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    A moi seule
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    Cluny
    Cluny

    66 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2012
    Frédéric Videau raconte ainsi la genèse de son film : "Ce qui m'intéressait, c'était de partir du choc que j'ai éprouvé devant l'interview de cette fille (Natascha Kampusch) à la télévision. Au bout de quelques secondes, je n'écoutais plus ce qu'elle disait, je la regardais et les questions se bousculaient dans ma tête : comment pouvait-elle être aussi forte, souriante et pleine de vie après ce qui lui était arrivé ?" Précision importante, car elle dissipe une interrogation qui plane sur un tel sujet : peut-on faire un film d'une situation aussi sordide, et comment montrer la relation entre le bourreau et sa victime sans tomber dans le voyeurisme malsain ? Même si l'histoire autrichienne reste forcémenr présente dans la tête des spectateurs comme elle a dû l'être dans celles des membres de l'équipe du film, il s'agit d'une autre histoire, une fiction comme le rappelle le panneau qui apparait au début du film.
    Deuxième précision nécessaire : le sujet du film n'est pas uniquement le rapport entre Vincent et Gaëlle, et encore moins son issue, puisqu'on nous montre la libération de la jeune fille dès la deuxième scène, avec d'emblée toute l'ambiguïté qu'elle recèle : Vincent a-t-il laissé la porte ouverte intentionnellement ? Que signifie cet arrêt de Gaëlle quand elle se trouve au bout de l'allée et qu'elle regarde Vincent, ou plutôt le spectateur qui est à sa place ? Il existe au moins trois films qui racontent l'histoire d'une jeune fille ou d'une jeune femme séquestrée par un homme : "Contre toi", de Lola Doillon, "La Piel que habito", de Pedro Almodovar, et "La Drôlesse", de Jacques Doillon. Dans les deux premiers, la motivation du kidnappeur est la même : la vengeance. La motivation de François dans "La Drôlesse" peut sembler se rapprocher de celle de Vincent, a savoir un besoin d'échapper à sa solitude. Je dis "peut sembler", car, et c'est une des forces du film, on ne sait finalement pas grand chose des motivations du bourreau.
    Vincent, interprété tout en finesse par Reda Kateb (" Un Prophète", "Mafiosa"), annonce dès le premier jour les règles qu'il a fixées : il ne touchera pas Gaëlle et il lui fournira tout ce dont elle aura besoin, mais il la punira d'isolement dans sa cave à chaque tentative de se soustraire à son autorité. Il lui procure livres, DVD, ordinateur, lui fait la morale quand elle refuse de manger ou qu'elle déchire un livre, et il lui fait même faire des dictées, en les prolongeant jusqu'à ce qu'elle écrive un paragraphe sans faute. Comme Natascha Kampusch emmenée de force au ski par son ravisseur, elle apprend même à conduire la nuit. Ponctuée des éclats de la violence de Vincent, cette relation butte sur la résolution de Gaëlle de refuser d'en accepter le principe. Et si s'installe à la longue une relation de vieux couple, lui racontant les discussions à la scierie sur l'annualisation du temps de travail, elle parlant de sa dernière lecture ("La Rivière de sang", de Jim Tenuto), Gaëlle réaffirme à chaque fois que la normalité de ce quotidien étrange semble s'être installée qu'elle partira à la première occasion.
    Tout cela, nous le découvrons progressivement à la lumière des souvenirs qui reviennent en flashbacks, pas forcément dans l'ordre chronologique, reconstitué grâce à l'évolution des teintures de la chevelure de Gaëlle. Et ces souvenirs émergent en regard de l'après qu'est en train de vivre la jeune fille, marqué par sa difficulté à reprendre une place après huit ans ("Ca fait combien, en francs ?"), et par la difficulté de ses proches à sortir de leur tristese et de leur culpabilité. Le père, remarquablement joué par Jacques Bonaffé, et la mère, tout aussi bien incarnée par Noémie Lvovski, n'arrivent pas à voir dans cette frêle jeune femme de 18 ans la petite fille de 10 ans qu'ils croyaient à tout jamais perdue, et tous parlent de son ravisseur comme d'un monstre alors qu'elle même éprouve de la culpablilité à pouvoir s'en souvenir autrement. Cette difficulté à vivre sa libération évoque un autte film, "Rapt" de Lucas Belvaux sur l'enlèvement du Baron Empain.
    Le film repose sur Agathe Bonitzer, à qui Frédéric Videau a pensé dès l'écriture du rôle. Elle impose son personnage avec une intensité bouleversante, renvoyant à tous ceux qui s'apitoient sur elle une forme dérivée de la violence de Vincent, et suggère par un regard ou un silence toute la palette des émotions qui habitent son personnage d'écorchée vive. La très belle photographie hivernale renforce une message implicite, en opposant la froidure des scènes du monde extérieur à la chaleur relative de la maison de Vincent, et ayant soin de jouer la complémentarité des teintes dominantes avec les différentes teintes de la chevelure de Gaëlle. Film à la fois dérangeant et passionnant, "A moi seule" révèle une étonnante maîtrise pour un deuxième film, et offre indéniablement une des bonnes surprises de ce début d'année.
    http://www.critiquesclunysiennes.com/
    traversay1
    traversay1

