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Benjamin A
648 abonnés
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3,0
Publiée le 28 juin 2015
C'est dans un gigantesque cirque, sous un chapiteau géant, que l'on découvre Lola Montès alors en pleine déchéance et rejouant sa propre vie, face à un public voyeur et profitant de cette femme blessée.
Dernier film d'Ophüls, qui connaîtra la mort deux ans après sa sortie, Lola Montès a d'abord beaucoup divisé à son époque. Il nous fait suivre la déchéance de cette femme à travers une structure audacieuse tournant autour d'un spectacle de cirque dont elle est la vedette et où elle joue son propre rôle, celui d'une courtisane qui aura connu diverses aventures notamment dans les milieux mondains avant de chuter et de se retrouver vieillie et malade dans ce cirque, où sa chute est visible aux yeux de tous.
C'est assez effrayant la manière dont la vie de cette femme est livrée en pâture à un public odieux et la façon dont elle accepte son sort et rejoue sa propre vie, ne rendant son sort que plus fort et cruel. Les limites entre la vie à la scène, la glorification de cette déchéance, tout cela est maitrisé par Ophüls et il retranscrit toute cette humiliation. Pourtant, j'ai été plutôt déçu par le film, par son fond, l'histoire entière de cette femme et sa vie dont Ophüls ne m'y a que partiellement intéressé, contenant en plus quelques lourdeurs et surtout un manque d'émotions vis-à-vis de son sort. C'est finalement lors des séquences de cirques que l'intérêt et la puissance du film sont les plus forts et les mieux retranscrits.
C'est dommage car le film est, dans la forme, magnifique, que ce soit au niveau des couleurs ou la maîtrise de la caméra par Ophüls tant dans les mouvements que dans les plans ou les techniques (quels plan-séquences !). De plus, Martine Carol livre une remarquable composition, tout en sobriété pour retranscrire les enjeux, la déshumanisation et la cruauté du sort de cette femme.
Décevante dernière pour Max Ophüls, notamment dans l'émotion, la puissance et le fond de l'histoire mais Lola Montès brille aussi par sa beauté formelle, l'ingéniosité dont est toujours capable de faire preuve le metteur en scène de La Ronde ou encore une grande Martine Carol. Après cela, Max Ophüls décédera et laisse derrière lui un immense héritage dont il me tarde encore d'en découvrir toutes les facettes, surtout après avoir été totalement bouleversé par Lettre d'une inconnue et ébloui par des œuvres comme La Ronde ou Le Plaisir.
Lola Montès, dernier film de Max Ophuls, est une fresque ambitieuse et controversée. Il nous présente l'histoire de Lola Montès, femme fatale devenue freak et obligée de conter sa vie dans un cirque. Ophuls nous offre une grande leçon de mise en scène via cette thématique du cirque. Explosion de couleurs, multiplication de figures de style baroque impressionante, le metteur en scène déborde d'inspiration. On pourrait écrire beaucoup sur ces scènes de cirque et la gestion des décors par rapport aux personnages, la gestion des couleurs, le rythme, ect.... le plan séquence final vaut à lui seul le déplacement. Ce qui est un peu dommage c'est que tout le film n'est pas comme ça : en effet on nous propose des flash backs racontant les différentes histoire d'amour de Lola. Ophuls s'efforce de ne pas tomber dans le conventionnel et suggère souvent l'artificialité de sa mise en scène (les étoiles en carton). Mais pour que le spectateur s'attache aux personnages, il aurait fallu les travailler un peu plus. Martine Carol est totalement inexpressive et il faut beaucoup de bonne volonté pour l'imaginer en femme fatale. Il y a pourtant beaucoup d'effort dans les images, la reconstitution du royaume de Bavière, la révolution, ... Mais je suis resté un peu hermétique à tout cela. Dommage donc, il y avait certainement mieux à faire au vu du potentiel des scènes de cirque.
