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    Au revoir
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    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    83 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 octobre 2011
    Preuve si nécessaire que le septième art demeure un art de résistance, éclairant des horizons éloignés ou inconnus, capable paradoxalement du meilleur lorsqu’il se crée dans l’urgence, l’absence de moyens et peut-être la peur, comme si ces conditions à priori néfastes ou peu propices à la création sereine devenaient le terreau de l’imagination et de la débrouillardise. Les jurés d’Un Certain Regard ne s’y sont pas trompés en récompensant Au revoir du Prix de la Mise en scène, auquel nous aurions volontiers adjoint celui de la meilleure interprète pour la grande Leyla Zareh.

    La comédienne y interprète Noura, une avocate, à qui a été retirée sa licence d’exercer, enceinte de quelques mois de son mari journaliste réfugié dans la clandestinité. Étrangère dans son propre pays, sans emploi, esseulée et traquée, elle décide de quitter Téhéran. En longs plans fixes, souvent tournés dans la pénombre et généralement en intérieur, le réalisateur de La Vie sur l’eau ambitionne de peindre l’existence compliquée de Noura, qui doit sans cesse affronter les tracasseries administratives (obtention d’un visa, validation du passeport de son mari, récupération d’une caution,…). Son quotidien se résume à des heures d’attente et de tractations se concluant par le versement de pots-de-vin et la promesse d’aide. Se défendant d’inscrire son travail dans le champ purement politique – une lecture, d’après lui, restrictive provenant de l’intolérance et de la précipitation des autorités du pays à l’interdire ou le stigmatiser – Mohammad Rasoulof se penche avant tout sur les problématiques complexes que doivent affronter ses compatriotes, et en tout premier lieu les femmes. Un geste apparemment banal, consistant à enlever le vernis à ongles avant un rendez-vous important, mais geste accompli par Noura au centre d’une rame de métro, ce qui du coup le transforme en attitude quasi révolutionnaire, suffit néanmoins à l’état schizophrène du pays, ne parvenant plus, ou de moins en moins, à contenir et résoudre le décalage qui s’opère entre le style de vie des Iraniens et la coercition imposée par le législateur. Où l’on voit que la femme ne peut rien faire sans l’accord de son mari, d’un simple examen médical à la réservation d’une nuit d’hôtel.

    Réalisé avec très peu de moyens humains et techniques, Au revoir ne paraît pourtant pas souffrir à l’écran de cette économie de moyens et des conditions drastiques de son tournage. Au contraire, la beauté des plans – celui, probablement le plus long, de la fouille de l’appartement est grandiose – subjugue par leur précision et leur préparation. Tout ici est pensé et réfléchi, participant à l’atmosphère claustrophobe et oppressante qui entoure, isole et enferme l’héroïne, qui semble accepter les événements avec un fatalisme las, servant juste à dissimuler la détermination de la jeune femme qui condense en quelques mots son projet : « Quitte à se sentir étrangère, autant l’être à l’étranger ». Extrêmement austère et glaçant, Au revoir est une œuvre forte et radicale, en tous points cohérente.
    ffred
    ffred

    1 498 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 septembre 2011
    Après le très beau Une séparation, voici un nouveau film iranien traitant à peu près du même sujet (une femme veut quitter le pays, avec ou sans son mari). Il ne fait pas bon vivre en Iran, surtout pour une femme, ça, on le savait déjà. Le film enfonce un peu plus le clou en nous dépeignant le quotidien et le combat de cette femme pour échapper à tout cela. Un tournage difficile et une interdiction de diffusion dans le pays après un prix à Cannes, n’en font pas moins un film fort, très différent de celui d’Asghar Farhadi. Le metteur en scène Mohammad Rasoulof a lui aussi (mais est-ce une surprise ?) de gros problèmes avec les autorités de son pays. Les plans sont souvent fixes, simples (tout comme les décors et les costumes), les images sont belles, il n’y a pas de musique. L’actrice Leyla Zareh est de tous les plans. Non contente d’être belle elle est aussi formidable. Le tout est très lent, mais jamais ennuyeux, au contraire. On suit avec intérêt le parcours de la jeune femme avec angoisse, en espérant avec elle mais en frissonnant surtout que tout s'écroule. Au final on assiste là au superbe portrait d’une femme désespérée mais déterminée à qui la vie n’a vraiment pas fait de cadeau. Un très beau film, simple et fort. On en ressort ébranlé et très pessimiste envers ce monde en régression…
    velocio
    velocio

