Après Mai d'Olivier Assayas est un travail monstre en matière de reconstitution, il faut vraiment insisté sur le talent de ce réalisateur pour recrée et contextualisé l'histoire de ses films, à l'instar de Cuban Network, vu il n'y a pas si longtemps.
D'entrée, on est dans la classe, on écoute Pascal, enfin son texte de la bouche du prof qui le cite, pour très vite, se retrouver dans une autre fièvre, plus virulente, ardente, lors de cet affrontement avec les CRS de la manif, un reflet d'une violence inouïe ... Les coups pleuvent, l'organisation de sa protestation interpelle, à nouveau la reconstitution au millimètre d'Assayas prend pour cadre son sujet, l'enveloppe et le dirige selon la guise et le point de vue de celui qui façonne le matériau.
Il ne faut pas attendre longtemps pour entrevoir la première scission chez Gilles, le personnage titre du film, qui oscille entre ses engament politique et artistique, en collision plus qu'en concertation. La scène ou il fait défilé les disques, avant de peindre et de fuir vers cette foret, là ou l'amour l'attend sers à chorégraphié l'enjeu qui tourne autour de lui. D'ailleurs, petite attaque de suite, le coté récap à parfois un peu trop d'accent et de manière ...
Olivier Assayas prend la caméra et la conserve au plus près de ses prérogatives, dans un mouvement prolixe mais sublime il faut le dire. Vraiment, Après Mai est sans doutes une de ses plus belles réussites en termes de contenus, d'accessoires, dans le geste comme dans le rendu de sa conception. Il pose toutefois nettement trop, et à cela ajoute une perfection à son imperfection qui souligne les basculements, les changements de cap, utilise le prisme des prismes, à savoir le temps pour bien souligné ses mouvements contradictoires, idéaliste d'une jeunesse qui n'est plus mais qui perd de sa substance par surcharge. Le compte rendu sur la bourgeoisie qui se déteste elle-même et reproduit touts ses préceptes est une autre problématique qu'il survole sans s'y attaché autrement que dans le retour à ... Comme un tribut qu'il paye, sans eclats !
Il y'a du cinéma, le type maitrise ! A l'épaule, de haut en bas, de droite à gauche et vice versa, il utilise par exemple lors de cette séquence de course / attaque en pleine nuit une connaissance parfaite de ses savoirs cinématographiques. Il fabrique une image que l'on capte, prend tel un direct, que l'on oublie pas. Il retrace des combats multiples, son histoire d'amour en est à mes yeux son plus belle essai.
La période italienne du film, hormis ses décors incroyables truste un partage que l'on voie naitre, dans le trajet, à l'iade de musique et de peinture matinale, ou d'après-midi ou le soleil brille et souligne la superbe du modèle et de l'artiste. La ronde autour du guitariste, dans ce partage d'acide subjugue elle aussi ! La projo flou, ou se côtoie et se renvoie capitalisme, communisme, sous couvert d'allégeance et de révolution en terme plus qu'en vision se synthétise sous un anti-impérialisme de foire à la joie triste. Un pied de nez pour une séparation, le début de la fin !
Loin du prolétariat, proche de sa condition de base, Gilles reprend le chemin qu'il se trace, loin de ceux qu'il quitte à mesure. Le drame n'est d'ailleurs jamais bien loin, la perte de son premier amour qu'il célèbre au pied d'un arbre, avec sa flamme comme mausolée, tout comme dans le repas à la cafétéria qu'il partage avec son père, ou la maladie entre dans la conversation pour aide mutuelle, compromis très probable et de circonstance en fin de compte ...
La suite est une opposition par divergence, la scène de la piscine en est peut-être la plus difficile en fin de compte. Celle ou les idéaux de la lutte plonge par fin d'innocence, que le rapport de force n'est pas là ou l'on pense. La fin d'une innocence. L'aveu colère se distingue, et vire dans une transition indéfini.
Après Mai rend compte de la déclinaison d'une jeunesse qui prend ses quartiers, de la fin de la chorale pour une uniformisation du personnel. Le monde ne change pas vraiment, ce qui le compose en revanche ... Les 5 dernières minutes sonnent le glas des perspectives de l'idéal pour l'embrassement d'une carrière, qui dans un premier temps semble un peu ridicule mais dont on sent une autre se pointer !