Avis sur The Final Girl

Bon, ben The Final Girl est un film expérimental à budget ric-rac, qui n’est pas mauvais, il a même de bons moments, mais qui manque, comme beaucoup de longs métrages expérimentaux, de substance.Le casting est composé uniquement de femmes. Les connaisseurs, s’il y en a, trouveront a priori quelques figures militantes féministes, avec notamment en tête d’affiche Wendy Delorme. Globalement j’ai trouvé le jeu d’acteur faible, c’est certain, avec un côté artificiel dans le jeu qui se rapproche beaucoup des loupés lorsqu’on est amateur, et que l’on n’est pas habitué au naturel qu’il est nécessaire d’avoir devant des caméras. Après c’est un peu gênant mais pas atroce. La meilleure du lot reste surement Judy Minx, qui apparait peu cependant, mais qui tire son épingle du jeu tout de même, imposant en plus une photogénie à toute épreuve. Le scénario est abstrait. C’est un film expérimental, qui commence normalement et qui dérive ensuite vers une succession de scènes bizarres, des dialogues abscons. L’érotisme nous ramène à un certain concret, mais bon… Malgré cela le film n’est pas complétement ennuyeux. Il est assez creux, c’est un fait, mais pas désagréable. Il y a une ambiance douce-amère qui se dégage du film qui est plaisante, il y a de bonnes scènes aussi, soignées et réussies. Globalement le film est court ce qui l’avantage, et je n’ai jamais réellement eu envie de décrocher, ce qui est plutôt un bon point.La réalisation est tout de même très amateur, et Todd Verow n’est pas totalement à la hauteur. Je ne sais pas si c’est voulu, mais son habitude de filmer en plan très rapprochés, la multitude des hors-champs rendent des passages du film peu intelligibles et aussi peu attractifs. Je pense à la meilleure scène érotique du métrage, au début du film, qui est tournée de la sorte, et c’est assez préjudiciable au rendu final. C’est d’autant plus dommage que le film ne semble pas devoir cacher ses décors, que j’ai trouvé convaincants, naturels, sans chichi mais réalistes. Du coup Verow aurait peut-être pu accentuer un peu cet aspect. La photographie a elle aussi fait l’objet d’intentions particulières, avec un usage du noir et du blanc à certains moments, et un travail soigné tout de même pour un résultat à l’écran pertinent. L’érotisme est ici très soft. Ce n’est réellement pas choquant, et le résultat est même très plaisant, quoique la meilleure scène reste clairement la première, plus travaillée, plus soignée que les autres. Bande son très originale aussi, typiquement expérimentale pour le coup, que j’ai bien aimé, avec quelques chansons réellement belles.Ainsi j’ai trouvé ce film assez sympathique. Il a quelque chose de touchant, on sent que le réalisateur a aimé faire ce qu’il a fait, et qu’il a envie de nous dire quelque chose. Après c’est vrai que je trouve pour les longs métrages le choix de l’expérimental casse figure. C’est dangereux, et ça cache souvent un vide scénaristique. Ce film n’échappe pas à cette sensation, mais je dirai qu’il comble bien avec des éléments bienvenus. J’accorde 3 à ce film.