Come on Barbie, let's go parody ! La vague de rose déferle, sortez vos surfs !!! Depuis sa sortie, on se régale à chaque heure de projection du film qui envahit le cinéma de spectateurs habillés en rose, justaucorps fluo et même tutus (on veut plus de gens comme ça : décomplexés du short de bain). On a donc nous aussi enfilé notre combi rose bonbon, et on est ressorti de ce Barbie avec la banane, emporté par le lâcher-prise total de ses vedettes (Margot Robbie et Ryan Gosling sont à fond, le véritable cœur battant du film, et on veut déjà une suite avec eux, clairement !), par les décors et costumes "faussement kitschs" (il faut une vraie maîtrise, pour ne pas tomber dans le cheap, et ici tout est fluo, en plastique, démesuré, mais jamais laid ni raté : chapeau aux artistes), par la playlist cucul qui parodie les chansons niaises qu'on a l'habitude de croiser dans les films jeunesse, avec même une chanson "I'm just Ken" complètement débile... On valide le délire, surtout
l'ouverture qui nous fait découvrir le monde de Barbieland avec un cynisme grinçant à s'en casser les molaires (métier : plage... On peut postuler ?), les interventions de "Barbie Bizarre" (Kate McKinnon, comme d'habitude sous LSD : on l'aime d'amour), les poupées censurées (le Sugar Daddy, on ne s'en remet pas...), la confrontation "Ken au pays du patriarcat" comme un gamin dans un magasin de sucreries, ces changements de mondes
qui sont des trouvailles visuelles étonnantes et drôles... Vraiment, on a souri très souvent, et on n'était pas les seuls. Tous les âges et genres (si tant est que vous ne soyiez pas un grand macho : auquel cas, vous vous êtes trompé de salle) rigolent bien de cette tacle à la domination masculine, avec une finesse pachydermique (un peu poussive par moments, mais on a adoré les "
clichés-appâts de macho"
, on a reconnu du monde...). On aurait seulement aimé que le film ne baisse pas en puissance dès la sortie de Barbieland, une sortie d'ailleurs trop anodine à notre avis. On aurait pu pousser le bouchon très loin dans le choc des cultures (Barbie qui passe devant un cinéma X et qui ressort traumatisée, sans même avoir besoin de montrer ce qu'elle a vu - par égard pour le jeune public -, qui voit deux personnes du même genre être ensemble, s'interroge davantage sur le vieillissement, etc... Quelle déception de voir qu'à peine arrivée dans le monde réel,
elle tombe sur les méchants, et elle repart dans son monde
). Les méchants ne servent pas à grand-chose non plus, on aurait pu les enlever que l'intrigue fonctionnait de même (mais bon, Will Ferrel est à l'aise, surtout quand il dit "qu'il aime les petites filles", avec cette tête de réjoui qui nous fait rire à tous les coups). On a aussi retenu la réplique de Ken sur les mini-frigo : "C'est trop petit pour un pack de bières, et le congélateur au-dessus ne sert à rien.", on s'est vu, alors forcément, on a encore ri. Bref, une vraie bouffée d'air décomplexée, sur-colorée, au débile assumé et même fièrement brandi, sans se moquer de nous sur le plan artistique : Barbie est un peu fade dans son scénario, mais flamboyant dans sa parodie. Le final se laisse la porte ouverte pour une suite, et on veut déjà rejouer avec Robbie et Gosling, tant on s'éclate quand ils font les idiots assumés.