Passé, pour le moment, totalement inapperçu de notre coté du monde, ce road-movie trépidant, captivant et original est à la hauteur des attentes qu'on était en droit de voir concrétiser. S'il ne dispose pas du même budget que d'autres productions du même style, "Hick" parvient sans peine à combler certaines lacunes par la seule présence de son héroïne. Ainsi, Chloe Grace Moretz est tout simplement formidable, éloquente et magnifique. Elle gagne en maturité de film en film et, comme je me suis promis de ne jamais rater une seule de ses prestations (sisi je vous assure, j'ai regardé "Volt" en VO rien que pour ça), je ne cesse de m'éblouir par sa spontanéité et sa fragilité. Une grande actrice, entourée de bons comédiens qui n'ont pas forcément l'experience ou les antécédents requis, qui campe une jeune adolescente lassée de sa tumultueuse existence au sein d'une famille déchirée où chaque membre n'a d'yeux que pour sa petite personne. Luli entreprend un périlleux voyage vers Las Vegas où elle sera amenée à faire trois rencontres qui bouleverseront sa vie. La mise en scéne est excellente : Derick Martini sait parfaitement diriger ses acteurs et leur offre un cadre cinématographique unique, stylisé et trés coloré, à l'opposé des thématiques exploitées. On est surpris par le théme musical élégant qui revient à chaque transition, ou même par la subite introduction de Bob Dylan. Quoiqu'il en soit, loin de multiplier les clichés en nous livrant un film impersonnel, le réalisateur à su prendre des risques, là où quelques faits scénaristiques demeurrent traditionnels, en proposant ce voyage humble et sincére, intime, avec une vision tantôt pessimiste, tantôt optimiste, le tout dans une ambiance propice à la remise en question permanente. Un excellent film, où le drame fait de l'ombre à la comédie, sans pour autant s'égarer vers le mélo sans âme. "Hick", c'est tout le contraire. Un grand moment quasi spirituel qui délaisse avec lui une envie persistante : rejoindre le cahier de Luli.