    1 163 abonnés 3 025 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2011
    Vous avez vu "Une séparation" d'Asghar Farhadi : vous avez donc aimé. Figurez vous qu'en mai, avant la sortie française de "une séparation", la sélection "Un Certain Regard" du Festival de Cannes avait réussi à faire venir sous le manteau le dernier film de l'iranien Mohammad Rasoulov, "Au revoir". Un réalisateur actuellement en résidence surveillée dans son pays en attendant l'appel d'un procès qui pourrait le voir rester 6 ans en prison. C'est sur la pointe des pieds que je suis allé le voir, dans la mesure où le dernier film de ce réalisateur qui soit sorti en France, "La vie sur l'eau", ne m'avait pas convaincu : un film construit sur de nombreux symboles, comme très souvent dans le cinéma iranien. Eh bien, après avoir vu "Au revoir", j'ai changé ma casquette à 180° ! Il nous raconte l'histoire d'une jeune avocate qui veut absolument quitter son pays : "quand on se sent étranger dans son propre pays, autant être étranger dans un pays étranger". Enceinte, elle veut profiter du fait d'avoir obtenu le droit d'aller présenter un article à l'étranger, ce qui lui permet de postuler à un visa. Son but : accoucher à l'étranger et profiter de cet accouchement pour ne pas rentrer en Iran. Son mari, journaliste, bien que très mal vu par le pouvoir, n'est pas prêt à l'accompagner.
    Cinématographiquement, "Au revoir" est un film d'une grande sobriété : que des plans fixes à l'exception de 2 rotations de caméra et d'un travelling de 10 secondes. Cela ne l'a pas empêché d'obtenir le prix de la mise en scène de la sélection "Un Certain Regard", en général la plus riche du Festival de Cannes. Il faut dire que tout ce qui se passe devant la caméra est parfaitement maîtrisé et parfaitement interprété. Pour une fois, un film iranien qui montre et qui dit clairement les choses sur le manque de liberté, la corruption et la place des femmes, sans passer par des allusions et des symboles. Quand j'ai vu ce film, je l'ai placé parmi mes 3 films iraniens préférés avec "Bashu, le petit étranger" de Bahram Beyzai et "Delbaran" d'Abolfazl Jalili. Depuis, il y a eu "Une séparation". A mon avis, "Au revoir" est au moins aussi bon.
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 septembre 2011
    Après l'excellent Une séparation, l'Iran continue de nous prouver qu'il est une grande terre de cinéma.



    Au revoir fut l'invité de dernière minute du dernier festival de Cannes. Le projecteur s'est braqué dans un premier temps sur lui parce qu'il a été tourné dans la semi-clandestinité, mais les spectateurs et les critiques l'ont rapidement apprécié simplement pour ce qu'il est. Il a décroché le prix de la mise en scène dans la section Un certain regard.
    La suite de la critique sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 septembre 2011
    "Au revoir" est un grand film iranien, un de plus. Mohammad Rasoulof livre un drame glacial stupéfiant. Avec ses longs plans-séquences fixes très bien cadrés, sa photographie aux couleurs fades, son économie de dialogues et d'effets, son film semble être la photographie d'un Iran plus que jamais sous le joug des dictateurs islamistes. Sans aucune note d'espoir, le dernier plan semblant faire part d'une résignation cynique de la part du cinéaste et probablement d'une partie de l'opinion iranienne, "Au revoir" est un film dur, froid, lent, mais captivant. Captivant par son sujet, captivant par la présence de Leyla Zareh à chaque plan, captivant par sa mise en scène justement récompensée à "Un Certain Regard", le film de Rasoulof est aussi peut-être un des derniers films iraniens aussi engagés contre le régime d'Ahmadinejad que l'on peut voir. Rasoulof et Panahi ne peuvent pas sortir d'Iran, n'ont plus le droit d'exercer leur métier. Exactement comme le personnage principal de ce film.
    diehard5
    diehard5

    19 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 11 septembre 2011
    Mortellement ennuyeux. Les comédiens attendent visiblement que tout (c'est à dire rien) se termine. Il est impossible de parler mise en scène : la caméra se contente d'enregistrer platement jusqu'à ce qu'un technicien vienne l'éteindre en fin de journée. On hésite à dénoncer l'escroquerie qui consiste à présenter comme un long métrage un témoignage sur la société iranienne qui remplirait avec peine cinq lignes dans Courrier International tant le soulagement est grand quand le mot fin apparaît. Rarement un titre a mieux résumé l'attente générale.
    Paul F.
    Paul F.

