Avis sur La Poupée brisée

Billy Wilder a certainement vu ce film car il y a deux trucs qui ont été repris pour "Boulevard du crépuscule" (la folie de la star oubliée qui vit dans son propre monde, les fausses lettres d'admirateur !!!) et on peut voir la piquante rousse Lucille Ball, plus habituée à la légèreté, dans un rôle très dramatique. Autrement lourd, sans subtilité, on y va à fond dans le mélo bien larmoyant pour bien faire pleurer dans les chaumières ; et les séquences de comédie, exemple le passage du péage, ainsi que les seconds rôles hauts en couleur faits pour mettre de l'humour apparaissent bien ternes, n'est pas Capra qui veut. Et pour le côté mélo, n'est pas Sirk qui veut pour ce film très indigeste.

« Le dollar est le meilleur ami de la femme ».
Voilà ce qui caractérise très bien cette femme insupportable et méprisante.
Puis la déchéance arrive et l’amour incompris.
Je trouve Fonda bouleversant dans son aveuglement.
La folie de cette femme va certes le perdre mais on peut comprendre qu’un amour fasse des dégâts aussi importants.
Joli à défaut d’être totalement touchant.

Du deux en un, il y a un coté comédie très réussi avec des bons second rôles plein de gouailles comme Agnes Moorehead excellente dans le concours du plus grand mangeur et un coté drame qui ne fonctionne qu' à moitié à trop vouloir en faire.

Il y a toujours un charme désuet qui ressort de ses vieux films, avec un intérêt particulier de découvrir les stars en devenir dans des premiers rôles. Ici, il y a cette légèreté apporter par les personnages secondaires, qui fait que l'on ne tombe pas dans le mélo pur et dur. On retrouve pleins de bonnes bouilles qui sont toujours plaisantes à voir, l'histoire en elle même n'a pas grand intérêt, mais c'est un tout. Certes, on est pas dans du Capra, on ne frôle pas l'excellence, Lucille BALL, n'a pas beaucoup de palette de sentiments, elle reste tout au long du film, la garce des premières minutes et son personnage n'évolue pas à son avantage et donc à l'avantage du film; mais tout cela fonctionne tout de même, cela fait du bien de revoir ce genre de film, sans artifices, juste des acteurs qui s'entrecroisent et une petite histoire à raconté.

Même s'il y a ici ou là quelques effets appuyès ou quelques rebondissements un peu gros (un fauteuil roulant est-il un vèhicule ? ), tout concourt à privilègier, à renforcer cette impression de vie et de solidaritè! il manque un tant soit peu deux comèdiens en ètat de grâce (on cite Cary Grant et Ginger Rogers dans le film...pourquoi pas ? ) pour emporter totalement l'adhèsion! Lucille Ball (à contre-emploi) n'a pas la grâce emplie de tristesse et Henry Fonda a une tête d'enterrement mais c'est son personnage qui veut ça! Le film est en revanche bien secondè par Ray Collins, Agnes Moorehead et Eugene Pallette qui tombe en carafe lors d'un championnat du monde du plus gros mangeur! Un comble! C'est èmouvant (surtout le final au « Fiorita Club » où contempler l'ocèan prend des allures de tragèdie), mais cette histoire d'amour à sens unique est en dèfinitive mineure! Là où Irving Reis est plus percutant, c'est que son film se regarde avec le coeur! Pinks / Fonda a trouvè l'amour qui lui fallait pour le perdre aussi...