3 scénaristes et dialoguistes, dont le réalisateur, pour cette adaptation du roman de Daniel Pennac. Ne l'ayant pas lu pour ma part, je ne peux donc apprécier, à ce niveau-là, la qualité du film de Nicolas Bary (son 2ème "long").... Mais qui sont donc ces "Ogres" ? "Le petit", le plus jeune des 5 Malaussène (apparemment, le 6ème membre de la "tribu", Clara, est passé aux profits et pertes dans le film), en dessine d'horribles depuis quelque temps, ce qui affole sa pédopsy. Il faut dire que l'aîné, Benjamin, soutien de famille (la mère étant en vadrouille comme d'habitude), a des soucis dans son quotidien professionnel (il travaille au "Bonheur Parisien" - un grand magasin qui a des allures de "Samaritaine" - y exerçant une activité originale) ; des attentats violents touchant certains employés de longue date sur leur lieu de travail réveillent des souvenirs au sujet de disparitions vieilles de 30 ans et le jeune homme fait un coupable parfait. Il y a deux axes dans le film : cette intrigue "policière", et la chronique Malaussène. Le jeune metteur en scène (la petite trentaine, comme Benjamin) privilégie nettement la seconde (haute en couleurs) - du coup, cette affaire d'ogres passe un peu à la trappe - dommage. Raphaël Personnaz fait un "frère de famille" attachant et lunaire à souhait, la fratrie est pittoresque, le "coup de coeur" de Benjamin (et nouvelle "Tante Julia") est la piquante Bérénice Bejo, Guillaume de Tonquédec excelle en patron ambigu, il y a un tandem policier savoureux, et même une "guest" fameuse dans la postface...... Un moment sympathique, et un format "classique" (1 h 32) qui repose des réalisations-fleuves devenues courantes, sans opportunité bien souvent. Mais pas encore un style cinématographique personnel - "Au bonheur..." louche un peu trop côté Jeunet pour être vraiment honnête (c'est-à-dire original, en l'espèce).