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Un visiteur
4,0
Publiée le 8 septembre 2012
Un très beau et bon film qui bouleverse, questionne, émeut, retourne, fait sourire... Fellag démontre qu'il est un excellent comédien face à des enfants très bons aussi. Seul bémol : le film devrait être sous-titré quand les québecois parlent.
Aucune esbroufe, ni affectif maniéré. Une histoire simple, limpide, mettant en scène une richesse infinie : la nature humaine sans fard, avec ses qualités et ses défauts transcendée par la sagesse. Belle démonstration de l'altérité de "Monsieur Lazhar" avec en miroir celle du réalisateur. Un film bonheur à voir.
Les bons sentiments ne suffisent pas à faire de bons films et "Monsieur Lazhar" en est la preuve. Bien sûr que, comme le défend Bachir, l'école devrait rester un sanctuaire ou les enfants seraient en sureté et que Martine, en violant se sanctuaire en se pendant dans sa salle de classe, a commis un acte impardonnable. De même, c'est tout à l'honneur du film de montrer qu'il faut laisser les enfants s'exprimer sur se drame quand ils en ressentent le besoin et ne pas leur cacher la vérité ou faire comme si de rien n'était sous prétexte que la vie continue. Et il est intéressant de faire un parallèle entre les situations par certains côtés similaires de Bachir, algérien réfugié politique au Québec faisant le deuil de sa femme et ses enfants, et les élèves, en particulier Simon et Alice (il faut saluer la performance de ses jeunes acteurs) gérants comme ils peuvent la mort de leur professeur. Mais si le sujet et les intentions sont nobles, le traitement est quand à lui bien trop banal et plat pour passionner.
Mohammed Fellag est excellent et interprète ce rôle difficile magnifiquement. L'ensemble des acteurs et actrices sont au même niveau. Un travail de direction d'acteurs et de réalisation parfaitement mené par Philippe Falardeau.Il faut aller voir ce film ! Voir l'article et les photos de la soirée à l'UGC à cette adresse.
Le sujet principal de Monsieur Lazhar est le deuil. Doublement. Celui d'une classe traumatisée par le suicide d'une enseignante. Celui du remplaçant de celle-ci, algérien d'origine, qui ne s'est pas remis de la mort de ses proches, au pays. C'est lourd, très lourd, pour un seul film, et Philippe Falardeau aurait pu allèger son scénario et le concentrer sur un seul thème. D'autant plus que le film, dans ce contexte on ne peut plus grave, choisit une extrême pudeur, qu'on pourrait estimer excessive, à peine troublée d'une poignée de scènes davantage dans l'émotion, avec modération. Fellag, excellent, compose son personnage dans une grande sobriété, à la limite de la rigidité. Beaucoup de retenue dans Monsieur Lazhar, ce qui est logique dans une enceinte scolaire où se déroule la majeure partie de l'action. Reste qu'on aurait aimé sortir davantage de ce cadre, en savoir plus sur la vie de cet immigré algérien. La fin du film, ouverte, participe de cette grande frustration.
Mention à Mohamed Fellag qui donne une âme à ce film qui pour moi est un réel surprise. Un plaisir simple, distrayant et triste mais empreint d’émotion. Un petit bijoux venu tout droit du Canada, et franchement des histoires aussi touchante on en voit pas souvent.
Belle fable articulant le monde de l’enseignement à celui de l’immigration. Monsieur Lazhar devient professeur des écoles dans un contexte morbide intéressant qui ne provoquera pas de grandes péripéties. C’est un film agréablement mesuré et pleins de bons sentiments sur la vie ce qui pourraient d’ailleurs expliquer un résultat mitigé. Très bonne interprétation de Fellag.
Un très beau film, simple avec un vrai scénario. Je ferai tout de même un petit reproche, j'aurai aimé quelques sous-titrages pour les expressions typiquement Québécoise qui ne nous sont pas très familière de ce coté de l'Atlantique.
