Après s'être fait un nom avec son précèdent long-métrage, "District 9", qui avait su renouer le domaine de la science-fiction en y insufflant un nouveau souffle, Neil Blomkamp était attendu au tournant. Surfant sur la nouvelle vague à succès des films post-apocalyptique avec une starlette en tête d'affiche comme "Oblivion" avec Tom Cruise ou encore "After Earth" avec Will Smith", "Elysium" avec Matt Damon, arrive à tirer ses épingles du jeu grâce au talent de son réalisateur. En 2154, il existe deux catégories de personnes, les riches qui vivent sur Elysium, station orbitale sur laquelle a été reconstituée une sorte de Beverly Hills de l’espace où résident une poignée d’individus qui constituent la caste supérieure. On y parle anglais et français, langue chic et snob. Les pauvres eux, vivent sur Terre, ou plutôt dans de gigantesques favelas où survit le reste de l’humanité, entre délinquance et travail d’ouvrier, considéré comme la plus basse des conditions. On y parle anglais et espagnol, langue populaire et humble. Et pour faire le lien entre les deux, il y a Max, le « héros » (Matt Damon), d’abord orphelin qui aimerait bien un jour visiter Elysium, puis ancien détenu en liberté conditionnelle travaillant dans une usine de robots. Le code du travail s’étant considérablement appauvri en 2154, il est irradié suite à un bête accident à l’usine. Il ne lui reste que cinq jours à vivre, à moins d’atteindre Elysium pour s’y faire soigner, et renouer avec son rêve d’enfance. Mais quand on est un pauvre terrien, le seul moyen d’y accéder c’est de voyager clandestinement. Et même là, c’est pas gagné. Pamphlet social réalisé pour un public américain avec les moyens d'un blockbuster, "Elysium" nous propose une dystopie effroyable, où l'on peut être sauvé de la violence sociale et politique grâce à un seul moyen : l'argent. D'ailleurs, le film est d'une beauté visuelle rare, les décors sont magnifiques et se prêtent remarquablement aux situations des deux catégories, que ce soit les favelas de Los Angeles où les villas sur Elysium. La réalisation de Neil Blomkamp est satisfaisante, même si le choix de la caméra n'est pas toujours indiscutable, il y a un peu trop de caméra à l'épaule. Les scènes d'actions sont mémorables, les gadgets, robots et vaisseaux futuristes sont bien rendues, tout comme les combats au corps à corps ou encore les effets spéciaux globalement très réussis. Le casting est lui aussi très bon, Matt Damon est convaincant dans son rôle de Max, tout comme son ennemi Sharlto Copley en tant que mercenaire sadique et clodo. Cependant, Jodie foster est un peu lourde dans son rôle de ministre de la Défense perfectionniste. Ainsi, non dénué de scènes sanglantes et violentes, "Elysium" demeure un très bon pamphlet social sous forme de science-fiction, visuellement époustouflant.