le scénario vu et archi-vu de Jaws. Certes ce n’est pas exempt d’incohérences (le requin capable de faire par moments des bonds mais comme de par hasard il ne bouffe personne à plus de 3 centimètres de l’eau), ni de poncifs (je sais qu’il y a des requins mais je me tiens bien près du bord histoire de tomber à tout moment !). L’histoire est néanmoins pas déplaisante à suivre, il y a quelques bons moments de tension, un rythme qui ralenti parfois mais c’est tout à fait acceptable. L’idée de croiser deux histoires permet vraiment au réalisateur d’éviter les scènes de dialogues interminables et les longueurs intempestives.
Au final, voilà un film de requins qui ravira les amateurs du genre, sans doute déprimés depuis longtemps de ne voir que des ersatz des Dents de la mer (a quelques exceptions près comme Peur bleue). Bait 3d est un peu du même tonneau que ce-dernier, avec un scénario différent, et des moyens qui lui permettent d’être correct visuellement. Dynamique, doté de quelques attaques sympathiques, il fait parfois preuve d’un humour noir pas mal trouvé (bien que moins fendard que Peur bleue). Bait 3d mérite sans doute un petit détour.