Un vieux film qui ne donne pas l’impression aux spectateurs d’assister à un film qui en vaut la peine, grâce à des enjeux et à un scénario prenant. Non recommandable. Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
Fresque imposante et virtuose, «Lola Montès» brille par la magnificence de ses décors, par ses couleurs sublimes, par sa débauche de moyens rappelant l'opulence et le soin maniaque accordé aux détails des longs métrages de von Stroheim ou de Visconti. Mais ce qui n'aurait pu être qu'une chronique historique, lourde et académique de plus se transforme sous la géniale caméra de Max Ophüls en saisissante tragédie humaine, non dénuée d'ironie. C'est une fois de plus le récit d'une ascension exceptionnelle et d'une chute vertigineuse, mais qui offre une vision kaléidoscopique de l'époque dans laquelle vivait Lola Montès (pas si éloignée de la nôtre) et de tous les êtres qui gravitent autour d'elle. En effet le scénario va et vient entre le présent douloureux de Lola et son passé qui a fait sa renommée et sa gloire. Ophüls maîtrise suffisamment son sujet pour éviter le pur exercice de style, et s'il brosse le portrait d'une courtisane arriviste il dépeint dans le même temps toute une galerie de seconds rôles masculins non moins touchants, approfondissant sur un plan sentimental et thématique un long métrage déjà riche et foisonnant du point de vue de la mise en scène et de la profondeur de champ. Le ton du film oscille entre la vulgarité et le voyeurisme du cirque et l'éclat de passions amoureuses sublimées par le regard d'Ophüls (et le souvenir nostalgique de Lola), avant de se ternir en raison de la versatilité quasiment innée de cette croqueuse d'hommes. Aujourd'hui le scandale provoqué par «Lola Montès» est oublié, surtout que le dernier film de Max Ophüls s'est couvert d'une patine qui heureusement ne le dessert pas : tous ces mouvement gracieux, ces dialogues finement ciselés n'ont pas grand chose de naturel mais c'est ce qui fait tout leur charme. L'avant-gardisme prétendu de «Lola Montès» est donc relatif, mais le talent de son réalisateur est quant à lui absolument indéniable. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Bien que légerement ennuyeux (OK, c'est un euphemisme) pour le spectateur d'aujourd'hui, ce film est véritablement monumental d'un point de vue esthetique. Chaque plan est délicatement travaillé, au niveau de la couleur et de la composition, pour un effet des plus agréables pour ceux qui se donnent la peine d'y faire attention. Sur ce point, je le dis sans avoir peur, Lola Montes est véritablement, un précurseur, un véritable film d'avant garde.
Après une première partie dynamique alternant intelligemment narration romancée au sein de numéros de cirque artificiels et vérité intime des souvenirs de l'héroïne pour questionner avec cynisme le rapport au réel et au spectacle impudique illusoire, le film traîne en longueur dans sa narration de l'histoire sentimentale entre celle-ci et Louis de Bavière sans dessein visible ni intérêt manifeste. D'ailleurs la justesse de la mise en scène et surtout l'esthétisme des décors (naturels) s'amenuisent alors que la prestation concernée de la vibrante Martine Carol ne saurait être blâmée pour la perte d'empathie avec sa Lola passée d'égérie mondaine à curiosité foraine. Un biopic qui malheureusement n'assume pas son concept jusqu'au bout.
Construit comme un ballet spectacle, l'évocation de la vie de cette femme qui "ne savait pas danser, mais savait déclencher un scandale". Le film est un flashback permanent sur sa vie et la construction originale nous montre le spectacle de sa vie au travers du cirque. On apprend davantage sur la façon dont les hommes s'emparent de Lola qui est en éternelle représentation, sa faiblesse d'ailleurs, que sur sa vie elle-même qu'elle va subir constamment. Une fantaisie très élégante.
La précision maniaque d'Ophüls dans sa mise en scène (avec ses mouvements de caméra fluides et son sens du symbolisme) n'a d'égale que son indifférence à creuser des personnages, laissant ses interprètes se promener à l'écran sans leur donner l'occasion d'une composition allant chercher la profondeur des sentiments et des réactions exacerbées. Ainsi, Lola Montès fait-il l'effet d'un long diaporama sur les amours d'une femme livrée en pâture au spectateur, avec de jolis effets de manche mais un côté désincarné qui empêche à mon sens de rentrer pleinement dans le jeu de son réalisateur. Son échec critique et public de l'époque, à cet égard, n'est pas complètement incompréhensible.
