Avis : Omar m'a tuer - Page 10

Un film magnifique parce que ne tombant jamais dans la facilité qui aurait consisté à en faire une dénonciation du racisme. Non, Roschdy Zem a préféré s'attarder sur l'erreur judiciaire et sur une enquète baclée par des policiers assurés de la culpabilité du suspect avant même de commencer à enquéter... Sami Bouajila est, comme d'habitude, parfait dans le rôle principal. Il est bien aidé par des comédiens parfaitement investis dans leur personnage...'

Particulièrement casse-gueule, cette mise en image d'une affaire connue de tous, d'une erreur judiciaire criante, d'une illustration presque trop parfaite du racisme ordinaire, Omar m'a tuer pouvait aussi bien sombrer dans le réquisitoire lourdingue à la Boisset que dans le mélo hollywoodien. Le grand mérite de Roschdy Zem est d'avoir réussi à éviter l'un et l'autre. En centrant son film le portrait d'un homme digne en contrepoint d'une société du paraître où même l'écrivain-enquêteur n'est qu'un fat, il met l'humain au cœur de l'histoire. Habilement construit, faisant se succéder de courtes scènes qui se répondent à plusieurs années d'intervalle, il évite de sombrer dans le pathos. Si l'émotion est souvent présente, on ne s'y attarde pas. Au centre du film se trouve Sami Bouajila. On oublie vite la "performance" à l'américaine (amaigrissement, coiffure, accent, etc) pour découvrir un jeu tout en profondeur, pudique, subtil et respectueux. Le regard de Bouajila, les expressions de son visage, ses quelques pleurs, l'absence d'esbroufe de son interprétation forcent le respect. En parallèle, Denis Podalydès campe avec talent un clone de Jean-Marie Rouart très parisien, presque grotesque. C'est aussi le mérite de Zem de ne pas faire un film de héros. L'écrivain et sa secrétaire (excellente Salomé Stévenin), Vergès (très bon Maurice Bénichou) connaissent le point des mots, la valeur de l'image, alors qu'Omar parle à peine français. La suffisance des premiers s'oppose alors à la naïveté de l'autre. Côté mise en scène, on sent chez Roschy Zem des désirs de cinéma. Il tente quelques trucs, ça ne marche pas forcément, mais la démarche est sincère. Pour le reste, il mise à bon escient sur la sobriété. Si Omar m'a tuer n'est pas un Grand film, il n'en demeure pas moins habile, intègre et généreux. On en apprend un peu plus sur les erreurs de l'instruction, la surdité d'une justice qui refuse de revenir sur elle-même, l'intolérable traitement de ceux qui ne sont rien... jusqu'à l'absurdité ultime : sorti de prison en 1998 (mais juste gracié), Omar le jardinier n'a toujours pas le droit d'exercer sa profession.

Un film puissant, activiste et vrai. L'enigme est menée avec honneteté. Les allés et retour du passé au présent fonctionnent tres bien et amenent rytme et suspence au film.

Le sujet est pourtant riche mais je trouve dommage que le réalisateur ait choisi un angle d’approche sans grande ouverture pour le traiter. Il fait l’impasse sur beaucoup de choses car on ressent qu’il manque des éléments sur le film pour qu’il soit complet. Les flash-back sont peu nombreux et de plus ils sont mal filmés. Il aurait au moins fallu 2H pour raconter une telle histoire.

Film très émouvant racontant l'histoire d'Omar Raddad. Je trouve que l'acteur joue bien le rôle d'Omar. On est vraiment prit dans l'histoire et il y a pas mal de scènes assez touchante. On se rend compte du calvaire qu'a vécu Omar. J'avais que 9 ans quand son procès a eu lieu, ca ma permis de mieux comprendre cette histoire. Bravo au Roshdy pour ce film

"Le plus grand mal, à part l'injustice, serait que l'auteur de l'injustice ne paie pas la peine de sa faute." Gorgias - Platon

Une mise en scène un peu plate mais d'excellents acteurs. Si R. ZEM ne convainc pas totalement pour la réalisation, il est en revanche éblouissant, comme souvent, dans l'interprétation. La thèse est plutôt bien défendue. Cette histoire est en effet très intrigante et révèle peut-être un véritable scandale judiciaire.