Un sujet compliqué et universel, intemporel et prégnant. Ici, beaucoup (Trop ?) en retenue, le thème est abordé à 360° en impliquant (résumé ?) (presque) toutes les réaction à un drame dans un service public adressé aux enfants. On ressent le prétendu travail pour bonne conscience d'une administration (comme en France) qui ne donne quasiment aucun moyens au élèves pour au moins évacuer "un peu" le ressenti en s'adressant surtout aux parents. Ces parents (surement trop caricaturaux ici !) qui se "reposent" par déni ou un désir d'optimisme sur cette même structure qu'est l'école. La bravade sincère de ce prof, emprise à des tourments aussi forts, de par sa culture et son humanisme, va tenter, avec quelques maladresses, d'amorcer un semblant de communication sur cette épreuve. La fragilité de tous, ici réveillée et sous-jacente (bien trop ?) chemine tout le long du scénario avec, en fil rouge, d'exiger d'avancer, de passer à après, de continuer. Un script surement trop orienté et assez cliché qui déçoit un peu. De plus, l'émotion, au rendez-vous, reste assez subjective et pas forcément très bien exploitée. Malgré tout, un beau film et un drame (silencieux) qui à le mérite d'en parler. Un film un peu court q'on aurait aimé un peu plus étoffe. 3.5/5 ! A voir !!!
C’est l’histoire d’un professeur au Québec, qui remplace au pied levé, une professeure qui vient de se suicider…..Il n’a de cesse de dégager la pesanteur qui règne alors dans la tête des enfants…..Et l’on découvre alors quelques secrets sur les uns et les autres……Le film possède une délicate pudeur et décrit avec finesse les rapports qui existent dans une classe…..Mais surtouts le film se place délibérément dans une approche de l’invisible, du cœur et des sentiments……Il mène le spectateur à tâtons dans les intrigues de l’école, dans la psychologie nécessaire au métier d’enseignant,, aùx rapports hùmains….C’est filmé avec un côté affectif délibérée avec un souci permanent de désenclaver les cultures, le professeur est algérien, les élèves sont québécois…..si vous êtes en collège ou parent d’élève ou professeur (ou pas) courez-y…..un film plutôt beau et sensible…..
Certes les comediens sont pas mal mais il ne se passe pas grand chose.Les differents themes abordes ne prettent pas a la rigolade et ne sont pas approfondis d'ou une impression de manque.Film pas abouti et l'accent terrible quebecois fait que l'on ne comprend pas toujours.
Sur un sujet délicat, comment faire face à la mort, un film fort mais desservi par sa modestie, à l'image de la fin ouverte qui ne s'imposait pas. Le film sonne juste mais semble avoir peur de tomber dans le mélo, ce qui le rend trop timide. Il est plus convaincant dans ses intrigues annexes comme lorsqu'il pointe les errements administratifs d'un système sécuritaire, et que l'arrivée d'un professeur "à l'ancienne" souligne encore plus. Très, très belle interprétation de Fellag et de toute la classe d'ailleurs.
Ce film est honorable. Il est poignant, extrêmement humain et sincère, plein de doutes et d'émotion. J'aurais pas mal de choses à dire, mais ce qu'il faut saluer par dessus tout (après avoir noté l'immense talent de Fellag pour faire exister son personnage par lui-même), c'est les prestations époustouflantes des enfants-acteur. Le petit Simon particulièrement est incroyable lors de la scène où il explose et livre enfin tout son chagrin et sa culpabilité. Comment un enfant de cet âge a-t-il pu atteindre un niveau de conscience et d'empathie si énorme qu'on a l'impression qu'il vit cette scène, qu'il est rongé par le remord, et que ce poids, il l'a bel et bien porté ? On a l'impression qu'il n'y a pas de caméras, pas de texte, pas de consignes, et plus un personnage mais bien une personne. Fou.