Au début j'étais un peu dubitatif (les 20 premières minutes ne sont pas celles que j'ai préférées), et ensuite j'ai vraiment beaucoup aimé. J'ai trouvé la narration vraiment sympa, cette façon de passer du numéro de cirque à la vie de Lola Montès, c'est une bonne idée, surtout que le réalisateur s'amuse un peu en faisant de son film un vrai spectacle (ça commence par l'ouverture, on hisse le rideau etc. et à la fin on ferme la porte, le spectacle est terminé).
En plus de ça c'est bien filmé, bien mis en scène, le sujet est intéressant, y a certains flash back plus intéressants que d'autres, mais tout de même.
De Max Ophüls, je n’avais admiré que « La Ronde » sorti en 1950. Je viens de voir sur grand écran « Lola Montès » produit 5 ans plus tard mais ici dans une version restaurée car à sa sortie il y avait eu un tel scandale que les producteurs avaient coupé certaines scènes et modifié totalement le montage. La version présentée est – selon le carton qui précède le film – très proche des intentions du réalisateur … et au passage, on peut juger de l’évolution - pour ne pas dire révolution des mœurs - depuis 70 ans ! L’histoire est en elle-même simple : l’ascension rapide car « sur canapé » dirons-nous, de la comtesse de Landsfeld (Martine Carol) parmi les plus hautes sphères et en particulier le roi Ludwig 1er de Bavière puis sa déchéance pour terminer dans un cirque à la Nouvelle Orléans où Monsieur Loyal (Peter Ustinov) lui demande chaque soir de répondre à toutes questions des curieux avant de finir dans une « cage aux fauves » où les hommes ont le droit de toucher la main de la « courtisane scandaleuse » pour 1 dollar. Le film est d’ailleurs encadré par l’ouverture et la fermeture d’un rideau … en hommage peut-être à « La Chienne » de Jean Renoir (1931) ? Ce qui est assez extraordinaire ce n’est pas bien sûr l’histoire de ce conte cruel et mélancolique parois onirique, mais la technique cinématographique avec une caméra rarement immobile suivant toujours les personnages ou prolongeant/annonçant les actions et ce au travers d’un décor baroque hypertravaillé (comme dans « La Ronde ») sans compter les cadrages obliques, les jeux de lumière et d’ombres … et alors que le film a été tourné en cinémascope, l’utilisation de caches pour rétrécir le champ sur des plans plus « intimes ». Un petit défaut : on ne perçoit pas très bien les rapports qui unissent Mr Loyal et sa bête de cirque même « si le scandale, c’est de l’or partout et que (tous les 2) font le même métier ». Par contre on sera amusé par le choix du peintre officiel du roi de Bavière (Anton Walbrook dont le jeu est très subtil et qui était d’ailleurs le narrateur/meneur de jeu de « La Ronde »), choix fonction non pas du talent … mais de son temps pour faire un tableau. De même on est amusé de voir dans le rôle d’un jeune étudiant autrichien essayant de sauver Lola Montès de la révolte qui éclate en Bavière, Oskar Werner … qui n’est autre que Jules du fameux « Jules et Jim » de François Truffaut (1962). Un film peut-être réservé aux cinéphiles pour essayer d’approcher toute la finesse technique de Max Ophüls et ce à l’époque où les caméras pesaient un certain poids !
La construction du film est très intéressante : le film se déroule le temps d'un spectacle de cirque et intègre de nombreux flashbacks. Beaucoup d'éléments à analyser: le rapport fantasme/réalité; la déchéance/l'ascension; la place de la femme; la femme objet; la désillusion; l'éternelle insatisfaction... L'alternance plans larges/plans resserrés est aussi à noter. Bref, un film que les cinéphiles apprécieront autant pour sa forme que son fond.
Lola montès est un très beau film de Max Ophüls. La mise en scène du réalisateur est irréprochable, l’histoire est travaillée, recherchée et intéressante, il y a un bon rythme, le film est captivant du début à la fin et pour finir, les acteurs comme Martine Carol, Peter Ustinov ou encore Anton Walbrook sont tous convaincants dans leurs rôles. En clair, c’ est à découvrir…