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velocio
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3,5
Publiée le 2 février 2013
Pour son premier long métrage de fiction, la réalisatrice israélienne Michal Aviad, jusqu'ici spécialisée dans le docu, impose un style très personnel, dont on peut être certain qu'il ne plaira pas à tout le monde : il est fait d'un mélange de lenteur et d'accélération soudaines. S'il parle avant tout de la rencontre, 20 ans après les faits, de deux femmes victimes du même violeur en série et s'il montre avec force les séquelles qui subsistent encore après une aussi longue période, ce film montre aussi les exactions commises par les colons envers les paysans palestiniens et le comportement pour le moins ambigüe de l'armée israélienne. Il montre aussi qu'il reste encore, en Israël, des israéliens de bonne volonté qui soutiennent la cause des palestiniens face aux injustices qu'ils subissent. Une des 2 femmes est jouée par Ronit Elkabetz, celle là même qui illuminait l'exceptionnelle "visite de la fanfare". Quant à l'autre comédienne, Evgenia Dodina, sa ressemblance avec Caroline Cellier est époustouflante. Un film qui se mérite et qui mérite d'être vu.
"Une combinaison de fiction et de documentaire", telle est la structure d'Invisible selon sa réalisatrice, Michal Aviad, qui n'avait d'ailleurs abordé jusqu'alors que le second genre. Le violeur en série dont il est question et qui est le lien qui unit deux de ses victimes a bel et bien existé et les témoignages qui sont montrés sont également réels. Mais pour sa première incursion dans la fiction, et même si on peut lui reprocher une absence de rythme souvent préjudiciable, Michal Aviad démontre de vraies qualités de mise en scène. Alors que le sujet est lourd - la reconquête de leur dignité de femmes violées - et s'accompagne d'images sans concession sur les exactions de soldats israéliens à l'égard de la population palestinienne (un peu hors sujet mais loin d'être sans intérêt), le film se révèle lumineux et porteur d'espoir dans l'amitié qui nait entre deux femmes au passé dévasté. L'interprétation est la grande force d'Invisible. On connaissait le talent de Ronit Elkabetz mais la prestation d'Evgenia Dodina ne lui cède en rien et procure, in fine, de belles séquences chargées d'émotion. Le film de la réalisatrice israélienne est de ceux qui passeront inaperçus faute d'avoir été vus. Cent fois hélas.