/ http://lecinemaduspectateur.wordpress.com/2012/09/11/monsieur-lazhar/ / “Monsieur Lazhar” est un film léger au premier abord. Mais qu’est-ce qu’on entend pas légèreté au cinéma ? J’entend par là que c’est un film sans aspérité qui glisse sur ses personnages et son intrigue sans jamais vraiment mettre le doigt sur un sujet polémique de la société. La légèreté est aussi la caractéristique des films qui ne se retiennent pas, puisqu’il ne dispense aucun réel point de vue. Le film léger oscille souvent entre comédie dramatique et drame. Il tire du drame le côté sentiment à fleur de peau sans toucher aux sujets lourds des véritables oeuvres dramatiques. Malgré ce manque de consistance, la légèreté entraîne une douceur qui permet de toucher le spectateur en lui permettant de se confronter à des êtres souvent bons qui ne cherchent que le bonheur d’autrui. Ces saints modernes sont cependant des êtres trop parfaits pour n’être autre chose qu’une simple coquille vide que le spectateur perce dès sa sortie de la salle. Mais, l’oeuvre prend un tout autre visage quand au fil de son intrigue cette pseudo-légèreté laisse place à une retenue mise en place par Philippe Falardeau (le réalisateur) face à son sujet et à ses protagonistes. Cette retenue peut, certes, être vu comme une simplification des émotions humaines et d’une intrigue qui ne se compliquera jamais Mais, c’est justement cette simplicité qui permet au réalisateur d’accoucher de cette oeuvre sur l’enfance et la confrontation à la mort. Il fait l’abstraction d’un cinéma de spectacle qui favorise l’effervescence émotive et l’entremêlement d’histoires annexes et d’éléments faussement perturbateur. Falardeau confronte le spectateur à une réalité où tout ce qui touche à la mort est tabou, surtout lorsqu’elle touche le domaine de l’enfance.
Les questionnements qu’élaborent le cinéaste sont des problématiques sociétales auxquelles toutes civilisations est confrontées. Falardeau montre un nouvel angle d’attaque du film sur l’école qui semblait pourtant avoir épuisé ses possibilités. Il pose tout d’abord un regard sur la mort et l’enfance en immisçant entre des écoliers une notion si brutale. Falardeau ouvre judicieusement son film sur l’évènement qui créera le trouble: le suicide d’une enseignante de primaire qui décide de se pendre dans sa propre classe. Son but n’est pas d’expliquer ce geste, même s’il esquisse des raisons potentielles, mais de montrer ses répercussions sur ces enfants mis à mal par le destin, et qui si brusquement entrent dans les thématiques de l’adulte. Mais il évite de raconter une banale sortie de l’enfance. Falardeau s’intéresse plutôt à l’absurdité dont l’homme est capable dans de telle situation. Bien que ce traumatisme sera toujours un spectre qui maintiendra le trouble, le corps enseignant tentera d’insuffler une vie illusoire qui ne pourra fonctionner puisqu’elle se construira sur le déni d’une mort si violente. “Monsieur Lazhar” aura alors la lourde tâche de reprendre en main cette classe. En incluant à son histoire les thèmes de l’exil et du conflit des cultures (sans s’attarder dessus pour autant), Philippe Falardeau donne à son oeuvre un goût d’universalité. Une certaine poésie se dégagerait même de la relation qui se crée entre un vieil enseignant algérien et une jeune écolière québécoise. Mais, cette lueur d’espoir sera vite ternie. Monsieur Lazhar n’a jamais été enseignant, mais face à cet épisode tragique et le manque de personnel, il avait su passer à travers les mailles administratives.
Philippe Falardeau génère alors une réflexion sur l’enseignement. L’enseignant tient une place central dans le développement d’un enfant. Il est son référent adulte le plus présent, bien plus que les parents en terme d’heures. Mais qui peut se dire assez digne pour se dire un modèle à suivre ? Qu’est-ce qu’un bon enseignant ? Falardeau s’interroge sur ce qui légitimise ce positionnement: le diplôme. Un bout de papier est-il suffisant pour laisser nos enfants à de parfaits inconnus ? Son raisonnement repose sur la confrontation entre ces deux personnages qui se succèdent à la tête de cette classe. D’un côté, cette enseignante diplômée qui par un geste égoïste traumatise ses élèves ; et d’un autre, Monsieur Lazhar, “enseignant amateur”, qui apporte à nouveau la joie et permet à ses élèves de progresser tant scolairement que dans les étapes du deuil. Falardeau prend clairement le partie de Lazhar et tente de montrer que enseigner doit avant tout être une envie et non un moyen de trouver un travail.
“Monsieur Lazhar”, en lice pour l’Oscar du Meilleur film étranger en 2012 (remporté par le film Iranien “Une Séparation”), est un film profond qui donne l’impression d’avoir vu vivre. C’est dans un sentiment d’injustice, d’incohérence et regret que Falardeau décidera de clore son film, comme pour mieux laisser réfléchir son spectateur sur ses problématiques et les solutions à apporter.