    3 177 abonnés 4 653 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2012
    Contrairement au film autrichien Michael, très éprouvant, A moi seule ne traite pas que de la séquestration d'une jeune fille pendant longues huit années. Il commence par sa libération et ce n'est pas fortuit, le thème de sa reconstruction ayant au moins autant d'importance sinon plus pour le réalisateur, Frédéric Videau, qui conclut par une très belle scène en train, synonyme de prise en main de son destin par l'adolescente. Entre temps, le film se déplace entre deux prisons, celle du dehors n'étant pas moins oppressante que celle du dedans. D'où son ambigüité, qui est à son paroxysme dans les scènes qui opposent le ravisseur à sa victime. Une relation étrange, quotidienne, faite de rares accès de brutalité, mais surtout de partage et de rapports de force qui ont parfois tendance à s'inverser. Des rapports fascinants dans lesquels la sexualité semble absente au point que l'identité du bourreau devient opaque et que le syndrome de Stockholm semble rôder. Mais rien n'est moins sûr. Quelques incohérences, des flashbacks en trop grande quantité, brouillent encore davantage le message du film, qui contient en lui une égale dose de douceur et de violence. Il fallait de très bons interprètes pour retranscrire les incertitudes d'une histoire qui aurait pu être désincarnée. Agathe Bonitzer et Reda Kateb sont tout bonnement parfaits dans des rôles excessivement équivoques.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 avril 2012
    Alors que se prépare malheureusement une adaptation du livre de Natascha Kampusch, Frédéric Videau ne fait que s'en inspirer lointainement pour signer "A moi seule". Et le résultat est une très bonne surprise. Tout d'abord, Videau a trouvé le bon ton pour parler d'un fait divers comme celui-ci : pas de pathos, pas de surplus d'émotion racoleuse, mais pas non plus de froideur excessive ou de cynisme. Bien qu'assez exigeant, "A moi seule" est de fait un film plutôt agréable à regarder, chose qui peut a posteriori paraître gênant étant donné le sujet. C'est également un bon exemple de scénario qui parvient à jongler entre présent et passé sans lourdeurs. Après l'évasion, l'histoire de Gaëlle est faite de rencontres divers et variées (ses parents, un ancien ami, une femme dans le train), qu'on ne revoit plus par la suite, mais qui laisse chacune un souvenir tenace dans l'esprit du spectateur. Si la réalisation est conventionnelle, c'est également parce que "A moi seule" est un film d'acteurs : Agathe Bonitzer, avec ses faux airs de Charlotte Gainsbourg, est impressionnante, tout comme Reda Kateb, ou bien encore Noémie Lvovsky, dans un rôle certes court mais qui est probablement son meilleur. Maîtrisé de A et Z (y compris dans sa musique), "A moi seule" est une des meilleurs surprises françaises des derniers mois.
    betty63
    betty63

