Avis sur La Saison des Rhinocéros

Objet cinématographique déroutant, film dramatique à l'esthétique recherchée et surtout réalisé comme une oeuvre symbolique et poétique. Un film très lent, ponctué par les nombreux silences des différents acteurs et des prises de vue où l'esthétique, le symbole, la lumière, le cadrage sont les éléments qui font l'histoire, peu évidente, de ce film inspiré d'un personnage réel. Un poète iranien, emprisonné 30 ans pour ses écrits poétiques à la chute du shah d'Iran, passé pour mort auprès de sa femme Mina. Libéré il retrouve la trace de celle ci, sans se dévoiler, alors qu'elle a 2 enfants jumeaux, fruits du viol de son ancien chauffeur avec qui elle vit désormais, quasiment en situation de captivité à Istanbul . Elle et sa fille se prostituent pour espérer fuir en Europe occidentale avec assez d'argent. Film peu lisible au niveau de l'histoire et en particulier de la fin, marqué par les silences et les extraits en voix off des écrits poétiques de cet homme que l'on devine détruit intérieurement à partir de son oeuvre maîtresse : la saison des rhinocéros. Comment Monica Bellucci a t'elle pu aboutir dans ce projet très particulier de film irano turc, c'est un mystère. Cela étant, elle est impressionnante, jouant le double rôle de Mina à 30 ans d'intervalle et bien qu'aparaissant vieillie et enlaidie, reste une fois de plus sublime et hypnotique. Un film assez ennuyeux et déroutant, poétique et plutôt beau mais peu compréhensible. Heureusement que Monica Bellucci apporte sa présence et son talent toujours aussi magiques.

Je suis une personne ordinaire et pour moi La Saison des Rhinocéros était très mauvais. Peut-être que l'histoire aurait été sympa et peut-être que le caméraman est bon mais dans l'ensemble je suis sorti du film en regrettant cette heure et demie. La seule bonne chose à ce sujet était Monica Bellucci. Quelqu'un a essayé de rendre ce film plus poétique et plus artistique mais moi je n'ai vu qu'un homme qui sorti de nulle part qui a couché avec sa presque fille, puis a couché avec un cheval puis aussi a couru sur un rhinocéros et une pluie de tortues. Les personnages n'agissaient pas de façon réaliste et c'était terriblement lent. C'est comme les peintures de Rothko mais dans les films c'est trop cher, c'est trop d'éloges mais une personne comme moi ose parfois se demander si c'est vraiment de l'art et ne le pense pas...

Comment expliquer le succès unanime remporté par Rhino Season auprès des critiques ? C'est simple. Le réalisateur, Bahman Ghobadi, est régulièrement interrogé par les médias anglo-saxon sur le gouvernement Iranien, gouvernement sur lequel il crache depuis des années. Sans ça, il serait totalement ignoré puisque, sur le plan artistique, Rhino Season est négligeable, au mieux. Après visionnage de ce film, on ne peut que regretter que la majorité des critiques professionnels fassent l'éloge d'oeuvres médiocres uniquement car elles leur servent la soupe idéologiquement.