Un bon film, mais je ne saurais dire si le parti pris est une bonne chose. A l'évidence, le point de vue divisera ceux qui voient ce film; c'est un plaidoyer assumé pour Omar Raddad, un "j'accuse" prononcé par Roschdy Zem. C'est son droit, mais on pourra reprocher de ne donner donc aucun crédit au point de vue inverse. Sinon, si on passe ça, le sujet est évidement interessant car l'affaire Omar Raddad à était importante en vertu de son caractère spécial, un arabe étant accusé dans une histoire de meurtre très controversé ou l'on parle beaucoup de racisme et d'injustice. La mise en scène est très classique, très simple, ce qui est à la fois une bonne chose car on évite le misérabilisme, y'a une retenue certaine appréciable, pour autant on est pas vraiment dans le cinéma et on ne ressent pas la passion d'un film avec une vraie force. On s'en trouve plus passionné par le sujet que la forme qui l'amène donc, comme on pourrait être passionné d'un numéro de faites entrer l'accusé (moins le côté point de vue sur l'affaire). Pratiquement tout le film tourne autour de la performance de Sami Bouajila, très bon dans le rôle de Omar. Denis Podalydès est très bon aussi, mais lui souffre plutôt de son personnage, dont on ne comprend pas bien l'intérêt crucial dans cette affaire (Jacques Vergès l'était sans doute beaucoup plus, et celui est relativement absent du film). Après il n'y a donc plus grand chose à dire. Le film ne commet à mon sens pas d'erreurs notables, on voit bien les moments clés et la progression est bonne, mais vu qu'on à pas trop à faire à un film typique du cinéma, on ne peut pas juger plus que ça la mise en scène, la photographie, le rythme... Maîtrisé mais pas ambitieux donc. Un film intéressant pour sûr, à regarder oui c'est bien, mais ne vous attendez pas à vivre des émotions fortes, tout juste à être éclairci sur les zones d'ombres de cette affaire.

Restant à ce jour une affaire des plus discutable et corrompue, l'histoire de ce jardinier accusé de meurtre reste tout autant fascinante. Roschdy Zem, notamment vu dans Indigènes ou Hors-la-loi fait de ce fait divers son premier film en tant que réalisateur, qu'il a su mettre en oeuvre d'une manière des plus juste. L'intrigue n'étant pas trop lourde, elle permet de suivre avec simplicité mais aussi efficacité un synopsis bien dosé. Sami Bouajila, qui a déjà prouvé ses talents à travers des prestations diverses, accapare les regards avec une facilité déconcertante.

quel claque quelle émotion je suis encore toute bouleversée merci Rochdy et Sami

Le film retrace très bien l'histoire de ce pauvre homme qui a été brisé par la justice française. Les quatres étoiles sont justifiées

Omar, magnifiquement interprété, m'a tuer. Sincèrement, le sujet et le ton du film me faisait un peu peur au départ, car j'en ai un peu marre des films démagogiques et pro-minorités parceque ça fait bien. Et finalement, meme s'il y a un peu de ça peut etre, le film est une bonne surprise, avec de serieux acteurs qui parfois cependant en rajoute un peu trop. Si certaines séquences sont peu intéressantes, d'autres sont tellement fortes que finalement le Omar m'a tuer, malgré une fin qui n'apporte pas grand chose au mythe, demeure un film à voir.

Très bon film, poignant, sur l'histoire non singulière de cet homme. Sami Bouajila joue vraiment bien son rôle... Vraiment à voir. Dommage que le film ne dure pas dix minutes de plus...

L'affaire Omar Raddad est une des affaires criminelles qui a défrayé la chronique au début des années 90.
Ce film retrace cette histoire de l’enquête jusqu'à la sortie de prison de l'accusé en passant par le procès et la prison. L’intérêt du film vaut surtout pour la mise en valeur des incertitudes et lacunes de l’enquête et pour la belle interprétation de Sami Bouajila. SI on peut regretter une prise de position formelle en faveur de l'innocence d'Omar Raddad et sur l'erreur judiciaire, le doute ne peut qu'être présent au visionnage du métrage. Espérons qu'avec ce type d'oeuvre qui continue de semer le doute et l'avancée des techniques d'investigation scientifique, la vérité éclate un jour.

La force du film tient essentiellement à l'interprétation magistrale de Sami Bouajila. On regrette juste que le film n'aille pas assez loin dans l'enquête et une fin légèrement bâclée.