Gingerdead Man est un film médiocre de Charles Band, habitué de la série Z bien fauchée. Parfois des choses assez drôles ressortent (à l’image d’Evil Bong), parfois des choses pas à la hauteur comme ce film.
Coté casting Gary Busey, mit en avant, n’apparait en fait que 3 minutes au début. Il joue un méchant ultra-caricatural pour son plus grand plaisir visiblement, et j’avoue qu’il donne un ton particulier à ce début du film, qui reste l’un des meilleurs moments de l’ensemble. A ses cotés on trouve un casting peu connu, entrainé par Robine Sydney. Bon, elle joue correctement, sans être non plus génial, et autour d’elle gravite des seconds rôles passables, mais sans grand relief. En fait le problème vient des personnages, qui, en dehors de celui de l’aïeule, n’ont pas beaucoup de consistance ou d’allure. Le meilleur reste d’ailleurs clairement le bonhomme en pain d’épice, qui est un méchant de service assez amusant.
Le scénario est désastreux. Le film hors générique dure 1 heure, et pourtant, il est longuet. Il y a beaucoup de dialogue sans grand intérêt, les scènes de meurtres se comptent sur les doigts d’une main, il n’y a aucune tension, le rythme est paresseux, l’humour est très faible, les répliques du gâteau amusent mais sont largement insuffisantes pour rattraper le tout. En fait Gingerdead Man avait un concept sympa à la base, mais il n’exploite pratiquement rien de valable pour la faire passer dans le métrage, et l’on se retrouve avec un sous-produit fauché et passablement ennuyeux, que l’on suit avec un ennui poli car on sait qu’il ne dure pas longtemps. C’est dommage de ne pas avoir davantage lâché les chevaux alors que clairement Band pouvait se le permettre.
La mise en scène comme souvent chez le réalisateur est minimaliste et ne présente pas d’intérêt. Ici ca ne déroge pas à la règle, avec un travail ultra-basique qui ne relève pas franchement de la dimension artistique, mais plus de la mise en scène utilitaire. Ce n’est pas la photographie, grise et franchement assez moche qui rattrapera l’affaire, ni même les décors. Un film qui se déroule entièrement dans un fournil de trois pièces c’est bien gentil mais nettement insuffisant, d’autant qu’au final j’ai même eu du mal à me croire dans une boulangerie ! Alors reste les effets spéciaux et horrifiques. Là aussi c’est très juste. La créature a une allure assez sympathique, mais on ne peut pas dire que beaucoup d’effort on était fait pour la crédibiliser, puisqu’en fait elle est toujours montré en gros plan de manière statique. Les effets horrifiques sont très peu nombreux, et globalement très soft, se limitant à un doigt coupé, un couteau dans la tête (mais sans effet sanglant). Enfin la bande son, pas désagréable dans le générique de fin est quasiment absente dans le film en lui-même.
En conclusion voilà un bien faible métrage qui ne va surement pas réjouir un large public. Même dans la filmographie globalement faible de Band, ce film se place clairement dans son ventre mou, avec un résultat très inconsistant. En dehors d’un casting passable pour ce genre de film, et d’une créature pas si mal pensée, il n’y a pas grand-chose à retenir, et ce film, qui a donné lieu à une suite quand même, est hautement dispensable.