    15 abonnés 428 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 juillet 2014
    J'ai pas trop adhéré à ce film où je n'ai pas compris pourquoi il y a eu un enlèvement d'enfant. C'est pas très bien joué et du coup le film qui traite un sujet grave passe totalement à côté et ça devient ennuyeux. Aucune piste nous est donnée pour expliquer les circonstances et les raisons de ce kidnapping et si l'on a quelques infos sur les conditions de détentions elles n'apportent pas le vécu qu'il conviendrait peut être de ressentir en pareille circonstance.
    schemaman
    schemaman

    16 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 avril 2012
    Très bonne (grande) réalisation. Un film toute en finesse des sentiments et intelligence. Des acteurs remarquables. Pas de temps morts ou de longueurs. Un petit grand chef d'oeuvre appuyé par une musique simple mais particulièrement bien trouvée. A recommander à ceux qui savent que le cinéma, c'est pas seulement pour "se distraire", c'est aussi pour réfléchir.
    islander29
    islander29

    783 abonnés 2 287 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 avril 2012
    franchement je n'ai pas accroché, beaucoup d'illusions et d'incohérences dans cet enlèvement romancé d'une gamine de 8 ans....La première ce sont les allées et venues entre passé et présent, le ravisseur curieusement a la même tête alors que la petite a vieilli de 10 ans...Assez gros....Ensuite la relation est très improbable et ne semble presque jamais tragique, on aurait presque l'impression d'avoir un frère et une soeur, des connaissances presque affectives...Et puis le style de la caméra est sans finesse, sans esthétique...les dialogues et le jeu des acteurs n'emportent jamais l'adhésion ou l'émotion ...Une distance froide et pêrmanente semble habiter la mise en scène, (jeu des acteurs, aucune chronologie des années, liens incohérents).....C'est du mauvais cinéma art et essai (à mon humble avis), sans exaltation et presque sans approche psychologique de ce qui aurait du être une tragédie....Pour ce film je vous laisse seuls juges et maitres....
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    176 abonnés 1 859 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 décembre 2014
    Le gros défaut de ce film est de juxtaposer des scènes illustratives qui ne font pas progresser l'histoire. Or nous savons dès le début ce qui s'est passé, de sorte qu'on ne s'intéresse guère aux relations entre la jeune fille et son ravisseur, d'autant qu'on ne les voit pas évoluer. La partie qui suit la libération de la captive pourrait être plus intéressante, mais elle est également très décousue. Quant à la psychologie du ravisseur, elle est totalement incompréhensible et de nombreuses invraisemblances plombent la crédibilité de ce drame. Ajoutons que la musique est particulièrement mauvaise et inadaptée. Dommage car les comédiens sont excellents. Mais, sur le thème du syndrome de Stockholm et des relations geolier/prisonnière, on a fait beaucoup mieux. A commencer par L'obsédé de William Wyler.
    annastarnomberon
    annastarnomberon

