The Prophecy 2 accuse une réelle baisse qualitative par rapport au premier métrage. Il est vrai que vu la qualité du 1 c’était prévisible, mais en fait le souci c’est que l’on se retrouve là avec une petite série B de base, comme je craignais d’ailleurs que fut le premier épisode.
Au casting on retrouve toujours avec plaisir Christopher Walken, qui reste un atout majeur du film, et clairement s’empare ici du rôle principal. Il est toujours très à l’aise, et en rajoute encore dans l’humour noir et le second degré. Il est entouré par des seconds rôles notables. Jennifer Beals, pas mauvaise mais assez fade, Brittany Murphy, dans un rôle excentrique qu’elle tient bien, Eric Roberts, qui vient cabotiner quelques minutes mais ne fait pas grand-chose cependant. A noter la présence aussi anecdotique de Bruce Abbott, lui qui a disparu pratiquement de la circulation après les Re Animator.
Le scénario est moins bon. On est dans la série de base, avec une construction trop elliptique (le film est d’ailleurs fort court, 1 heure 15), de l’action, et pas mal de proximité scénaristique avec le 1, mais un certain manque de profondeur. L’onirisme, la magie, la force du premier métrage s’efface au profit d’un film qui joue davantage la carte du divertissement facile. Sans démériter, il faut avouer que l’impression, surtout après avoir vu le 1 est assez mitigée. Pour autant ce n’est pas un ratage, car The Prophecy II reste correct dans le cadre du divertissement pur.
Visuellement le film est là aussi inférieur. Si la mise en scène était un peu le point faible du premier film, il faut avouer que Spence ne fait pas mieux. Il filme, mais de façon assez plate, trop timide, le film manque d’ampleur, d’ambition dans les plans, les cadrages. Même s’il y a quelques petites audaces de mise en scène (le feu vu à travers la vitre), pour autant c’est assez sporadique. Au niveau des décors, du travail de la photographie, j’ai aussi eu cette impression d’un petit coup de moins bien. Est-ce dû aux moyens financiers inférieurs ? On sent que le film cherche à rester dans le style du 1, avec quelques décors similaires, des références communes, mais c’est moins percutant, moins efficace. Il y a d’ailleurs moins d’effets spéciaux, et même si Spence essaye parfois maladroitement de contourner cette lacune (la scène dans l’église), c’est un peu gênant compte tenu du propos du film. En revanche toujours une bonne bande son, un peu réduite, mais efficace.
En clair la grosse différence entre The Propecy II c’est l’ambition. Le premier film essayait avec succès de surprendre en se démarquant de la petite série B fantastique attendue. Le deuxième verse directement dans le divertissement et reprend les idées du premier avec pas mal de superficialité, et un coup de moins bien général. Si le casting attirera peut-être davantage le chaland, néanmoins je recommande quand même plus le 1 que ce deuxième film qui reste de bonne tenue générale. 3.