Chassé-croisé en Islande. Reprenons depuis le début. Contrebande est le remake de Reykjavik-Rotterdam, réalisé par Oskar Jonasson dans lequel, Baltasar Kormakur, interprétait le rôle du personnage principal. Il passe donc de l’autre côté de la caméra afin de réaliser le remake du film original dans lequel il jouait.
Le réalisateur de 101 Reykjavik, déjà tributaire des studios hollywoodiens par deux fois dans des films peu mémorables (A little trip to heaven et Inhale), se pose encore en faiseur avec ce remake.
Même si le film s’avère peu séduisant au travers son pitch (vu et revu) et sa démarche (remake inutile ?, Hollywood en cruel manque d’idées), le casting peut porter à intérêt. Le résultat lui, s’inscrit pleinement dans la définition de la bouteille à moitié vide, ou pleine, c’est selon.
Contrebande s’avère donc être une petite série B pour certains ou un film faible à la limite de la caricature pour les autres ; l’alcool frelaté donne toujours la gueule de bois.
Si dans ses premières minutes le film tente de flirter ouvertement vers l’univers de Michael Mann, sans réussite, la direction prise ne peut tenir assez longtemps cette cadence pour marquer la comparaison. On retombe très vite dans une réalisation, certes stylisée mais dénuée d’un vrai relief, apportant valeurs à l’édifice. Kormakur se repose alors sur la dynamique classique de son script qui dans la première partie s’attache à reproduire un effet fonctionnant dans le 7ème art, le braquage en équipe. Une fois le groupe formé, le film trace faiblement sa route. Ne pouvant totalement surfer sur cette facilité, tout s’effondre une fois l’entreprise découverte, au propre comme au figuré. Contrebande finit dans ses derniers retranchements par tomber dans des tonalités de B-movie, là où la maladresse de dénouement ne réussit pas à cacher une réalisation devenue brouillonne quand elle n’est pas illisible, voire illogique, notamment lors de scènes d’actions. On ne retient alors que certains élans, trop rares et peu originaux, qui donnent au film une certaine saveur.
En outre ; afin de fortifier son film, Kormakur à su s’entourer d’un casting séduisant, bien que parfois en roue libre. On pense à Giovanni Ribisi à la limité de l’excès, quand du côté opposé Ben Foster (qu’on apprécie beaucoup) sait en un simple regard donner la note juste du rôle qu’il doit composer. Mark Wahlberg, lui, semble s’amuser dans ce genre, rappelant le très faible Shooter, mais qui finalement assume pleinement ce genre de polar de second niveau, alors que Kate Beckinsale, qu’on a connue de plus mauvaise composition, peine tout de même à faire autre chose qu’acte de figuration.
Contrebande est donc le résultat de cet ensemble, un film à ne pas prendre au sérieux, comme un faible B-movie assumé. On arrive presque à en apprécier les tréfonds tant le cinéma américain peine à se renouveler ces derniers temps et dans ce prisme budgétaire, Contrebande finit presque par être un polar de seconde zone honorable, tout du moins divertissant ne mentant pas sur la marchandise : remake inutile à la sauce US.
http://requiemovies.over-blog.com/