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Héléna0510
10 abonnés
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3,5
Publiée le 8 juillet 2013
Deux jeunes aventuriers au coeur pur se laissent porter par leurs sentiments dans une simplicité déroutante Entre enfance et âge adulte, cette douce poésie nous balade dans des tableaux aux couleurs pastels merveilleusement bien dessinés L’ esthétisme tiré au cordeau de Wes Anderson nous séduit toujours autant Un film qui donne envie de se mettre du bleu sur les paupières et de partir en quête de sa propre aventure, la tête haute
Cela commence comme beaucoup d'autres films de Wes Anderson : une démonstration de virtuosité en forme de revue de toutes les sortes de travellings et de panoramiques (horizontal, vertical, avant, circulaire...).
Mais il apparaît en quelques instants que cette virtuosité ne sera pas gratuite : elle est mise au service de l'histoire et des personnages. On est immédiatement happé par la narration très alerte et inventive.
Le film suit deux enfants qui tombent amoureux l'un de l'autre et fuguent ensemble, sur une île d'opérette, au cours de l'année 1965. Lui est orphelin, binoclard et scout. Elle est un peu folle, incomprise et violente. Leur amour est pur, calme, adulte.
Wes Anderson filme magnifiquement ces deux enfants, dont la composition est saisissante. Par un art consommé de l'effet comique et du contrepoint, les adultes semblent enfantins, perdus dans leur déprime et leur mesquinerie. Il est donc question d'abandon, de famille dysfonctionnelle, mais aussi d'espoir, de courage et de rédemption.
Cette très belle aventure est traversée d'une douce nostalgie (de la nature, de l'enfance, du passé, de cinéma) qui fait baigner l'ensemble dans une teinte ocre et une athmosphère brumeuse, parfaitement adaptées au propos du film. Il faut noter tous les détails qui contribuent sa parfaite réussite, comme la bande-son ou les multiples artifices et effets (ralentis, split screens) toujours utilisés exactement au bon moment. Anderson offre en passant des scènes d'anthologie comme la danse sur la plage au son de Françoise Hardy : je m'en souviendrai longtemps.
Un plaisir acidulé et craquant, pour tous les âges - parfaite ouverture, optimiste sans être frivole, du Festival de Cannes 2012. Suivez le festival sur Christoblog : http://www.christoblog.net/
Wes Anderson a souvent filmé des adultes comme s'ils étaient des enfants qui auraient refusé de grandir. Il était donc logique que le cinéaste filme pour de bon l'adolescence et sa volonté d'indépendance, laquelle s'oppose à une autorité parentale tournée en dérision. L'enfance est ici liée à un désir de fuite et de liberté sans pour autant désigner un horizon précis ; ce qui importe, c'est d'échapper au cadre rigide imposé par des adultes en fait eux-mêmes dépassés – c'est donc aussi, en partant à l'aventure, tenter de dérégler la mise en scène d'Anderson. Dans une scène d'ouverture qui nous présente la maison de Suzy, les étages et les pièces sont dévoilés avec une précision géométrique étouffante, à l'instar du sentiment éprouvé par la jeune fille dans son foyer. Il en va de même lors de la description du camp de scouts auquel appartient Sam, qui frappe par son parallélisme parfait des allées. Une fois les deux personnages unis dans la nature, les cadrages se font moins rigoureux, comme si la mise en scène devait (enfin) se plier à l'imperfection, apprendre à se dérégler. Ce n'est pas que le maniérisme d'Anderson n'est pas impressionnant mais on peut encore une fois se demander si celui-ci n'empêche pas le décuplement d'une émotion qui reste ici retenue par une forme s'autorisant peu d'écarts. D'ailleurs, une fois les enfants retrouvés, la mécanique formelle reprend sa marche et nous met à distance des personnages. Après les frissons d'une danse sensuelle sur "Le temps de l'amour" de Françoise Hardy, on doit de nouveau se contenter d'admirer ce qui se joue. Malgré cette mise en scène qui peut sembler trop imposante, il ne faudrait pas négliger les nombreuses qualités de "Moonrise Kingdom" : de sa maîtrise du rythme à son jeu sur l'opposition de couleurs (l'ocre comme symbole de vitalité, le noir comme celui de la morosité) en passant par sa description attachante d'adultes qui ne savent pas assumer leurs pouvoir – le chef Ward est effet incapable de commander ses jeunes scouts et le capitaine Sharp se laisse volontairement débordé par ses sentiments –, le film trouve sa singularité dans l'œuvre du cinéaste et captive dans sa totalité. Aussi ce n'est pas le plus beau long-métrage de Wes Anderson mais il y a de quoi être emporté par cette belle aventure minimaliste.
