Avis sur Waru

"Waru" est un nouveau yakuza eiga (« film de yakuzas » en japonais) de la part du fou Takashi Miike. Il nous raconte l’histoire d’Himuro, un professeur de Kendo et accessoirement ancien caïd, qui a monté avec son ami Sarashina une entreprise qui s’occupe de débarrasser le sol japonais de grands méchants. Bien entendu, ils deviennent les cibles de la pègre locale qui se passerait bien de leurs services de justiciers. En temps normal, j’apprécie beaucoup le travail de Miike, mais je crois que Waru est l’exemple flagrant de ce qui arrive lorsqu’on tourne trop de films chaque année : Takashi Miike paye là chèrement sa boulimie de réalisations tant "Waru" est totalement sans intérêt. Même le fait de revoir l’excellent Sho Aikawa, un habitué des films de Miike ("Ley Lines", "Shangri-La", la trilogie "Dead Or Alive", "Gozu", "Zebraman") n’est pas suffisant pour rehausser le niveau du film tant son personnage est creux et tant il vaudrait mieux qu’il se taise vu les dialogues honteux qu’on lui donne à prononcer. Il n’y a rien, enfin presque rien du style frénétique et/ou fou habituel de Miike…je dis « presque » car le début du film laisser présager du contraire, notamment lorsque Sarashina lance sur un ennemi une pelle à la façon d’un shuriken, mais finalement rien ne décolle jamais et il faut attendre une heure de film (sur 1h20 !!) pour entrapercevoir un peu de la folie de Miike lors de la séquence des jets-ski…malheureusement pour nous, cette dernière est trop courte et pas assez folle finalement. Non, sincèrement c’est mou, mal joué, moche (on dirait un mauvais téléfilm !)…et ne me dites pas que c’est dû à un petit budget car Miike a l’habitude d’avoir des micro-budgets pour ses films et il a déjà réussi à faire de petites perles malgré ce handicap. "Waru" est donc une bourde pour le doux dingue du cinéma japonais qu’on oubliera très rapidement.