Avis sur Flatworld

Ce Daniel Greaves est bien fortiche. Après l'excellent court-métrage "Manipulation", il réalise Flatworld, son second short qui lui fait trente minutes de durée. Là aussi, il travaille l'art du papier animé. L'histoire d'un gars qui vit paisiblement avec son chat et un poisson, va malencontreusement couper une gaine électrique et ça va détraquer les programmes diffusés. Un voleur dans un film en noir et blanc qui passait alors à la télé va se retrouver en dehors de l'écran. Une poursuite s'installe, braquage, police, chiens et malentendu. Flatworld et d'une grande qualité de par aussi le fait qu'on se lasse pas, au plus on avance et au plus l'incident est pleins de rebondissements ou vous y verrez notamment un clien d'oeil purement Léonien.

Il est un réel bonheur de redécouvrir de vieux bijoux animés tels que "Flatworld". En 1997, le britannique Daniel Greaves réalise en effet ce court-métrage qui n'allait malheureusement pas obtenir la renommée attendue. Car "Flatworld", outre ses qualités intrinsèques, est par ailleurs l'un des seuls films d'animation au monde à mélanger la plupart des techniques connues liées au genre. Tout commence au sein d'une cité sombre en papier découpé pour ensuite mêler images de synthèses, prises de vues réelles etc... Cette virtuosité incroyable en fait d'ores et déjà une œuvre à projeter de toute urgence au sein des écoles de cinéma. Mais au-delà de cela, "Flatworld" affiche surtout une grande créativité, un clavier émotionnel riche où le fond pioche aisément parmi les ressources les plus diverses, du film noir à la comédie en passant par le western. Le tout en une demi-heure et sans qu'un seule réplique ne soit prononcée ; quand inventivité et maîtrise font bon ménage.

Nous découvrons dans cet univers déprimant et construit uniquement en papier un homme dans la cinquantaine ayant pour seule compagnie un chat paresseux et gourmand ainsi qu'un poisson rouge ayant tendance à taquiner le félin cité précédemment. Le réalisateur nous a ici réuni des personnages attachants, des situations burlesques, des citations correctement dosées et un effet plastique étonnant et appliqué. Ce petit bijou est un réel must de l'animation.