Avis sur Le Cabaret des étoiles

Venez poser les armes pour chanter et danser avec des « girls » qui sont là pour ègayer les troupes amèricaines de la Seconde Guerre mondiale! Avec tout ce qu'il comporte de positif, "Stage Door Canteen" (1943) ne peut malheureusement être conseillè pour les fervents admirateurs de Frank Borzage qui a fait tellement mieux dans le passè! Ce qui ne veut pas dire que ce « cabaret des ètoiles » ne soit pas frèquentable! Le rèalisateur a curieusement rèussi à nous embarquer durant plus de 2H dans une sorte de huis-clos à la fois burlesque, tendre et mèlodramatique où la danse, la musique et les espoirs sont rois! Ça gambille, ça gigue, ça guinche! Certains numèros musicaux mèritent d'ailleurs une mention : Au nom du père, l'Ave Maria au violon...Bref un film de propagande musicalisè qui rassemble un grand nombre de vedettes! Peut-être aurez-vous plaisir à voir Harpo, Paul Muni, George Raft ou encore Katharine Hepburn soutenir le moral de simples soldats tels que California, Dakota et Texas qui s'en allèrent servir leur pays sans flèchir à une èpoque si compliquèe...

C'est presque miraculeux qu'un film de propagande justifiant le départ en guerre des jeunes américains laisse une impression d'un grand gâchis sentimental. Tout est du à l'immense talent de Borzage qui a su donner à ces événements la dimension qu'ils méritaient. Cela démarre sur une pure émotion provoquée par la rencontre entre un jeune soldat pratiquant le théâtre en amateur et une professionnelle aguerrie…La scène extraite de Roméo et Juliette étant un enchantement. Cela passe par le dérision lors du mitraillage fictif effectué par la chanteuse que tout le public reprend à son compte et cela se termine par une terrible nostalgie frappant de nombreux amoureux. Borzage est exceptionnel, il sait exactement prendre les bons plans et les bonnes distances quelque soit ce qu'il filme, jamais il ne commet une faute de goût et comme le scénario est signé Delmer Daves ,un des plus sentimentaux réalisateurs américains, tout est plaisir des yeux et du cœur. En plus, voir défiler une soixantaine de cameos (grandes stars du cinéma des années 30) est un régal pour les cinéphiles, écouter de la musique aussi réussie et variée quelqu'en soit les genres est rarissime avec Yehudi Menuhin en plus interprétant deux morceaux célèbres. Ce film est quasiment invisible sur les écrans français, un bluray serait évidemment indispensable pour le projeter. Souhaitons sa venue.

Frank Borzage est un immense réalisateur, auteur de certains des plus grands classiques de l'Histoire du cinéma. « Le Cabaret des étoiles » n'en fait incontestablement pas partie, et est même probablement l'une des oeuvres les moins intéressantes et les plus impersonnelles du monsieur. On comprend très rapidement que le scénario bidon va être prétexte à une suite de numéros musicaux inégaux, toutefois moins pires que ne laissait présager un début aussi fade que poussif. Car ce côté très « Plus Grand Cabaret du monde » a quand même ces moments sympas, quelques vedettes et chansons réussissant à nous faire passer un agréable moment. C'est toutefois long (plus de deux heures), totalement anecdotique et manifestement au service du fameux effort de guerre (le film a été tourné en 1943), rarement prétexte à des oeuvres majeures. Dispensable, malgré la présence de la peu connue mais très belle et touchante Cheryl Walker.