Film assez mollasson, long, convenu, s'appuyant trop sur les codes du biopic pour s'assurer les faveurs du spectateur indulgent – ce qu'il parvient à obtenir, malgré tout, avec ses tours de passe-passe pourtant bien connus.
Freddie Mercury est assez bien interprété par Rami Malek, qui transmet son énergie et son magnétisme, par moments, mais l'histoire qui l'entoure est retranscrite fadement. On suit les déboires d'un groupe de rock, puis d'une relation amoureuse, puis d'un management arriviste, puis encore du groupe de rock… Clairement pas à la hauteur de la réussite musicale qu'était Queen, et encore moins à la hauteur dans le traitement de l'homosexualité et du sida à une époque où c'était tabou.
Une direction artistique parfois jolie, tout de même, bien que certains décors transpirent le studio – je ne parle pas des studios d'enregistrement des chansons, bien sûr –, mais une réalisation timide et un montage beaucoup trop cut. À vouloir faire apparaître toutes les réactions des différents protagonistes lors d'une discussion, on perd le fil, et on en capte, pour ainsi dire, zéro, puisqu'on a à peine le temps de voir les visages qu'ils disparaissent.
Enfin, des interludes musicaux trop longs, en particulier la reconstitution finale du Live Aid, qui n'a aucun intérêt. Même une conclusion facile sur The Show Must Go On aurait été plus inspirée. Au lieu de cela, des photos des vraies personnes traitées dans le biopic, sur fond d'une musique feel-good : Don't Stop Me Now…