    9 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 septembre 2011
    Avec cette réalisation, on comprend mieux qu’être une femme en Iran c’est pas la joie. Un très beau film, d’une très grande sobriété, sans apparats. Attention c’est assez lent, pour ceux qui ne sont pas habitués. Une très belle photographie. C’est filmé en douceur avec très peu de dialogues, le tout dans un univers glacial qui rappelle l’univers carcéral, et pour cause. Cette femme qui veut fuir son pays, va-t-elle réussir ? enceinte de plusieurs semaines, et de surcroit avec un mari qui vit clandestinement, toutes ces questions auxquelles nous ne sommes pas habitués ici en France. Les actrice iraniennes sont décidément très belles. Chapeau bas au réalisateur Mohammad Rasoulof qui défie le pouvoir, au péril de sa vie.
    selenie
    selenie

    5 431 abonnés 6 015 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 septembre 2011
    Après le très bon "Une séparation" il y avait aussi beaucoup d'attente pour ce film ; un film iranien est toujours attendu tant la liberté manque en Iran et que le monde veut se donner bonne conscience en saluant tous les films venant de ce pays... Si "Une séparation" était réussit faut bien l'avouer, ce n'est nullement la cas de "Au revoir"... Une histoire très intéressante avec un sujet qui avait de quoi offrir une densité sur tous les points. Mais la mise en scène gâche tout. En effet s'attardée sur l'élevage d'une tortue (long, lent, inutile) ou faire du hors cadre sur des plans immobiles, statiques et qui ne font avancer en rien ni l'intrigue ni l'émotion font que le film semble réaliser par un amateur qui se prend pour un grand cinéaste. Le scénario omets trop de paramètres intéressants (lien avec le travail pas assez approfondi, stratagème pour partir plutôt flou...). Du potentiel et un véritable intérêt nous permet de ne pas s'endormir devant une mise en scène maladroite et bancale.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 août 2012
    Un film glacial comme une lame de couteau, comme un matin d'hiver, comme un cauchemar interminable. Ce film ne cherche pas à rendre aimable ses protagonistes, pas même la victime de ce drame de la dictature iranienne, remarquablement interprêtée par Leilah Zareh. La mise en scène presque toujours stricte et froide, le choix d'une lumière bleutée, mettent en exergue l'infinie tristesse de ce fascisme quotidien dont la retenue et la politesse de ses nervis rend encore plus difficile la révolte. Pas de violence physique, pas de musique larmoyante, pas de cris, mais une succession de scènes qu'on devine "normales" qui montrent la corruption, le cynisme, la lâcheté, la compromission, mais aussi d'autres scènes qui expliquent l'amitié, la survie, l'entraide, la fierté, le courage. Ce film restera toutefois davantage un témoignage du drame de l'Iran qu'un chef d'œuvre du cinéma. Le rythme lent (oriental?), les longs plans séquences peuvent lasser. La métaphore (?) de la tortue qui s'échappe nous a paru un peu absconse.
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 septembre 2011
    Noura, enceinte tardivement de son premier enfant, a la confirmation alors qu'elle a dépassé les délais légaux pour avorter qu'elle attend un trisomique. Son mari ne vit pas avec elle, avocate elle ne peut plus exercer et elle survit en confectionnant à façon des coffrets dans son sinistre petit appartement. Avec un tel canevas le mélodrame paraît inévitable ; cependant, la scène est à Téhéran, le mari journaliste de Noura vit clandestinement loin de la capitale pour éviter d'être arrêté pour dissidence et la jeune femme met toute l'énergie et les économies qui lui restent à essayer de fuir à l'étranger - l'histoire de Noura a alors tout du docufiction. Si la vision de ce régime abominable, illustrée par le quotidien d'une citoyenne lambda, entre oppression policière, corruption ordinaire et délation obligatoire, dans une société grise, sans espoir et sans avenir, n'a pas l'attrait de la nouveauté à l'écran, ce nouveau film iranien distribué en Occident a toujours l'avantage d'enfoncer le clou, avec la neutralité froide d'un quasi témoignage, et donc de dénoncer toute l'horreur de la "vie" sous cette monstruosité de "république" islamique.
    Cependant la dramaturgie fictionnelle rend le film volontairement lent, voire languissant, ce qui ôte un peu de la force brute à l'aspect strictement documentaire, qui est ici le plus intéressant. Pour tenter une comparaison entre cinéastes iraniens, Asghar Fahradi ("Une Séparation") dont le propos est lui nettement du côté "comédie dramatique", nous livre des oeuvres avec plus de chair que ce glaçant "Au revoir", dû à Mohammad Rasoulof, dont le dosage "docu"/fiction donne finalement un film trop "dramatique" pour remplir parfaitement le creuset du seul documentaire, et trop stylisé pour faire pencher avec efficacité du côté incarné, empathisant.
    Thierry M
    Thierry M

    131 abonnés 2 435 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 septembre 2011
    Je ne voit que des bonnes critiques sur ce film. Moi j'ai trouver cela trop lent, il y a de bonnes choses mais cela reste fade.
    pamela13
    pamela13

