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    Rubber
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Rubber" et de son tournage !

    Créer la vie...

    Tout l'enjeu du réalisateur était que le spectateur ne s'interroge pas pendant tout le film sur les artifices qui feraient bouger le pneu. En effet, il fallait réussir à rendre crédible cette autonomie afin qu'il ne reste pas bloqué sur cette question juste pratique. "Il y avait un langage à créer, qui a trait au cadre, au découpage, à la mise en scène. Trouver le langage, c'est trouver une logique à suivre dans le découpage pour brouiller les pistes du spectateur". Et il était décisif de ne pas rater l'entrée dans le film : "il fallait donc le montrer à plusieurs reprises évoluant tout seul dans plan, aller vaguement à droite, puis s'arrêter avant de redémarrer", explique-t-il.

    ...Et des émotions

    Le seul personnage sur lequel le réalisateur a voulu développer la notion de sentiments est bien évidemment (!) celui du pneu. Il fallait réussir à se projeter dans l'esprit du pneu, d'où par exemple le moment où il se regarde dans le miroir: "Donner une personnalité à ce pneu était primordial" , explique-t-il. L'origine de ce plan était d'abord de montrer le moment où il découvrait son aspect physique, mais Dupieux a ensuite décidé d'en faire plus. De lui donner une identité:"Au montage, quand je suis arrivé à cette scène, l'idée qu'il se remémore son passé et remonte le fil de son existence s'est imposée comme une évidence".

    Histoires de trucages

    Personnage central, quasiment présent à tous les plans, la question de l'animation du pneu est évidemment intrigante car tellement spontanée. A l'heure du tout-numérique, Quentin Dupieux n'a pour sa part choisi que des trucages mécaniques, dans un souci de réalité que l'informatique ne lui procure pas autant, trop parfait visuellement. Ainsi le pneu agit avec un moteur et une télécommande et les têtes qui explosent sont en fait des ballons de baudruches avec de l'air comprimé, à l'ancienne. Si un peu de post-production numérique a été nécessaire pour les têtes humaines, il ne s'agit que d'une partie très réduite du travail.

    L'art de la série B

    Choisir de faire un film sur un pneu serial killer a tout du projet parfait de série B. C'est d'ailleurs un genre que le réalisateur ne renie pas: "J'ai été beaucoup spectateur de ce type de films, mais je les regarde de moins en moins", confesse-t-il. Une distance qu'il explique : "Pour moi, la vraie série B est emprunte de naïveté, de sincérité. Les séries B d'aujourd'hui font semblant, sont souvent cyniques." Il refuse cette unique caractéristique et cite volontiers d'autres pairs: "David Lynch a juste un esprit, il fait des films comme il l'entend. (...) et cette idée que les spectateurs se retrouvent à regarder un truc qu'ils ne peuvent voir qu'en faisant des efforts colossaux m'amuse beaucoup".

    Une lenteur affirmée

    A l'instar des films de fantômes japonais dont il est friand, il y a dans Rubber une certaine lenteur que le réalisateur revendique. C'est même une de ses armes car, bien qu'"on pourrait imaginer une version de Rubber avec un pneu qui roule à toute allure, qui au lieu de vibrer et de faire exploser les objets leur fonce dessus", cela plongerait son film dans une genre qui n'est pas le sien. "Le choix d'une mise en scène photographique, de la lenteur, ont été une façon de ne pas s'engouffrer dans ce créneau de cinéma Z qui ne m'intéresse pas du tout", confesse-t-il.

    Un tournage express

    Selon une méthode qu'il utilise également quand il fait de la musique (sous le pseudonyme de Mr Oizo), Quentin Dupieux n'a pas besoin de beaucoup de temps pour construire ses projets. Au contraire: "Quand je fais un morceau que j'estime bon, c'est un moment qui prend une heure grand maximum. Le film a été tourné en 14 jours, et finalement nous n'avons fait que tourner, en équipe réduite."

    Une référence malgré tout

    Alors que Quentin Dupieux se force du mieux possible à ne pas s'inspirer de films en particulier quand il écrit, un film s'est détaché sans qu'il puisse faire autrement: "Impossible de ne pas penser à Scanners de Cronenberg quand on filme des têtes qui explosent," confesse-t-il. "C'est un des chocs de mon adolescence. (...) J'aime beaucoup les scènes avec les types qui se regardent en face à face, qui se crispent jusqu'à ce qu'il y en ait un qui explose". Effectivement la référence n'est pas loin !

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