Avis sur Chico & Rita

La voix pénétrante de Fernando Trueba au Katorza de Nantes en clôture du 21ème festival espagnol 2011 annonçait une oeuvre à son image, grand naïf déclarant "filmer ce qu'il aime". Vrai que la forme paraît un peu gentille, romance bien figurative avec de beaux dessins, jolies couleurs, langueur féminine, expressive comme un bon Disney tous publics. Ils sont proches du spectateur, ces tourtereaux coupés en deux entre ombre et lumière. Ne pas se méprendre cependant, sur fond musical frais, jazzy, sensuel avec cette belle voix grave féminine, défilent les dures réalités de Cuba (ce transistor stoppé net au mot "se conformer" !). Un ensemble éblouissant qui comprend tout ce qu'on a envie de trouver chez les artistes en dernière ligne droite.

Cependant, ce n’est pas uniquement la bouleversante histoire d’amour entre Chico et Rita qui fait du film un pur moment de bonheur. La musique, on peut aisément s’en douter, contribue largement au plaisir de l’ensemble. Enregistrés avec les moyens modernes, tous les morceaux ressuscitent les façons de jouer d’antan, distillant au passage une suave mélancolie. La simplicité apparente de l’animation – le mouvement des personnages n’est pas sans rappeler celui des héros de Valse avec Bachir - participe à son tour à la réussite du film. Les deux réalisateurs ont ainsi créé deux atmosphères : celle colorée, charnelle et capiteuse de La Havane avec ses tons chauds et celle beaucoup plus grise et froide de New York. Mais, dans les deux métropoles, la musique endiablée, raison de vivre et d’espérer en un avenir meilleur pour les exilés cubains, demeure la reine. Extrêmement sensuel, le film est une sorte de comédie musicale dramatique où les airs entêtés et enivrants dissimulent plus ou moins bien la tristesse des personnages, prisonniers de leur orgueil fier et têtu.
Chico & Rita est idéal pour les amateurs de romanesque et de rythmes latins. Ils se délecteront avec enchantement des péripéties d’un fol et impossible amour, que seule la musique parvient à relancer. Car il est ici question de passion qui dévore, de feu qui consume l’âme et le corps, et si le film se destine surtout au public adulte, nul doute qu’on le reçoit avec un émerveillement d’enfant.

Vous avez aimé Buena Vista Social Club? Vous allez adorer Chico et Rita, un bijou de dessin animé que l'on doit à Javier Mariscal pour le dessin et à Fernando Trueba pour la réalisation. Sans oublier Bebo Valdés qui a signé une grande partie de la musique du film. C'est d'abord une histoire joliment menée où alternent les épisodes endiablés et les moments de gravité. L'évocation des lieux est saisissante de vérité plastique: Cuba et ses couleurs chaudes, New York et ses enseignes criardes... Quant aux personnages, ils sont admirablement décrits et de ce fait très attachants: jalousies et rancunes s'expriment de manière parfois violente, mais ont pour fil conducteur un amour fou et terriblement sensuel. Et puis il y a la musique: Bebo Valdés bien sûr, mais aussi Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Chano Pozo, bref la crème du jazz et de la musique cubaine. Alors pour les yeux et pour les oreilles, ne manquez pas ce rendez-vous avec Chico et Rita!

Agréable film d'animation musical, à la fraîcheur artisanale appréciable. Les limites résident dans un festival de clichés et un ton très consensuel et larmoyant, destiné à rassurer tous les publics.

Difficile de dire du mal d'un film d'animation aussi gentil que celui-ci.

Disons pour être bref qu'on peut le voir comme on feuillette un très beau livre d'images, qui nous montrerait La Havane des années 50, puis le New York des années 60, à travers le prisme du jazz.

Les décors sont très réussis, notamment les enseignes lumineuses et autres publicités. On croise Dizzy Gillespie, Charlie Parker, Tito Puente. On fréquente le Radio City Hall, la salle Pleyel, le Village Vanguard. C'est plaisant de ce point de vue.

Attention, ce n'est pas un film pour enfant, même si le scénario semble être écrit par un gamin de 16 ans. Et c'est là que les choses se gâtent. On a vaguement l'impression que l'histoire (tirée d'une BD de Javier Mariscal) n'intéresse que très peu Fernando Trueba, qui s'attache plutôt à restituer, avec un certain talent, les différentes ambiances liées aux lieux visités.

