Après avoir osé enchaîné Le Pacte, Effraction et Ghost Rider 2, on avait de quoi flipper en ce qui concerne 12 heures porté par Nicolas Cage, surtout que le film est sortie depuis belle lurette aux States et qu’il n’a rapporté que 300 000 dollars malgré un budget de 35 millions et sans compter les affiches assez laides, aussi bien française qu’américaine. Mais bon on se dit que ça peut peut-être passer, on retrouve après Les Ailes de l’Enfer le duo Cage/Simon West et le précédent film du réalisateur, Expendables 2, avait réussit à surpasser le premier !
STOLEN FROM TAKEN
Nicolas Cage se glisse ici sous la peau de Will Montgomery, braqueur qui s’est fait planté par sa propre équipe en pleine cavale après avoir dérobé 10 millions de dollars. Conséquence ? Il se fait attraper et est condamné à 8 ans de prison. Une fois sorti, monsieur a décidé de se ranger et de se consacrer entièrement à sa fille qui disons-le, n‘en a strictement rien a foutre de lui, elle parait dès le début assez antipathique pour le spectateur. Elle n’a clairement pas envie d’entamer une longue conversation avec lui et appelle le premier taxi présent pour s’en aller chez son psy, seulement voila : le conducteur n’est autre que Vincent (Josh Lucas), son ex-associé qui va alors enfermer sa fille dans le coffre ! Il est persuadé qu’il a gardé les 10 millions de dollars et veut à tout prix récupérer la somme en 12 heures, Nicolas Cage se transforme alors en Super-Papa prêt à tout pour sauver sa fille et par conséquent, enfreindre la loi à nouveau. L’histoire n’es pas sans rappeler un certain Taken avec où Liam Neeson se transformait en papa badass pour récupérer sa fille Maggie Grace enlevée à Paris. Le film essaye en vain de surfer sur la vague de ce film, le titre original Medaillon a même été changé en Stolen, ce qui veut exactement dire la même chose et en plus ça rime ! En plus de transpirer l’indigence et les clichés, le scénario manque cruellement d’émotion, on déplore quelques invraisemblances et les quelques vannes présentes sont comme qui dirait foireuses.
Ce Taken du pauvre est également entaché par des scènes d’actions pas réellement intenses, des combats pas assez jouissifs, Nicolas Cage semble galérer à courir et on a l’impression qu’il va s’écrouler par terre en lâchant "i’m too old for this shit”. Malgré les lacunes visuelles que possedait EX2, il s’agissait d’un spectacle hautement divertissant avec ce qu’il faut de violence et d’humour pour passer un bon moment. Ici l’image n’est pas mauvaise mais c’est la réalisation qui pose problème : Simon West pendant son travail de mise en scène semble avoir occulté les mots ambition et invention de son esprit, rendant l’ensemble plutôt simpliste et répétitif. Un moment censé être intense comme le crash au ralenti d’une voiture ne fonctionne pas car l’instant est mal filmé et trop saccadé pour pouvoir l’apprécier pleinement.
On espère quand il y a ce genre de saccage que le bad guy va sauver un peu la mise en nous offrant une interprétation nerveuse et terrifiante. Malheureusement il n’en est rien, la tâche à été confié à Josh Lucas, ici grimé en barbu à la tignasse blonde qui a tout l’air d’un Brad Pitt qui se serait fait mordre par un zéké dans World War Z. Résultat: il a une allure de SDF, il lui manque des doigts et une jambe, rien que ça. Oui, Nicolas Cage affronte un Gerry Lane sous acide, croisé avec un certain Oscar Pistorius en pleine déchéance ! Mais attention, pas le genre à assassiner sa compagne lors de la St-Valentin, mais plutôt à jouer les pointeurs en kidnappant des jeunes filles le jour de Mardi Gras ! Il a beau surjouer, son personnage n’arrive pas à s’imposer. Bref, la tentative de faire l’un des méchants les plus mémorables du cinéma voulut par le réalisateur tombe à l’eau, seule la discrète et lumineuse Malin Akerman (Watchmen) tire son épingle du jeu, elle apporte un peu de jovialité à ce spectacle douteux. Nicolas Cage, perso, je l’aime bien mais son jeu ne parvient pas à sauver l’ensemble, paraissant plus à un mauvais direct-to-dvd indé qu’à une honnête série B.