    53 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 septembre 2011
    Un témoignage bouleversant du sentiment d'oppression et de solitude qui règne en Iran. Par une photographie d'une beauté glaçante, et une sublime héroine de tous les plans, Rasoulof fait montre d'un courage magnifique en dénonçant frontalement mais sans démonstration poussive. Un film nécessaire qui mérite d'être vu autant pour ses qualités artistiques que pour le fort acte de résistance qu'il symbolise
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 18 août 2011
    J'ai vu Au revoir de Mohamad Rasoulof en avant première au festival de Prades, Mohamad Rasoulof est indéniablement courageux tourner par son auteur alors qu'il venait d'être libérer de prison (il avait été emprisonné avec Jaffar Panahi), bien sur le régime ne savait absolument pas que le contenu de ce film serait une critique sans concession de ses pratiques, pour éviter d'attirer l'attention Rasoulof s'est fait le plus discret possible et a donc tourner un film résolument minimaliste. Je ne m'attendais donc pas a un film spectaculaire mais bien a un drame intimiste a très petit budget et j'étais donc tout a fait disposé a être indulgent sur ce plan, de même qu'en spectateur d'Ozu et de Bresson je n'ai rien contre le minimalisme, je tiens a le préciser pour qu'il n'y est aucune méprise sur la suite de ma critique. Le fond du flm est tout a fait admirable qu'il s'agisse de la situation des femmes, de l'action du régime iranien ou bien de l'avortement je suis entièrement d'accord. Le problème c'est qu'au cinema le fond ne saurait suffire a faire un bon film et que c'est la forme qui doit le véhiculer or ici la forme ne vaux absolument rien. Rasoulof nous livre une véritable "non-mise en scéne" son film se compose presque exclusivement de plan séquence fixe, ce qui a mon sens est la négation du langage cinématographique reconnaissons lui tout de même un talent de cadreur ainsi que le grand soin apporter aux éclairages, mais une belle image ne saurait faire un bon film, pour cela il faudrait qu'elle soit réellement porteuse de sens, or ici comme chaque plan dure 5 a 10 minutes que la plupart du temps ils sont fixe et qu'il ne s'y passe pas grand chose, le sens que pourrait véhiculer l'image se dilue dans le temps pour finir par disparaitre totalement et par ne laisser qu'une impression de vide et d'ennui. Pour cela malgré ses bonnes intentions et son grand courage, malgré la beauté de ses images et de son actrice Au revoir est un film pénible, parce qu'ennuyeux et formellement raté sans originalité s'inscrivant dans une longue lignée de film soit disant moderne, soit disant supérieur a la production classique mais qui ne parvienne qu'a être hermétique et chiant, c'est dommage car son réalisateur avait des choses a dire mais sont scénario aurait mérité un traitement plus interessant. 2 étoile tout de même pour la photographie et le courage politique du réalisateur.
    ChauvelCinema
    ChauvelCinema

    14 abonnés 571 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 septembre 2011
    Sur un scénario plutôt intéressant, notamment pour nous, chanceux occidentaux, Mohammad Rasoulof offre un film plat, lent, à la mise en scène inexistante et au jeu des acteurs bien pauvre, quasi inexpressifs. Si c'est du style, alors on l'a pas du tout compris... Vraiment dommage, même si les conditions de tournage peuvent bien être des circonstances atténuantes.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 septembre 2011
    Le cinéma iranien nous a tant gâtés en oeuvres fortes, ces dernières mois, qu'il est tentant d'imaginer que tout ce qui vient de Perse est d'or. Illusion, bien entendu, comme le montre Au revoir, un film certes estimable, mais qui peine à se montrer digne de son sujet. Son réalisateur, Mohammad Rasoulof, a pourtant du style, c'est incontestable, un sens du cadre évident, et fait admirer une photo superbe, avec des scènes dans des tonalités bleu pétrole, qui évoquent l'anxiété et l"enfermement, deux sentiments qui collent à la réalité quotidienne d'un pays où Orwell et Kafka semblent de connivence. En revanche, le scénario d'Au revoir est globalement opaque, fait de nombreuses ellipses et il faut attendre les 2/3 du film pour comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette histoire qu'un mise en scène trop souvent abstraite complexifie à tort. Cette jeune femme enceinte qui veut quitter l'Iran à tout prix a ce mot qui résume tout : "plutôt que d'être étrangère dans mon pays, je préfère être étrangère à l'étranger." Il est dommage que le film, qui n'est pas exempt de qualités, on ne le répétera jamais assez, ne soit pas toujours d'une telle clarté.
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