Le cinéma de Wes Anderson est étrange et poétique, son univers particulier et ses personnages loufoques. Ce film ne déroge pas à la règle : servi par une brochette d'acteurs de renom, on a droit à toute une galerie de personnages singuliers ou paumés. Le style est toujours aussi reconnaissable et le film parfaitement millimétré. Seulement, à force de soigner la forme et de vouloir se démarquer, Wes en oublie un peu l'émotion. On s'amuse mais on n'est pas transporté.
Le petit système autiste de Wes Anderson tourne certainement un peu trop parfaitement dans chacun de ses films, qui répètent ad lib les mêmes inquiétudes, les mêmes déchirures - la famille, dysfonctionnelle et recomposée, encore et encore - et les formulent systématiquement de la même manière, "miniaturisée" et obsessivement bouclée : avec une précision formaliste qui désamorce tout naturel, pour créer un petit théâtre précieux du monde auquel le spectateur doit adhérer s'il ne veut pas s'ennuyer à mourir devant tant d'artificialité. "Moonrise Kingdom" applique le système Anderson à l'adolescence, à la découverte simultanée de l'amour et de la cruauté du monde (nature en furie, pères indifférents, copains sadiques, adultes irresponsables...), et le fait avec sans doute moins de verve que dans les précédentes oeuvres du "petit maître", comme "la Vie Aquatique" et "Darjeeling Express". Pourtant, malgré nos réticences initiales, "Moonrise Kingdom" fonctionne parfaitement bien, et nous emporte finalement avec un vrai souffle lyrique, lorsque le chaos s'abat sur ces personnages certes dérangés, mais un peu trop proprets. Car c'est quand la violence crève la surface lisse de la représentation, quand le monde menace de s'effondrer, et quand la mise en scène précise et ludique (trop parfaite ?) de Anderson répond à d'autres défis (Comment filmer le danger ? La mort, même ?) que ses films nous saisissent, qu'ils gagnent ce supplément d'âme - régulièrement bouleversant - qui en font de vrais petits chefs d'oeuvre pop. C'est le cas avec ce "Moonlight Kingdom", pas si loin de la perfection de la "Vie Aquatique", qui nous abandonne enfin totalement conquis. Et scotchés dans la salle pendant le générique - musical - de fin, parfaite représentation de l'Art de Wes Anderson quand il s'agit de composer une symphonie magnifique en assemblant avec patience des fragments et des instruments a priori discordants.
En regardant « Moonrise kingdom » je m’aperçois que c’est la première fois que je vois un film de Wes Anderson et force m’est de constater, au vu de ce long-métrage, que j’ai probablement raté quelque chose. Car ce film au casting de luxe, jugez plutôt : Bruce Willis, Frances McDormand, Edward Norton, Bill Murray, Tilda Swinton et Harvey Keitel, sans compter les jeunes et talentueux Jared Gilman et Kara Hayward, constitue une perle de finesse et de drôlerie d’une heure trente-trois. Il y a chez ce réalisateur, comme chez Tim Burton, un univers propre qui touche à l’enfance, même si plus léger chez celui-ci, qui durant le temps d’un film emmène le spectateur dans un monde un peu barré. L’histoire en elle-même est inséparable de cet univers visuel très stylisé et sans lequel elle paraîtrait un peu bancale. On suit les aventures de ce couple d’ados solitaires et un peu bizarres qui pour vivre leur amour sont près à tout quitter. Face à ce duo très fort, les adultes qui constituent la majorité des personnages secondaires ne sont pas pour autant sacrifiés et présentent chacun une personnalité propre assurant au film une cohérence et une solidité narrative exceptionnelle. On ne s’ennuie pas un instant et même si la fin part un peu dans tous les sens et semble un peu un temps faible du film, ce dernier nous tient en haleine jusqu’au bout ce qui est déjà en soit une tour de force. Le film est, malgré le classement stupide américain (interdit aux moins de 13 ans non accompagnés pour cause de « contenue sexuel »!…. et de scène de tabagismes), un film familial hautement recommandable.
Une histoire d'amour confectionnée avec délicatesse par Wes Anderson, qu'il enveloppe dans son univers désuet. Le film ressemble à un livre d'images vintage, peuplé de personnages gentiment excentriques. C'est certainement son film le plus naïf, le plus nostalgique et le plus accessible. Mais il n'a rien effacé de son habituelle poésie. La magie de la mise en scène, toujours brillante fait le reste. La scène d'intro est un pur moment de cinéma, nous plongeant dans une maison de poupée grandeur nature. Du cinéma charmant qui n'a rien d'accessoire ni de vain.
Le réalisateur réussit l'exploit de nous raconter, une histoire somme toute assez dramatique, non pas avec des commentaires off enfantins, ou un regard puéril, mais au travers d'une mise en scène (léchée, colorée), d'un découpage et d'une tension dramatique qui aurait pu être celle d'un enfant de 11 ans racontant son vécu, avec sa perception, sa magie et sa résilience. C'est original, joyeux, congruent et sans temps mort. Une belle découverte.