Dispensable, mais pas honteux. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/

Attention, ma critique contient des spoilers, je vous déconseille de la lire si vous n'avez pas vu le film.
J'aime bien les dessins animés qui ont une empreinte visuelle forte. C'est le cas de Chico & Rita, sauf que pour le coup je n'ai vraiment pas adhéré au parti pris graphique.
De plus, il y a un vrai problème dans ce film. C'est une sorte de foutoir général. La surmultiplication des élipses nuit grandement au film. De plus, on a bien du mal à croire à l'histoire entre Chico & Rita. Le scénario tente de mettre l'accent sur leur histoire mais au final j'ai presque envie de dire qu'on s'en fou. De toute façon le film devient de plus en plus brouillon à mesure que les minutes défilent, de plus en plus confus et inintéressants (à cause des élipses) et cherche à nous faire parvenir une sorte de tension dramatique, romantique mais qui ne parvient pas. Un coup d'épée dans l'eau. Quelques bonnes idées mais ça ne suffit pas.

Des dessins et des couleurs chaleureuses, le doux et irremplaçable parfum de la nostalgie, et surtout beaucoup beaucoup de jazz : que demander de plus ?

Une très belle leçon de vie à travers une histoire d'amour bouleversante. La musique et le dessin sont juste magnifiques.

Encore une fois, j'aurais dû me méfier des critiques dithyrambiques à propos de ce film d'animation espagnol. Non pas qu'il soit mauvais : l'ambiance du film, entre Cuba et New York, la musique (évidemment), et le style graphique, simpliste mais agréable, plaident en sa faveur. D'un autre côté, "Chico et Rita" est également un film lent, linéaire et sans surprises. Et donc un peu ennuyeux. A une époque où la plupart des films d'animation sont destinés aux enfants et diffusés en 3D, il est tout à fait salvateur de voir un film d'animation pour adultes tel que celui-ci, car ce n'est pas un genre plus indigne qu'un autre. Mais il est dommage que ce film manque de substance, de contenu...

Un chef-d'oeuvre de l'animation malgré le dessin assez simpliste , et une sublime histoire d'amour sur fond de musique cubaine et de jazz , courez-y et laissez vous happer par l'émotion .

un film d'animation fort intéressant soit au niveau visuel que du charme de l'histoire et de la musique, c'est un vrai plaisir aussi de voir la reconstitution de La Havana dans l'ère pre-castro....

Goya du film d'animation 2011, je dois avouer que je n'ai pas été enthousiasmé par les graphiques (sommaires et peu nuancés) pas plus que par l'histoire qui vaut surtout par la bande musicale (du jazz principalement) et qui essaie de mettre en relief une histoire d'amour entre une musicienne cubaine et un musicien... C'est assez prévisible et sent le déja vu....Pour moi c'est une déception, j'avais préféré (dans un tout autre genre) le chat du rabbin...

Qu'est ce qu'un choix sinon une accumulation de possibilités réunie en une, pas toujours favorable ni reluisante ? Et chaque choix conduit-il véritablement en un endroit, passion ou réussite, carrière ou amour? .. Avec une bande son agréable et des graphismes attrayants, 'Choco & Rita' est un dessin animé langoureux, sympathique, touchant quelques fois mais qui tarde ( et d'ailleurs qui n'y parviendra jamais ) à s'envoler pour au bout du compte n'offrir qu'une histoire peu originale, oscillant entre la carrière de deux musiciens et leur amour définitivement impossible.. Au bord de la répétition événementiel et d'une lenteur en méforme, les scènes se suivent et se ressemblent, provoquant une lassitude quelque peu assommante mais nullement rédhibitoire.. Et c'est en sortant de la salle que j'ai eu l'impression d'être passé près d'un grand dessin animé, près et tellement loin à la fois. Hélas, l'accumulation des petites choses manquantes nuit grandement à la qualité globale de ce, pourtant tendre et émouvant, long métrage.

Décevant. Léger et swinguant, mais le scénario est assez ennuyeux. Les dessins des décors sont très réussis et traduisent bien l’ambiance de La Havane et New York, mais les dessins des personnages sont plats et assez laids.

Le graphisme et l’animation ne manquent pas de qualités. Mais le scénario n’est pas d’une grande originalité et l’intérêt porté aux protagonistes principaux demeure limité. Dommage que l’option du dessin animé pour raconter cette histoire ne soit pas davantage mise au service d’une narration moins nonchalante, la vision de ce film m’aurait paru certainement moins longue.