Avis sur Ce qu'il restera de nous

Ce moyen-court métrage ne nous prend pas par la main, il nous happe. Le choix d'associer une part d'improvisation sert la véracité des situations, baignées d'un ton théâtral. L'histoire, qui paraît simple, flirte avec l'absurde et rejoint la cruauté. Il faut passer sur les moyens mis en œuvre, particulièrement limités (le metteur en scène a tourné au caméscope!), qui nous valent un départ très pixelisé et pas mal de contre-jours. Ça donne pourtant un certain charme, un côté sans prétention. Un mélodrame se joue, hors dialogues convenus, entre harangues, cris étouffés et silences perçants. L'amour et la haine brûlent en un même feu ; la honte et l'honneur se noient en un jeu de dupes ; les sentiments fusent et sèment la confusion. On a plaisir à retrouver Laure Calamy, fabuleuse (fameux plan-séquence) dans son personnage homonyme comme broyé par le destin, aux côtés de deux êtres antagonistes dont le fantôme ancestral semble s'être vengé de manière perverse (le beau Thibault Lacroix et Anthony Paliotti, issu du théâtre). Deux temps, trois mouvements, une pirouette: même avec à peine trois patates, Macaigne garde la frite!

L'aura marketing du film est très théâtro-concepto-bobo-intello-téléramao-o-o-ooooo. Pour ma part j'ai vu une comédie assez drôle donc réussie, oui, o.k, une tragi-comédie, car on n'y verra pas Cameron Diaz avec de la semence mâle dans les cheveux en guise de gel, mais une comédie! En effet ces 40 minutes ne sont qu'une série d'engueulades autour d'un trio d'acteurs remarquables de véracité. Tous déphasés. Tous avec un décalage au second degré amenant le sourire par rapport aux situations émotionnellement dramatiques. Comme toute bonne comédie, c'est sûrement pour ne pas en rire, mais perso ça ne m'a pas retourné les tripes sous le poids des sentiments exprimés à vif. Ça m' a donné la pêche. Mettre en scène le n'importe quoi de l'existence avec du sens, où le frère anticonformiste se moule dans son héritage matériel, où le couple apparemment bourgeois (même si en difficulté financière) renoue un lien solidaire en mettant à plat leur néant social intime car de toute façon ils n'ont rien d'autre, c'est très bien. Non? Donc allez-y aussi, ça dure pas longtemps, c'est bien de chez nous, et ça fait plaisir.

Ce court-métrage est sauvé par une interprétation incroyable de trois talentueux acteurs. Un plan séquence bluffant d'hystérie est particulièrement marquant. Dommage que la réalisation et la technique soient très loin d'être à la hauteur.

Vincent Macaigne à la réalisation,ça m'intriguait. Et bien je dois dire qu'au final, ce court métrage est intenable, voire des personnages s’énerver, et qui par réciprocité nous font sortir de nos gonds, tellement ils sont insupportables, voilà le film, Oui c'est juste ça, ah si et aussi un sentiment de solitude, et une espèce de" oh ta vu je tague des voitures je suis un artiste subversif". Bref ne regardez pas ce film si vous tenez à votre calme.

Un moyen-métrage de 40 minutes où s'entre-déchirent trois personnages, hurlant à qui mieux-mieux si bien que cela en devient grotesque ; et parfois un peu insupportable (le fameux plan-séquence de Laure Calamy, qui m'a plus énervé que convaincu). Mais dans l'ensemble, le film a le mérite d'exister dans des genres archi-traités (règlements de compte en famille, entre époux...), entre scènes écrites et improvisation, drame violent et détails comiques, pour en faire un film inclassable, qui vaut donc le coup d'oeil. Formellement, de beaux cadres, malgré l'image pas terrible (caméscope ?)... dont Vincent Macaigne s'accommode particulièrement bien dans un dernier plan que j'ai personnellement trouvé magnifique. Un cinéaste à suivre.

« Macaigne nous offre le choix entre la grande rigueur solitaire et la compromission médiocre à deux. » Maxime

À frémir d'horreur devant tant de laideur et de médiocrité... Si le titre était une question on aurait envie de répondre "rien du tout"...

surprenant, touchant, porté par des comédiens formidables... a voir.. et a défendre...