Ok là Wes Anderson a frappé fort. Toujours la même patte mais l'univers autour du film est énorme en terme de créativité il arrive à sublimer l'innocence des gosses et leur courage. L'ambiance quasi militaire des scouts apporte un sérieux décalé, c'est brillant.
Une affiche étrange, un casting de folie, un scenario un peu barré, un décor fascinant, des acteurs déjantés. Et Wes Anderson aux manettes, en quelque sorte à mi-chemin entre Tim Burton et Terrence Malick (en prenant le meilleur des deux). Ici, la mise en place est un peu laborieuse, mais une fois qu'elle est faite, tout n'est que pur bonheur pour le spectateur. Anderson a réussi à filmer ses acteurs dans des situations dans lesquelles on ne les attendait pas ; Bruce Willis vilain, très mal fagoté et quelque peu stupide, Edward Norton immature et irresponsable, à la limite de la dépression, Bill Murray en ignoble personnage... L'histoire tourne autour de deux enfants de 12 ans qui veulent vivre une aventure et s’échappent ensemble dans la nature pour la vivre. Les situations qu'ils rencontrent, et leur manière d'y faire face sont du petit lait. Certes on rit, mais on est également plongé dans l'histoire où l'on se projette, faite d'amour, passionnée et passionnante. Sur la forme, le parti-pris de Wes Anderson est semble-t-il de filmer en centrant chaque plan sur le personnage de manière à rendre tant que possible l'image symétrique. Ça m'a un peu dérangé au début, mais il a le mérite de tenir son engagement jusqu’à la fin, et au fur et à mesure du film, on peut se rendre compte de l'effort que cela a du nécessiter. Le film est court, dynamique, drôle, touchant, beau... Et il mérite largement d’être vu.
Il faut une âme d'enfant pour apprécier ce film poétique et décalé. Les acteurs sont excellents et la mise en scène surprenante comme d'habitude avec Wes Anderson. Un bon moment de cinéma.
Apparemment, le cinéma de Wes Anderson a ses fans attitrés, depuis son tout premier film, Bottle Rocket. Alors quand on a appris que ce serait son Moonrise Kingdom avec son casting alléchant, qui ferait l’ouverture du Festival de Cannes 2012, quelle ne fut pas leur joie…
N’en ayant encore jamais vu, je découvrais le style de ce réalisateur américain aimé des bobos français. Entouré d’un casting très efficace (on saluera les interprétations géniales de Frances McDormand, Edward Norton et surtout le génial et émouvant Bill Murray), Wes Anderson réalise un film émouvant, amusant, attendrissant sur l’enfance (sujet très compliqué à manier, tant on peut tomber dans la mièvrerie la plus abjecte), grâce à sa mise en scène faite d’inserts rythmés et de plans d’ensemble magnifiques et à son scénario efficace, jamais ennuyeux et toujours drôle, sans oublier un peu de mélancolie. Certaines scènes sont vraiment réussies, de redoutables moments de comédies et d’autres terriblement émouvants, on passe par toutes les émotions dans ce film.
D’une sobriété incroyable malgré une esthétique qui aura ses détracteurs, à n’en pas douter, à cause de sa propreté trop travaillée. Sur le peu de films en compétition à Cannes que j’ai vu cette année, il aurait été ma Palme d’Or.
Une fable de Wes Anderson sur l'enfance et le premier amour dans le monde des scouts américains dans les années 1960. Avec des acteurs dans les rôles où les attendent pas : Bruce Willis , Bill Murray, Edward Norton, Frances McDormand, Jason Schwartzman, Tilda Swinton et le légendaire Harvey Keitel dans le rôle du commandant Pierce.
"Moonrise Kingdom" c'est le chef d'oeuvre auquel je m'attendais pas par excellence. Après avoir découvert Wes Anderson avec "La Vie Aquatique" et en être resté sur ma faim, c'est un peu à reculons que je me suis lancé dans le visionnage de celui-ci. Et bien le Grand Wes Anderson m'a démontré que j'avais eu bien tort de douter de lui. Ce mec est tout simplement un génie de la mise en scène ! Il y a une telle harmonie dans ses idées et la manière dont il les retranscrit à l'écran que ce fut un véritable bonheur pour le jeune cinéphile que je suis. Etant très sensible à la beauté des images, vous n'imaginez pas le plaisir que j'ai pu ressentir devant une telle perfection de la composition des plans et la beauté de la photographie et des décors choisis. C'est du grand art tout simplement. Et à tout cela s'ajoute une histoire touchante et émouvante par l'innocence qu'elle dégage, portée par un casting juste remarquable que l'on aimerait retrouver plus souvent. Autant je peux comprendre qu'on puisse ne pas adhérer à l'univers de Wes Anderson, autant tout le monde se doit de reconnaître que c'est un excellent réalisateur. S'il y a bien un de ses films qu'il faut voir, c'est "Moonrise Kingdom" !