    121 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 avril 2012
    On s'approche ici du "très grand petit film"... C'est une belle découverte pour moi qui y allais sans la moindre idée de ce qui m'attendait. Cela m'arrive rarement de me lancer vers l'inconnu au cinéma, mais découvrir le film sans savoir où il va nous emmener a un côté très agréable. On commence avec la gueule cassée (qui rappelle celle de Joey Starr d'ailleurs) de Reda Kateb. Puis on comprend de quoi il est question, et le montage qui alterne plusieurs niveaux de présent et de passé laisse découvrir un peu plus à chaque scène le sujet central du film : la solitude, l'attachement "illégitime" que l'on peut ressentir pour quelqu'un, la culpabilité jumelle à cet attachement et le sentiment d'incommunicabilité qui entoure ces relations tortueuses que seuls semblent pouvoir comprendre ceux qui les vivent. L'émotion est présente mais joue sur la réserve, avec un sujet qui aurait pu mener à de l'étalage voyeuriste le film sait rester à sa place. C'est justement par cette sorte de pudeur que l'on s'émeut. C'est intimiste sans être intrusif. Les personnages, tous torturés à leur façon, sont magnifiquement interprétés par une Agathe Bonitzer très prometteuse, un Reda Kateb incroyablement touchant et une Noémi Lvosky qui confirme ses qualités d'actrice sans artifices, à taille humaine. C'est un petit film dont on entend peu parler, avec une esthétique soignée (les couleurs sont très belles) mais une caméra assez classique, mais qui vaut son pesant d'or : quand le générique s'est arrêté toute la salle était encore présente (bon il faut dire qu'il était 17h et qu'on était 10 à tout casser), et nous semblions tous avoir du mal à décrocher. On reste pensif, et c'est assez admirable que le film ait réussi à nous faire comprendre cette situation affreuse dont a été victime Gaelle (personnage très inspiré par l'affaire Kampusch) alors qu'à aucun moment elle ne met de mot sur cette affection énorme qu'elle a porté à son ravisseur. En somme, un très beau film porté avec beaucoup de subtilité sur l'histoire d'un déracinement...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 avril 2012
    Les accroches pour aller voir ce film sont faibles, et donnent plutôt l'envie de passer dessus: un réalisateur sorti de quasi nulle part, une actrice principale fille à papa, dont la mère tient d'ailleurs un des rôles principaux, témoignant d'un entre-soi consanguin du petit cinoche intello français, n'en jetez plus... Et si je suis allé le voir c'est uniquement parce que la prestation de Reda Kateb dans "Qu'un seul tienne les autres suivront" m'avait bluffé; il est de la famille de Kateb Yacine, le grand écrivain algérien. Bon... Après tout, tant mieux pour eux. Le thème lui-même rebute; le lien émotionnel entre un kidnappeur gentil bourreau et sa victime enfermée dans la cave, pendant de nombreuses années formatrices d'adolescence. Un petit message écrit en début de projection fleure bon une certaine humilité; ce n'est que le fruit romanesque de son auteur. La suite prouvera que c'est vrai. L'histoire est bien amenée. Certains trouveront cela surréaliste, mais quand on sait ce qui se passe dans le monde... La direction d'acteurs est époustouflante. La fille à son réalisateur de papa, Agathe Bonitzer, est équilibrée, avec aisance, sur le fil des troubles introspectifs et de leur expression crédible dans le jeu d'actrice. Elle est excellente : on peut s'identifier à l'histoire de son personnage. Reda Kateb fut comme je l'attendais, un killer. Pour n'en citer qu'une; il y a une scène où son personnage solitaire, à l'écart de la grosse majorité des relations sociales, invite un pote de travail qu'il apprécie, ils se balancent des vannes, et lorsqu'il nettoie quelques assiettes dans un évier avant de les poser dans le lave-vaisselle, un sentiment de chaleur humaine le saisit, en même temps que la nécessite de rester "maître de soi", pour ne pas se rendre vulnérable aux déceptions de la vie, et sur son visage, il y a une petite série de micro-expressions, entre sourire qui arrive puis qui part, jusqu'à ce qu'il retrouve son abîme intérieur pseudo-confortable et habituel. C'est intensément fait, et pas à la portée de tout le monde. Quant à Hélène Fillières, pourquoi la critiquer alors qu'elle pourrait me coucher d'une seule caresse bien faite. Allez-y sans problème, ce road-trip atour d'une psychologie traumatisé par le hasard tient la route, et fait honneur au cinéma français.
    pierrepp
    pierrepp

    13 abonnés 301 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 avril 2012
    la relation entre les 2 protagoniste est passionnante , grâce en particulier à l'échange vibrant des 2 acteurs. J'aime ce cinéma français intelligent. Un réalisateur talentueux à suivre...
    ml-menke
    ml-menke

    35 abonnés 551 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 avril 2012
    A moi seule est avant tout un film d'interprétation de Reda Kateb époustouflant et Agathe Bonitzer toute en retenue. L'adaptation de fait réel au service du cinéma n'est pas aisé à produire. L'émotion passe bien et le doute quand à la déontologie est semé. spoiler: L'ouverture de la fin illustre l'inconnu du futur c'est un bon choix.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 613 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 septembre 2020
    À moi seule fait partie de ces films au scénario prometteur à fort potentiel. Il raconte l'histoire d'une fille kidnappée à l'école alors qu'elle a environ huit ans et les difficultés d'adaptation à sa famille lorsqu'elle est enfin libérée par le ravisseur lorsqu'elle est adolescente de dix-sept ans. Malheureusement le scénario prometteur est gaspillé par une édition et un développement de personnages médiocres et désordonnés. La première question sur À moi seule est pourquoi le Vincent solitaire a enlevé Gaëlle ?. Ses motivations ne sont jamais claires. Avait-il l'intention d'élever un enfant dans l'attente du syndrome de Stockholm lorsqu'elle atteindra l'âge adulte ?. Si oui cela n'a aucun sens pour toute l'histoire. Le deuxième point est qui sont les parents de Vincent et Gaëlle ?. Le scénario montre des points de leur relation de manière superficielle uniquement. Enfin un scénario non linéaire doit être très bien écrit pour permettre au spectateur de comprendre les événements du passé qui affectent le personnage dans le présent. Cependant les flashbacks sont confus et le spectateur ne comprend pas immédiatement qu'il s'agit d'une scène de flashback. Ma note est de 3 étoiles et demi...
    Septième Sens
    Septième Sens

    77 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mai 2013
    Il y a des films français qui ne font pas beaucoup de bruit, qui arrivent sur nos écrans sans que l'on sache trop ce qu'il en est. Et lorsqu'on quitte la salle, on est surpris, étonné d'avoir vu une oeuvre riche, intéressante, et très bien traitée. À moi seule fait partie de cette catégorie de films.

    On y rencontre Gaëlle, une adolescente qui s'est enfuie de chez Vincent, son ravisseur qui l'a retenu plus de huit ans. Aucun suspens donc puisque l'on sait dés le début qu'elle va s'en sortir, mais de la tension, et la tentative d'être le plus juste possible. D'abord par le récit, comportant une mise en scène des plus épurées. Très peu de mouvements de caméras, mais beaucoup de champs contre champs classiques, laissant admirer les différents duels des personnages. Par les dialogues ensuite, très bien écrits. De nombreux silences accompagnent cette narration pour souligner cette atmosphère pesante, mais l'écriture n'en garde pas moins son importance en étant tout à fait crédible. Enfin si le film est si juste, c'est grâce à l'interprétation de ces deux acteurs : Kateb et Bonitzer. Alors que leurs rôles sont assez complexes, ces derniers arrivent à leur donner une profondeur et une certaine empathie.

    À moi seule ne nous explique pas pourquoi les choses se sont passées comme cela, mais comment. À nous de faire notre propre interprétation sur les motivations de Vincent. Quant à Gaëlle, on sent qu'elle cherche désespérément à trouver son identité, notamment en changeant de couleurs de cheveux régulièrement. De plus, on voit qu'elle est tout autant prisonnière avant sa libération qu'après. Mais ce qui frappe le plus est bien la relation qu'elle entretient avec son ravisseur. Il est très dérangeant de voir que tous les deux ont conscience de leur statut : l'un kidnappeur, l'autre prisonnière, mais qu'ils peuvent avoir leurs petits moments agréables malgré tout. Car finalement, chacun n'a que l'autre sur qui compter.

    Dernier point qui fait d'À moi seule une oeuvre singulière : celui de la musique. Il est plutôt rare d'entendre une bande originale si présente dans ce genre de films « indépendants ». Et pourtant, le mariage des deux marche à la perfection. Merci donc à Florent Marchet pour cette musique à la fois mélancolique et harmonieuse , qui j'en suis sûr, ne laissera personne indifférent.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 mars 2013
    Sur un sujet vraiment pas évident, Frédéric Videau s’en sort particulièrement bien. Un film puissant porté par un duo de jeunes acteurs très performants.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 9 avril 2014
    Film qui traite un sujet grave, mais le ton ennuyeux et neutre fait que l’on s’ennuie beaucoup.
    Scénario bien mince et le jeu d'acteurs manque fortement de consistance.
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